C’est un commerce des plus juteux, aussi bien pour les importateurs nationaux que pour les fournisseurs étrangers, en raison de la forte demande locale. Ils sont seulement 6 opérateurs, 5 privés et une entreprise publique, a avoir bénéficié de la licence d’importation de bananes. En effet la commission technique chargée de l’examen des demandes des opérateurs économiques activant dans le domaine de l’importation de bananes a donné son aval pour l’octroi à 6 opérateurs sur un total de 44 opérateurs ayant déposé des demandes, en vue d’importer dans une première étape une quantité de 55.000 tonnes de bananes, a indiqué un communiqué du Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme, de la Ville et du Commerce par intérim. 14 opérateurs ont été exclus pour ne pas avoir exercé l’activité d’importation de bananes au cours des cinq dernières années, dont 10 pour avoir proposé des prix non conformes au prix de référence (650 dollars/tonne), précise t’on. Notant que dix (10) autres opérateurs ont été exclus pour avoir proposé d’importer de petites quantités et ne disposant pas d’entrepôt de stockage, de mûrissage et de froid, tandis que les demandes de 11 opérateurs ont été rejetées car ne remplissant pas les critères fixés par la commission lors de la sélection des opérateurs importateurs. Par ailleurs, trois opérateurs ont été exclus pour leur implication dans des affaires de spéculation et figurant sur le fichier des spéculateurs, ajoute-t-on. Il faut rappeler que depuis l’interdiction d’importation décidée par le ministère du commerce le prix de la banane a connu des hausses vertigineuses atteignant les 1000 DA le kg alors qu’il était commercialisé il y a de cela 6 mois à peine à 100 DA le kg seulement. Pour décrocher le sésame les opérateurs économiques ont du remplir des conditions strictes et draconiennes établies par la commission technique qui avait entamé ses travaux le 19 mars dernier, conformément aux décisions de la commission interministérielle présidée par le secrétaire général du ministère du Commerce et regroupant des représentants des ministères des finances, de l’industrie et des mines, de l’agriculture et de la pêche et du commerce. La commission avait fixé une série de critères, notamment une expérience de 5 ans minimum dans la pratique de cette activité, bilans fiscaux annuels à l`appui, et l’obligation pour l’opérateur de disposer, au nom de la société, d’investissements dans le domaine de la production et le conditionnement de fruits. Les fruits doivent également être en provenance du pays d`origine, de manière régulière et directe, sans intermédiaire, avec obligation d`assurer le transport via des navires aménagés à cet effet. Il est, également, fait obligation à l`importateur de s`assurer de la qualité du produit importé et de sa conformité aux normes phytosanitaires, outre l`obligation de proposer le produit à la consommation à des prix raisonnables. Face à l’augmentation du prix de la banane ces dernières semaines le ministre du commerce par intérim Abdelmadjid Tebboune avait estimé que ces prix était « non justifié » et qu’il « cachait une grande spéculation », avant d’affirmer que le produit était disponible dans les chambres froides. En réalité, plusieurs raisons expliquent t l’envolée des prix de ce fruit exotique tant convoité. En effet l’importation de la banane était libre jusqu’en septembre 2015. À partir de cette date, le produit a été soumis à une autorisation technique préalable qui était exigée seulement pour le matériel végétal auparavant, avancent des responsables de filiales importatrice de ce fruit, ajoutant que la réduction des quantités ne date pas d’aujourd’hui et qu’elle aurait débuté en septembre 2015. D’autres circuits ont depuis pris le relais depuis octobre 2016. Il s’agit notamment de la contrebande via les frontières ou le port. D’ailleurs plusieurs saisies ont été opères par les services douaniers. Les opérateurs économiques considèrent à l’heure actuelle que l’octroi de licences d’importation est une bonne solution qui permettrait de fixer les conditions d’éligibilité aux seuls importateurs qui justifient notamment l’investissement des revenus dans le domaine agricole permettant ainsi une stabilisation définitive des prix ainsi qu’une régularisation et une organisation du marché.