Stabilité, mais cherté des prix quand même. Tel est le constat au niveau des marchés de détail de fruits et légumes de la capitale. Au marché Amar El-Kama (ex-rue de Chartres) dans la basse Casbah, les prix des fruits et légumes sont presque inaccessibles aux bourses moyennes.
La courgette est vendue à 100 dinars le kilogramme, la carotte à 100 dinars alors que la pomme de terre est affichée à 85 dinars. Hors de portée également les haricots verts qui s’affichent à 180 dinars. Pour certains légumes, la hausse est injustifiée. C’est le cas de la pomme de terre. « Nous somme en pleine période de récolte. Je n’arrive pas à expliquer cette hausse soudaine », lance un consommateur. Les prix des fruits ont pris, également, leur envol. La pomme locale est affichée à 300 dinars le Kilo, la poire entre 200 dinars et 250 dinars. Il en est de même pour le raisin. Celui-ci est cédé entre 200 et 300 dinars le Kilo. «Nous sommes en plein saison de récolte et la mercuriale s’enflamme. C’est une hausse injustifiée », peste un client. « Il y a une augmentation arbitraire. Elle touche même les produits de saison », regrette un autre client. Les commerces bordant la rue Ahmed Chaib, ex-rue Tanger proposent la même étiquette. La courgette est cédée à 110 dinars, la tomate s’affiche à 100 dinars, la pomme de terre oscille entre 70 et 80 dinars. Les prix des fruits dépassent tout entendement. La pomme locale s’affiche à 280 dinars le kilogramme voire 300 dinars, la poire à 380 dinars, le raisin à 450 dinars le kilo. Par contre, la mercuriale est moins chère au marché de la rue Amar Ali dans la Casbah d’Alger. La pomme de terre est vendue à 75 dinars, la tomate est cédée à 35 dinars, la carotte à 60 dinars, la courgette s’affiche à 40 dinars, le poivron à 80 dinars. Les prix des fruits sont aussi abordables. La pomme locale est cédée entre 120 dinars et 200 dinars, la poire entre 160 et 250 dinars, les raisins sont affichés à 150 dinars. Pour le Président de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, cette flambée s’explique par le manque d’organisation qui caractérise le secteur, l’absence de coopératives agricole et la spéculation. « Cet état de fait laisse le champ libre aux spéculateurs même lorsqu’il y a une surabondance de la production », observe-t-il. Le responsable rappelle que le développement du secteur agricole et la régulation des prix ne relèvent pas uniquement du secteur de l’agriculture ou du commerce. « Il s’agit plutôt d’un travail de coordination multisectoriel qui inclut le secteur de l’hydraulique, l’industrie, les banques et les opérateurs », a-t-il énuméré. Alioui a évoqué, également, le manque de la main d’œuvre qui perturbe le déroulement normal de la campagne de la récolte de produits agricoles, notamment la pomme de terre. Droits dans leurs bottes, les détaillants, eux, n’en démordent pas. S’il y a cherté, elle ne peut s’expliquer que par la sacro-sainte loi de l’offre et de la demande. « Il y a une forte demande. Les prix sont, aussi, en légère hausse au niveau des marchés de gros. Nous ne sommes pas responsables », se défend un marchand de fruits et légumes. Le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), Tahar Boulenouar a estimé que la hausse est « temporaire ». « Nous avons un déséquilibre entre la demande et l’offre. 40% de la production est acheminé vers les villes côtières, les campings, les colonies de vacance », a-t-il expliqué. Il a évoqué, également le manque de main d’œuvre. « Nous n’avons pas un problème de production. Les agriculteurs ne trouvent pas des travailleurs pour la récolte. Des quantités importantes de produits ne sont pas encore récoltées », affirme-t-il, soutenant qu’il y aura même une déflation après l’Aïd.
Houda H