Des centaines de postes de responsabilité au niveau des différentes structures relevant du secteur à travers le pays sont occupés par des faisant fonction. Autrement dit, des fonctionnaires qui exercent des fonctions supérieures sans avoir les compétences et les diplômes requis pour cela.
Et c’est le ministère de la Santé qui le dévoile dans un communiqué rendu public hier. « À l’issue des trois rencontres organisées avec les directeurs de la santé et de la population des 48 wilayas du pays, et sur la base d’un état des lieux faisant ressortir l’existence de plusieurs centaines de postes supérieurs occupés par des faisant fonction au niveau de l’encadrement de l’administration locale de la santé (DSP et établissements publics de santé) malgré l’existence d’un nombre important de cadres universitaires remplissant toutes les conditions pour être nommés à ces postes supérieurs, le Professeur Mokhtar Hasbellaoui, ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière a donné instruction aux DSP et aux DG des CHU pour faire des propositions de nomination des cadres remplissant les conditions statutaires requises », indique le communiqué du ministère. Mais si aucun chiffre précis n’est avancé, le ministère est assez formel quant à l’ampleur de la pratique. Ce sont des centaines de postes de responsabilité et de gestion qui sont confiés à des fonctionnaires dont le profil ne cadre pas avec les critères arrêtés par la réglementation, bien que, reconnaît encore le département de Hasbelaoui, les cadres universitaire « remplissant toutes les conditions » ne manquent pas. Pourquoi alors les directions de la santé et les établissements publics de santé ont-ils fait une règle d’un procédé exceptionnel ? Le ministère ne dit rien sur les causes de cette situation mais semble néanmoins décidé à prendre les choses en main. « Cette instruction donnera à l’administration sanitaire locale la possibilité d’avoir un encadrement qualifié pour améliorer la gestion et seconder efficacement les directeurs des établissements qui pourront mieux se consacrer à leur mission première qui est de veiller à la production de soins de qualité. Cette instruction ouvrira aussi aux cadres universitaires justifiant d’une certaine ancienneté de nouvelles perspectives de progression », explique-t-on dans le même communiqué. Cette orientation de la tutelle semble avoir un lien direct avec la nouvelle loi sur la santé, à en croire la même source : « La nouvelle loi sanitaire adoptée par les deux chambres du parlement et en instance de promulgation contient d’importantes innovations en matière de gestion dont la mise en œuvre nécessitera un encadrement au fait du management hospitalier moderne et des nouvelles formes de gestion financière. Dans ce cadre, les actuels cadres gestionnaires vont bénéficier d’une formation de mise à niveau alors que ceux qui se trouvent en formation à l’École nationale de Management et d’Administration de la Santé (ENMAS) verront leur cursus de formation post graduée complété par de nouveaux modules. » Mieux vaut tard que jamais.
Yasmine D