Gymnastique: Kaylia Nemour vide son sac !

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Kaylia Nemour, la championne olympique algérienne aux barres asymétriques à Paris a dû sortir de son mutisme pour expliquer les raisons qui l’ont poussée à quitter, au mois de mai dernier, son club formateur d’Avoine-Beaumont et surtout son duo d’entraîneurs Marc et Gina Chirilcenco.

Elle a attendu des mois avant de répondre aux critiques dont elle et sa famille sont victimes. Elle a décidé de « mettre tout au clair, tout enfermer dans une boîte », comme elle l’a déclaré d’emblée dans un entretien accordé ce vendredi à L’Équipe et à Spot Gym. Kaylia a avoué ne plus « cautionner » certaines méthodes d’entraînement de ses ex-coaches. On pourrait penser que la gymnaste algérienne a tourné le dos à ceux qui l’ont menée vers le sacre olympique, cela s’apparente en quelque sorte à de l’ingratitude. Il n’en est rien.  A un moment de la carrière, le sportif de haut niveau est appelé à faire des choix, surtout s’il ne se sent plus à l’aise dans son élément. Pour progresser, il a besoin de découvrir d’autres méthodes d’entraînement pour sortir de la routine ou de la contrainte, un autre milieu dans lequel il pourra s’épanouir.

C’est probablement le cas de Kaylia Nemour qui avait besoin de s’émanciper et sortir de l’emprise de son ancien club.  « On était tellement tous sous emprise… Les filles, les parents. Quand tu es là-bas, tu ne sais pas, tu ne vois pas… Et comme on n’a vécu que ça, toute notre vie, ça nous semble normal. J’ai vu, ailleurs, des gymnastes rigoler avec leurs entraîneurs, sans que ça les empêche de performer. Je n’oublierai jamais d’où je viens, ni ce que j’ai vécu. Je ne renie rien mais je ne veux plus cautionner certaines méthodes », lâche-t-elle, dépitée par les attaques gratuites sur les réseaux sociaux qu’elle et sa maman essuient ces derniers temps. « J’ai besoin de parler à cause des rumeurs et des mensonges qui sont véhiculés par l’entourage de mon ancien club. Pourtant, je pensais être partie en bons termes, sans avoir à me justifier », dira-t-il avant d’ajouter : « Dans mon esprit, les choses étaient claires : j’avais dit au revoir et merci. Seulement, tout le monde m’a tourné le dos, on attaque ma maman. J’ai besoin d’évacuer ce que j’ai en moi pour rétablir ma vérité et me concentrer sur mes prochains objectifs. Et qu’on laisse ma maman tranquille ! »

La championne olympique algérienne et grande espoir pour les JO 2028 à Los Angeles s’est sentie obligée de s’exprimer pour pouvoir passer à autre chose.  « C’était obligatoire de changer. On va habiter dans une grande ville, je vais rencontrer de nouvelles personnes, j’aurais plus de libertés. Ce n’était plus possible là-bas », se justifie Kaylia qui a opté pour le club de l’Alliance Dijon Gym 21, sous la houlette de Nadia Massé, qui était sa chorégraphe à Avoine-Beaumont.

D’ailleurs, lors de son passage à Alger au mois de mai dernier, elle a certainement évoqué ces changements dans sa carrière avec le ministre des Sports, Walid Sadi. Ce dernier a donné « des instructions aux services de l’administration centrale pour mettre à disposition tous les moyens matériels et logistiques nécessaires et assurer un accompagnement permanent à l’athlète et à son staff technique, en vue d’une préparation optimale aux prochaines échéances internationales. » Dans la foulée, la championne algérienne a signé un contrat de sponsoring avantageux avec un opérateur de téléphonie. Ce qui va lui permettre de préparer dans les meilleures conditions les championnats du monde de la discipline prévus du 19 au 25 octobre 2025 à Jakarta, en Indonésie.

Ali Nezlioui 

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