Grâce aux moyens humains et matériels mobilisés, la campagne nationale de prévention et de lutte contre les feux de forêts bat son plein et se poursuit avec une cadence accélérée.
En effet, selon le directeur général des Forêts (DGF), Djamel Touahria, depuis le début de la saison estivale en cours, 390 incendies ont été enregistrés au niveau national et ont été totalement circonscrits. Ces incendies ont touché 1789 hectares, principalement des terrains appartenant à des particuliers, un chiffre en baisse par rapport à la même période de 2024, lors de laquelle 1950 hectares ravagés par les feux ont été recensés.
Ces surfaces sont réparties comme suit: environ 630 hectares de forêts et 150 hectares d’arbres fruitiers, tandis que le reste est composé de taillis et de buissons.
Par ailleurs, la plus grande superficie ravagée par le feu a été enregistrée à Djaafra dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj, soit 705 hectares, selon M. Touahria, qui a souligné que cet incendie a été maitrisé, malgré le relief accidenté et la densité de la forêt concernée qui s’étend sur 34.000 hectares.
Pour lui, ce bilan est « très positif » comparativement aux pays du bassin méditerranéen, à l’instar de l’Espagne, de la France, de la Turquie et de la Syrie qui ont enregistré d’importants dégâts suite aux incendies.
L’extinction totale et rapide des incendies recensés a été possible grâce aux moyens humains et matériels mobilisés à cet effet, dont les drones, souligne le directeur général qui a salué, par là même, la contribution des établissements d’enseignement supérieur et des start-up au développement de systèmes innovants d’alerte précoce aux incendies, dont le système conçu au Centre de développement des technologies avancées (CDTA) à Médéa, comprenant un appareil émetteur à impulsions lumineuses qui scanne l’horizon via un système rotatif, permettant de détecter à distance la fumée d’un potentiel foyer d’incendie.
A cela s’ajoute un système développé par une start-up constitué de caméras de surveillance, à même de fournir toutes les données nécessaires dès le départ de feu et permettre sa géolocalisation.
Dans le cadre de la campagne nationale de prévention et de lutte contre les feux de forêts, 6000 agents ont été mobilisés, outre la fourniture de véhicules d’intervention rapide, l’ouverture de pistes et de tranchées pare-feu (des tours de contrôle) et la réalisation de plusieurs bassins d’eau au niveau des forêts, permettant ainsi une intervention immédiate afin d’éteindre les incendies et de juguler leurs effets.
Concernant l’opération de réhabilitation et d’extension du Barrage Vert, le directeur général a révélé que la surface boisée avait dépassé les 25.200 hectares, sur une superficie programmée à l’horizon 2030 estimée à 400.000 hectares.
Outre le reboisement, l’opération comprend d’autres programmes consistant à lutter contre l’ensablement par la plantation, à travers des techniques modernes, à fixer les dunes de sable et à créer des pépinières dans les wilayas concernées.
Un programme spécial a été mis en place pour étendre les superficies consacrées au chêne-liège et les protéger en vue d’augmenter le volume de production et de restituer à l’Algérie sa place de leader dans cette filière au niveau de la région de la Méditerranée.
Il est prévu également de consacrer des superficies de 2.000 hectares à la plantation de caroubiers et d’autres espèces, dans le cadre de la sylviculture industrielle, y compris l’industrie du bois.
Durant cette période estivale marquée par une hausse sensible des températures et des fluctuations climatiques accrues, facteurs favorisant l’émergence de foyers d’incendie, les différents intervenants ont mobilisé des moyens importants comme c’est le cas de la Protection civile qui a déployé des unités opérationnelles principales, ainsi que des centres opérationnels et des unités de première ligne impliquées dans la gestion des situations d’urgence liées aux feux de forêts.
A cela, il faudra ajouter des équipements techniques et humains spécifiquement affectés à cette mission, y compris les moyens aériens dédiées à l’extinction des feux.
Dans cette optique, la Protection civile poursuit la mise en œuvre de son programme de formation en premiers secours destiné aux citoyens, visant à renforcer la culture de prévention des accidents et les méthodes d’y faire face.
Ce programme qui a permis de former plus de 170.000 citoyens au cours des dernières années, s’inscrit dans le cadre de la politique générale de la Protection civile visant à ancrer la culture des premiers secours et à former les citoyens dans ce domaine. Intitulé « un secouriste dans chaque famille », ce programme a pour objectif de prévenir les accidents à travers l’ancrage de cette culture ainsi que la formation sur la manière d’y faire face lors de leur survenance, par l’apprentissage des premiers secours. Cela permet d’adopter les bons réflexes et de contribuer à sauver des vies en danger, en attendant l’arrivée des secouristes.
Il s’agit de sessions de formation organisées quatre fois par an, d’une durée de 21 jours chacune, à raison de deux heures par jour au profit de toutes les franges de la société âgées entre 19 et 65 ans.
Le programme comprend des cours théoriques et pratiques sur les premiers secours, les accidents et les dangers, pour que le citoyen puisse prendre connaissance des différents types d’accidents et de blessures, et de la manière d’y faire face, comme stopper des hémorragies jusqu’à l’arrivée des secours.
Par ailleurs, les services de la Protection civile ont mis en place un cycle de formation spécialisé en premiers secours intitulé « le secouriste volontaire de proximité », destiné aux participants désirant approfondir leur formation.
Ce cycle permettra aux services de la Protection civile de « solliciter cette catégorie de secouristes en cas d’urgence. Les citoyens participant à ce programme peuvent contribuer à limiter les accidents par l’acquisition d’une culture préventive, que ce soit pour éviter les accidents ou pour savoir y faire face, ce qui constitue une importante action préventive pour la sécurité de la société.
Cette dynamique de terrain s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale visant à réduire les effets des catastrophes naturelles, à protéger les zones forestières et d’habitation contre les risques d’incendie, ainsi qu’à préserver les vies humaines, les biens et la richesse forestière nationale.
Pour ce faire, la Protection civile a mobilisé, pour cette saison, plus de 19.000 agents d’intervention de différents grades et 704 camion-citernes et engins d’extinction.
Il s’agit de 15.000 agents au niveau de 505 unités de Protection civile, 3.770 agents affectés à 65 colonnes mobiles spécialisées, 198 agents déployés à travers 6 détachements régionaux de lutte contre les feux de forêts, 150 agents au sein du groupement aérien de la Protection civile, 6 hélicoptères, 2 appareils de reconnaissance et 12 avions bombardiers. A cela, s’ajoute la mobilisation des moyens de l’Armée nationale populaire, dont 2 avions bombardiers, ainsi que 8 hélicoptères
Cette année, le dispositif de lutte contre les incendies bénéficie d’innovations techniques importantes, dont une technologie avancée de surveillance pour la détection rapide des incendies, ainsi que des avions de reconnaissance capables de détecter les départs de feu.
Les avions bombardiers d’eau de grande capacité viennent en appui des efforts de maitrise des incendies les plus redoutables, notamment ceux inaccessibles par voie terrestre.
A c titre, des spécialistes dans la prévention et la lutte contre les feux de forêts ne cessent d’insister sur la nécessité de renforcer le cadre juridique pour faire face à ce phénomène, mettant en avant l’impératif d’élaborer un plan général de prévention prévu par la loi et l’actualisation des textes en vigueur.
Ils ont préconisé également la consolidation de la connaissance et la compréhension des dangers des feux de forêt à travers le renforcement des mayens de recherche, d’études, de collecte, d’analyse et d’utilisation des données liées aux catastrophes précédentes, mais aussi l’encouragement du rôles des sciences et des nouvelles technologies dans la prévention et l’évaluation périodique de ce phénomène et des dangers avant et après la catastrophe, tout en développant les informations et les programmes scolaires et en mobilisant les populations avoisinant les forêts menacés par les dangers.
Ces mêmes experts ont insisté aussi sur l’importance de renforcer la décentralisation et la gouvernance à travers la contribution efficace des collectivités locales et la redéfinition de tous les rôles, les missions et les responsabilités des acteurs locaux avec la mise en place de mécanismes devant consolider la coordination entre les secteurs concernés pour mettre en œuvre un plan d’action commun.
Outre le renforcement des mécanismes d’assurances en matière de dangers et l’amélioration du fonctionnement des fonds spéciaux, ils recommandé aussi la mise en place d’un système de suivi et d’évaluation pour contrecarrer les dangers éventuels à l’aide d’indicateurs scientifiques adéquats, tout en consacrant un financement spécial à la prise en charge de toutes les opérations de gestion des dangers.
Il ont souligné l’importance de la valorisation de l’économie forestière et l’éradication des constructions anarchiques en milieu forestier, mettant en exergue l’importance du développement de la coopération internationale en matière de formation, d’échange d’expériences et d’utilisation des technologies modernes, en tenant compte du changement climatique et ses répercussion sur le milieu forestier et en exploitant les réalisations accomplies par l’Etat en la matière dont le satellite Alcom sat1.
Par ailleurs, ils ont appelé à la mise en place de mesures institutionnelles permettant d’identifier les raisons derrière ces feux à travers l’installation d’un groupe mixte, tout en créant un réseau de vigilance.
Récemment, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, a réaffirmé, une fois de plus, tout l’intérêt que le président de la République accorde à l’amélioration du cadre de vie des citoyens, soulignant que cela constitue l’un de ses principaux engagements.
Il avait exhorté, dans ce sens, les walis et l’ensemble des responsables au niveau local à être constamment à l’écoute des citoyens, à répondre à leurs doléances et à se pencher sur leurs attentes et préoccupations.
Relevant que le président de la République a toujours insisté sur l’amélioration du cadre de vie des citoyens dans toutes les wilayas, le ministre de l’Intérieur avait affirmé que son département ministériel fait de l’élimination des disparités en matière de développement une priorité.
Il avait, en outre, expliqué que les efforts consentis ont permis de réaliser des résultats significatifs et concrets en peu de temps, avec un impact direct sur les habitants des régions souffrant de carences en matière de développement, notamment à travers le programme de développement des zones d’ombre qui a profité à plus de 6 millions de citoyens.
Les pouvoirs publics poursuivent le soutien du développement au niveau de toutes les régions du pays, tant à travers des programmes de développement annuels que par le biais des programmes visant la promotion des collectivités locales ou encore par les différentes mesures pour améliorer les conditions de vie des citoyens.
T. Benslimane






