La justice indienne a déclaré mercredi l’influent gourou Asaram Bapu coupable de viol sur une disciple adolescente, ont rapporté un avocat proche du dossier et des médias locaux, dans un contexte de sécurité renforcée par crainte de troubles. « Homme-dieu » de 77 ans à la tête de centaines d’ashrams en Inde et à l’international, Asaram était accusé d’agression sexuelle sur une fille de 16 ans en 2013 au Rajasthan (ouest) sous prétexte de l’exorciser d’esprits maléfiques. Le gourou se targue de compter d’anciens Premiers ministres et présidents indiens parmi ses adeptes.
« Il a été condamné pour viol (…) et écopera d’un minimum de 10 ans de prison », a déclaré à l’AFP Utsav Bains, un avocat de la famille de l’accusatrice, alors que la peine n’avait pas encore été prononcée. Cette source n’assistait pas à l’audience mais a été informée du jugement directement par des collègues présents dans la salle. En raison du huis clos prononcé au tribunal de Jodhpur, et de l’audience toujours en cours, les personnes assistant au verdict n’étaient pas joignables dans l’immédiat. Les médias indiens commentaient abondamment cette condamnation, qui fait redouter un déchaînement de violence. Les autorités ont placé par précaution plusieurs régions d’Inde en état d’alerte et déployé des milliers de policiers par craintes d’émeutes des partisans du gourou à la longue barbe blanche. L’année dernière, la condamnation pour viols d’autre éminent gourou, Gurme et Ram Rahim Singh, avait déclenché des violences de ses fidèles. 38 personnes y avaient perdu la vie. Surnommé « Babuji », Asaram a toujours démenti avoir violé cette adolescente et dénoncé les poursuites comme une conspiration politique. Il est poursuivi dans plusieurs autres dossiers de viol ou meurtres. Il prêche à ses disciples de vivre dans le renoncement de leurs désirs sexuels.