La Direction générale des Forêts (DGF) a enregistré en 2024 une amélioration significative de ses performances en matière de lutte contre les incendies de forêts, avec une réduction de 90 % des foyers recensés par rapport à 2023, selon son responsable de la protection de la faune et de la flore, Essaid Si Ali.
Invité de l’émission « L’Invité du jour » sur la chaîne 3 de la Radio algérienne, Essaid Si Ali a indiqué que la Commission nationale chargée de la protection des forêts est officiellement installée depuis le 1er mai courant. Il a précisé que cette structure est désormais encadrée par une base juridique claire, composée de la loi 21/23 et de son décret d’application 24/245, qui fixent les conditions d’organisation des missions sectorielles dans le cadre de la prévention et de l’intervention contre les incendies de forêts. Ce nouveau décret, a-t-il expliqué, apporte une meilleure visibilité sur la représentativité des différents secteurs impliqués, qui étaient auparavant mobilisés par des décrets ministériels distincts. Il permet désormais une coordination centralisée, sous l’autorité du Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, et clarifie également la nature des contraventions et des infractions en matière d’incendies de forêts, ces dernières pouvant entraîner des peines juridiques.
Une campagne de sensibilisation active et continue
Essaid Si Ali a mis en avant la campagne de sensibilisation proactive et préventive lancée par la DGF dès le début de l’année. Cette campagne repose sur trois axes principaux : l’aménagement de pistes d’accès, la création et la réhabilitation de points d’eau, ainsi que l’accompagnement des populations vivant à proximité des zones forestières. Cette action de sensibilisation s’étend sur toute l’année, avec des opérations de terrain et des campagnes de communication via les radios et télévisions locales, en coordination avec la Protection civile et d’autres partenaires. L’objectif est de promouvoir une gestion rationnelle et durable de la forêt, en incitant les citoyens à s’approprier leur rôle dans la préservation de ce patrimoine naturel.
Des moyens matériels renforcés
Interrogé sur les moyens disponibles, le responsable a évoqué une amélioration constante du dispositif de la DGF, notamment grâce à l’implication active des communes dans la gestion locale de la prévention et de l’intervention. Il a notamment annoncé l’acquisition de nouveaux camions d’intervention et de 35 drones permettant une détection rapide des départs de feu. Ces drones sont essentiels dans la collecte de la « première information », jugée déterminante pour déclencher l’intervention aérienne. Cette dernière est assurée par la Protection civile, qui dispose de 5 canadairs et de 10 hélicoptères. Dans les zones difficiles d’accès, le ministère de la Défense nationale apporte également un appui logistique important, comme ce fut le cas lors du violent incendie survenu en 2024 à Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou).
Des résultats encourageants et un objectif de continuité
Selon Essaid Si Ali, les résultats obtenus en 2024 témoignent de l’efficacité du dispositif mis en place. Seuls 740 foyers ont été recensés sur le territoire national, avec 3 500 hectares brûlés et aucun décès, contre 3 000 foyers et plus de 41 000 hectares ravagés par les flammes en 2023. « Ces résultats sont le fruit d’un travail de fond et d’une meilleure réactivité lors des premières interventions », a-t-il affirmé. Il a également salué la contribution de conditions climatiques plus clémentes en 2024, tout en insistant sur la nécessité de maintenir ce niveau de performance en 2025. « Notre objectif est de préserver ces acquis, voire de les améliorer », a-t-il conclu, en rappelant que le ministère de l’Agriculture a mis en place toutes les conditions nécessaires à la réussite de cette politique de prévention renforcée.
