Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, est attendu demain à Alger à la tête d’une importante délégation ministérielle, pour une visite officielle au cours de laquelle il co-présidera avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia la réunion de haut niveau algéro-espagnole.
Cette visite sera également une opportunité pour les deux pays de passer en revue les voies et moyens à même de renforcer leurs relations politiques et économiques, notamment le volume des échanges commerciaux estimés à 10 milliards de dollars.
Dans ce contexte, le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères, Castro Lopez, avait déclaré, lors de sa visite à Alger en novembre dernier, que l’Algérie constitue un partenaire stratégique pour l’Espagne et occupe une place importante dans l’espace méditerranéen, du Maghreb et dans la région du Sahel.
M. Castro Lopez avait fait part, à cette occasion, de la volonté de son pays de perpétuer les visites de haut niveau de part et d’autre à même de consolider la coopération bilatérale dans les différents domaines, notamment, politique et économique, tout en exprimant son optimisme pour un avenir prometteur des relations algéro-espagnoles.
L’approfondissement du dialogue politique et de la coopération entre les deux pays, en application du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, conclu entre les deux pays en octobre 2002, a été également au centre des entretiens entre M. Castro Lopez et les responsables algériens.
De ce fait, les relations bilatérales entre les deux pays, souvent qualifiées d’excellentes, sont appelées à être renforcées à la faveur de la réunion de haut niveau, consacrant ainsi la volonté des responsables des deux pays réitérée à chaque occasion.
La régularité du dialogue politique et les échanges de visites de délégations ministérielles et de haut niveau, témoignent de la bonne qualité des relations qu’entretiennent les deux pays.
L’Espagne considère l’Algérie comme un pays voisin, ami et un partenaire stratégique du point de vue politique et économique.
Pour rappel, Alfonso Dastis, le chef de la diplomatie espagnole avait qualifié en 2016 après sa rencontre avec Abdelkader Messahel, les relations algéro-espagnoles de « formidables » nécessitant d’être « renforcées et consolidées » notamment avec la tenue de la 7eme réunion de haut niveau.
En décembre 2016, les deux pays ont décidé d’élargir leurs consultations politiques régulières par un dialogue stratégique sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme, le crime organisé, la migration illégale et le trafic de drogue.
Cette première session du dialogue stratégique entre l’Algérie et l’Espagne, tenue à Madrid, avait traduit la « ferme volonté » des deux pays d’intensifier et de diversifier leur coopération bilatérale. Ce genre de session de dialogue avait souligné Abdelkader Messahel constitue des mécanismes et outils importants qui permettent d’échanger et de renforcer les capacités d’action sur le front international.
Il est également important de souligner la bonne coopération entre les services de police des deux pays, d’ailleurs relevée, tout récemment par le directeur général de la sureté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, lors de sa visite à Madrid en mars 2018.
Le DGSN avait souligné l’importance des échanges de renseignements dans les domaines d’intérêt communs, notamment dans la cybercriminalité, le crime organisé et les trafics de tous genres. Il avait également mis l’accent sur le renforcement et l’intensification de la formation dans les domaines de la police scientifique et technique, la sécurité publique, le cyber renseignement, l’analyse criminelle avec des échanges de visites d’experts des deux polices.
L’ambassadrice d’Algérie en Espagne, Taous Ferroukhi avait récemment souligné lors d’un forum consacré à l’Algérie à Alicante que cet espace constitue l’occasion de mettre en perspective la coopération algéro-espagnole qui va certainement contribuer à promouvoir un élan stratégique aux relations bilatérales, précisant que l’Algérie est un pilier de la stabilité et de la coopération dans la région.
« L’engagement constant de l’Algérie, avait-elle dit, en faveur de la préservation de la paix et de la coopération s’inscrit dans le dialogue stratégique institutionnalisé avec nos partenaires, parmi lesquels l’Espagne se distingue en premier ».
L’Espagne et l’Algérie ont toujours souligné l’importance du potentiel des relations économiques entre les deux pays, en raison de la proximité géographique et la complémentarité de leurs économies. Ceci a permis à l’Espagne de se classer en 2017 comme 3eme client et 4eme fournisseur de l’Algérie.
La densification des échanges a permis, entre autres, la multiplication des liaisons aériennes et maritimes enregistrées au cours des dernières années entre les deux pays ce qui est considéré de part et d’autre comme une opportunité supplémentaire de rapprochement et de revitalisation de leurs économies respectives afin de promouvoir l’investissement et la création d’emplois.
Cet excellent état des relations entre les deux pays a été sanctionné par la signature d’accords dans le domaine des hydrocarbures, à l’instar de celui signé entre Sonatrach et la société espagnole Engineering Tecnicas Reunidas Internacional pour la réalisation d’études d’ingénierie de base du projet d’hydrocraquage du fuel et de traitement des excédents de naphta, issus de la raffinerie de Skikda, et celui signé entre Sonatrach et la compagnie pétrolière espagnole Cepsa portant sur le renouvellement des contrats liant ces deux sociétés.
Dans l’optique de la diversification de la coopération, un protocole de création d’entreprise dans le domaine du transport a été également signé entre les deux pays, pour la création d’une société mixte algéro-espagnole.
En oléiculture, l’Espagne a procédé à la conversion d’une dette de 7 millions d’euros en investissements pour l’intensification de la production oléicole dans la région de M’sila.
Ces échanges sont orientés également vers la construction, l’industrie chimique, l’automobile pour développer d’autres plateformes de coopération en matière industrielle comme le souhaite l’Algérie.
L’excellence des relations bilatérales entre les deux pays permettra sans aucun doute de faire face aux défis économiques et sécuritaires notamment qui menacent la région.