Sous le thème « La stratégie nationale de gestion des risques de catastrophes : de la vision à la mise en œuvre », un colloque scientifique international s’est ouvert lundi à l’Université des Frères Mentouri (Constantine 1), en présence d’experts et de chercheurs venus d’Algérie et de plusieurs pays du bassin méditerranéen. L’événement, organisé dans le cadre du programme SURE-MED 2025, coïncide avec le 40ᵉ anniversaire du séisme de Constantine (1985) et s’inscrit dans la continuité des efforts engagés par l’Algérie pour renforcer sa résilience face aux risques naturels.
Les participants ont souligné que cette stratégie nationale marque une transformation majeure dans la manière d’aborder les catastrophes naturelles, en passant d’une approche réactive, centrée sur la gestion post-crise, à une approche proactive axée sur la prévention et la réduction des vulnérabilités. La nouvelle phase de mise en œuvre repose sur le renforcement de la résilience communautaire et institutionnelle, à travers l’intégration de la gestion des risques dans les politiques publiques de développement local et d’aménagement urbain. Les autorités algériennes œuvrent également à moderniser les systèmes d’alerte précoce, à améliorer les normes de construction et à actualiser les cartes géologiques et sismiques, en coordination avec les institutions scientifiques et universitaires.
Ces actions s’inscrivent dans le cadre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes (2015-2030), auquel l’Algérie adhère pleinement, faisant de la prévention une priorité nationale. Les experts présents ont insisté sur la nécessité de valoriser la recherche scientifique dans le domaine de la gestion des catastrophes par la formation de compétences spécialisées et le développement de solutions technologiques innovantes, notamment grâce à la numérisation, à l’intelligence artificielle (IA) et à la télédétection. Ils ont également appelé à intégrer le concept de résilience urbaine dans les plans d’aménagement et d’urbanisme, tout en associant les collectivités locales et la société civile aux programmes de sensibilisation et de prévention.
La réussite de cette stratégie repose, selon les chercheurs, sur une coopération accrue entre les centres de recherche et les autorités locales, ainsi que sur un échange constant de données scientifiques et techniques afin d’améliorer la capacité de prévision et de réduire les impacts sur les populations. Organisé en partenariat entre le Centre de recherche en aménagement du territoire de Constantine (CRAT), le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG) et les universités des Frères Mentouri (Constantine 1) et Salah Boubnider (Constantine 3), ce colloque international, qui se poursuivra jusqu’à mercredi, ambitionne de consolider une culture de prévention durable, fondée sur la science, la coopération et l’innovation.
Abdallah M
