La hausse prix des matières premières applicable dès le mois de janvier prochain représente une menace pour le métier de boulanger. La Fédération nationale des boulangers algériens (FNBA) appelle à l’intervention du ministère du Commerce.
Intervenant lors des travaux de la session extraordinaire de la FNBA tenue, samedi, au siège de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Youcef Kalafat a mis en exergue la situation critique que vivent les boulangers. Il évoque la marge bénéficiaire des boulangers et annonce que cette dernière est demeurée inchangée et le sera probablement malgré la hausse des prix des matières premières annoncées pour le mois à venir, notamment celles qui entrent dans la fabrication du pain. Il relève même qu’un recul sensible enregistré dans la marge bénéficiaire est prévu. Cette situation, estime Youcef Kalafat, risque d’amener les boulangers artisans, à changer d’activité, ou même à fermer boutique. Il fera rappeler que « 3.000 boulangers ont fermé définitivement boutique en 2017 ». En effet rappelons que les boulangeries se comptent actuellement à « 18 000 contre 21 000 l’an dernier », comme indiqué précédemment. D’après cette déclaration l’on comprend que toute la problématique relève donc de la marge bénéficiaire et que les problèmes des boulangers ne résident ailleurs. L’intervention du ministère du Commerce et le soutien de l’Etat sont donc sollicités pour éviter la disparition de l’activité. La tutelle s’occupera donc d’étudier les préoccupations des boulangers en vue de trouver une solution acceptable pour les deux parties. Pour faire face à la situation, l’on annonce que certains boulangers ont sciemment augmenté le prix de la baguette à 15 DA. Le prix réglementaire est de « 7,5 DA pour le pain ordinaire et de 8,5 DA pour le pain amélioré ». Cette hausse, non approuvé par la Fédération, leur permettait, a-t-on indiqué, de réaliser une marge bénéficiaire. Pour rappel, le Club des boulangers, affilié à l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), a appelé au mois de novembre dernier à ce que le coût réel de la baguette du pain, soit déterminé, pour pouvoir, déterminer à leur tour de coût de vente du pain. Lors d’une visite effectuée au début du mois courant dans la wilaya de Biskra, le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, avait qualifié cette hausse des prix de « spontanée ». Il avait par ailleurs informé qu’un « dossier relatif au prix du pain est actuellement à l’étude au niveau du gouvernement, afin de trouver une solution pour éviter de recourir à une augmentation du prix ». Il avait même annoncé le recours à un « nouveau type de farine » qui sera subventionné par l’Etat et destiné uniquement à la fabrication du pain.
