HCA: Yennayer 2969 traduit la volonté de consolider  l’unité de  l’Algérie à travers sa diversité

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 Le nouvel an amazigh Yennayer 2969 qui sera  célébré cette année sous le slogan « racine, diversité et unité », traduit la  volonté de consolider l’unité de l’Algérie à travers sa diversité, a  indiqué hier à Alger le secrétaire général du Haut commissariat pour  l’amazighité, Si El Hachemi Assad, soulignant que Tamazight demeure un  « facteur de cohésion en Algérie ».

« Le choix du slogan Yennayer, racine, diversité et unité traduit la  volonté de consolider l’unité de l’Algérie à travers sa diversité », a  précisé M. Assad dans un entretien accordé à l’APS, ajoutant que  l’orientation politique de l’Etat fait de Yennayer un « référent culturel  commun à tous les Algériens ». Le programme des festivités de cette année, qui s’étale du 8 au 16 janvier  2019 à travers plusieurs wilayas du pays, marque la première année la  célébration officielle de Yennayer, suite à la décision du président de la  République Abdelaziz Bouteflika prise en Conseil des ministres (décembre  2017) de décréter Yennayer journée chômée et payée. A cet effet, la journée de Yennayer, qui coïncide avec le 12 janvier de  chaque année, sera célébrée avec un « programme national et un cachet  officiel », a précisé le SG du HCA, soulignant que cette la célébration se  déroulera sous le haut patronage du président de la République et avec  l’implication de la société civile et des institutions de la République  (ministères et wilayas) dans le but de mettre en exergue tout ce qui a été  réalisé depuis l’officialisation de Tamazight. En ce sens, il a expliqué que le programme des festivités se décline en  trois temps, avec le coup d’envoi officiel qui sera donné à partir de la  wilaya de Laghouat demain mardi, relevant que « par tradition, Yennayer est  célébré en premier dans les wilayas du Sud ». La deuxième étape de ces festivités est prévue les 11 et 12 janvier à  Alger, à travers un programme riche qui mettra en exergue la connaissance  de l’Histoire à la faveur de l’organisation d’un séminaire sur la  profondeur historique de Yennayer, animé par un panel d’experts et  d’historiens, notamment Cheikh Khaled Bentounes, Chems Eddine Chitour,  Mohamed El Hadi Hireche et Ouiza Galleze. Ce séminaire a pour finalité de « recadrer le débat sur les questions  autour de la connaissance de l’Histoire, notamment la relation entre les  Amazigh et l’Egypte antique ainsi que les origines du calendrier agraire »,  a indiqué M. Assad, ajoutant que par la même occasion, le HCA en  collaboration avec l’APC et la wilaya d’Alger, « inaugurera l’édification  d’une statue au niveau de la Place Tafoura à l’effigie du premier roi de la  Numidie unifiée, Massinissa ». Toujours à Alger, le HCA a prévu d’honorer quatre personnalités  culturelles et scientifiques ayant œuvré à la promotion de la langue  amazighe, en l’occurrence Mohamed Salah Ounissi (écrivain chercheur en  patrimoine immatériel, Khenchela), Abdelwahab Hammou Fakhar (poète et  romancier, Ghardaïa), Hadjira Oubachir (poétesse et actrice de cinéma, Tizi  Ouzou) et Mohamed Hamza (cadre au ministère de l’Education nationale,  Tamanrasset). Pour ce qui est des festivités de clôture, elles sont prévues à Tlemcen et  seront précédées par l’organisation d’un séminaire international sur  l’architecture amazighe, en collaboration avec l’Association nationale des  architectes urbanistes. A cette occasion, le HCA présentera son programme, appuyé par une  documentation de qualité, notamment un ouvrage coédité avec l’Agence  nationale Algérie Presse service (APS) autour de Yennayer, en plus d’un CD  interactif ainsi que l’intégralité de la documentation de tout ce qui a été  édité par le HCA en 2018. A l’initiative du ministère de l’Education nationale, un cours modèle sur  la tradition de Yennayer sera dispensé au niveau de l’ensemble des  établissements scolaires dans les trois paliers (primaire, moyen et  secondaire), dira-t-il, ajoutant que les cadres du HCA seront déployés à  travers le territoire national pour encadrer les festivités, tables-rondes  et conférences-débat initiées à cette occasion. S’exprimant sur les acquis de Tamazight, M. Assad s’est félicité de la  décision prise par plusieurs institutions de l’Etat et des ministères  d’introduire Tamazight dans les documents officiels et les supports  publicitaires, mettant en exergue aussi la dernière directive du ministère  de l’Intérieur concernant la transcription de Tamazight sur les frontons  des institutions de la République à travers le territoire national.  M. Assad a en outre évoqué la « généralisation graduelle » de l’enseignement  de Tamazight, ajoutant par ailleurs que le HCA planche actuellement sur le  projet d’un journal en tamazight dans ses versions numérique et papier,  œuvrant ainsi dans le sens d’assurer la présence de Tamazight dans toutes  les stations de radios locales. « Nous collaborons avec tous les ministères et les institutions de la  République pour que Tamazight soient visible partout », a assuré M. Assad. Il en outre fait savoir que son institution a signé deux conventions avec  le ministère de la Poste et des technologies de l’information et de la  communication en vue de l’accompagner dans deux projets  »importants », à  savoir, l’école virtuelle en tamazight et un dictionnaire en ligne en  tamazight en plus des applications pour l’apprentissage de Tamazight et des  supports en braille pour les non-voyants. L’autre « axe prioritaire » du HCA concerne les traductions des ouvrages de  l’arabe vers tamazight et de tamazight vers l’arabe, a ajouté M. Assad,  relevant que dans le domaine de l’édition, le HCA a coédité 275 titres  2016. « Nous œuvrons à valoriser l’axe de la littérature amazighe dans toutes ses  variantes linguistiques. A cet effet, nous avons notamment lancé de jeunes  auteurs avec l’organisation des lectures croisées et la traduction des  œuvres de Mouloud Mammeri du français vers tamazight », a fait savoir M.  Assad qui, a-t-il dit, ambitionne « de passer à une autre étape, celle de la  quantité car il y a un lectorat en tamazight ».

Pas de chevauchement entre les attributions du HCA et de l’Académie de la  languie amazigh

 S’exprimant sur « l’installation imminente » de l’Académie algérienne de la  langue amazighe, M. Assad a indiqué que c’est une « institution  constitutionnelle et académique qui va travailler en collaboration, en  interaction et en complémentarité avec le HCA », soulignant qu’il s’agit de  « donner à cette Académie une assise solide pour prendre en charge l’aspect  important de l’aménagement de la langue et l’écriture de Tamazight, dont la  problématique reste toujours posée ». « L’Académie sera une instance d’experts, appelés à activer dans la  sérénité, loin de la pression et du terrain afin de compléter les efforts  du HCA, lequel aura le rôle d’établir une passerelle avec les différents  départements ministériels et la société civile, l’objectif attendu étant la  socialisation de Tamazight », a expliqué M. Assad réitérant que « les  attributions de l’Académie et du HCA sont complémentaires et ne se  chevauchent pas ». Au sujet du débat engagé par certaines parties sur l’Amazighité, le  secrétaire général du HCA dit « se référer à la décision courageuse du  Président de la République de consacrer Yennayer journée chômée et payée »,  soulignant que cette décision « définit l’orientation prônée pour la  réhabilitation de l’amazighité dans son ensemble » « Tamazight est un facteur de cohésion qui consolide davantage la  fraternité et le vivre-ensemble entre les citoyens car c’est une fête  célébrée par tous les Algériens depuis les temps les plus reculés. C’est un  marqueur identitaire dont il faut être fier », a souligné M. Assad, mettant  en exergue « la reconnaissance sur le plan linguistique mais aussi sa  profondeur anthropologique, sociologique et historique ». Assad a regretté que « des pollueurs prônent le discours de la haine, lequel n’a plus de place en Algérie », soulignant que « le mot d’ordre, c’est l’unité dans la diversité car Yennayer et Tamazight demeurent des facteurs  de cohésion et une valeur ajoutée à l’unité nationale ».

N.I / Ag