Après une accalmie de deux à trois semaines, entre la fin du mois de Ramadhan et le début du mois d’août, les prix des produits agricoles les plus largement consommés repartent à la hausse. En fait, les prix des fruits et légumes ont repris l’ascenseur, mais cette fois-ci vers le haut, après une baisse durant la seconde moitié du mois de juillet.
Alors que les agriculteurs de la wilaya de Chlef jettent pratiquement dans les oueds assé- chés une partie de leur production de tomate, les prix de ce produit flambent, paradoxalement, sur les marchés de détail. Samedi, la tomate était vendue sur les marchés du Centre du pays, entre Chlef et Alger, entre 40 DA et 70 DA/kg, a-t-on constaté. «C’est vraiment anormal, cette situation», commentent les consommateurs. Autre produit qui a pris les chemins des sommets, la laitue, vendue entre 140 et 200 DA/kg, alors que les carottes (80 DA/kg), les aubergines (40 DA/kg), les poivrons entre 80 et 100 DA/kg, restent plus ou moins dans les moyennes saisonnières. L’approche de l’Aïd El Kébir n’est pas étrangère à cette surchauffe de la mercuriale, avec des prix en pleine saison qui défient les bourses et l’entendement : les haricots blancs sont toujours au-dessus des 180 DA, alors que les haricots rouges sont entre 140 et 160 DA/kg. Seuls les navets, les courgettes et l’oignon sont entre 40 et 50 DA/kg, alors que la pomme de terre est encore à 45 DA/kg en moyenne, si ce n’est un peu plus dans certains marchés du Centre et de l’Ouest.
Le fait est que la période de récolte coïncide avec l’approche des longs jours de fête de l’Aïd El Kébir, avec d’une part une raréfaction des produits qui entrent sur les marchés de gros et une tendance au stockage des consommateurs, toujours en prévision des jours fériés. D’autre part, le manque de main-d’œuvre pour la récolte et la forte demande en cette période estivale de produits agricoles frais ont également contribué à augmenter la pression, conjoncturelle, sur les produits agricoles frais, ce qui s’est traduit par une hausse progressive des prix. Mais, selon des spécialistes, les prix de gros sont plus ou moins restés dans la moyenne saisonnière même si, au détail, les marges ont évolué de plus de 50%. C’est-à-dire un produit comme la tomate, vendue à 10 DA le kg aux mandataires, est revendue entre 15 et 20 DA/kg au détaillant qui, lui, ajuste le prix sur celui du marché, d’où cette différence énorme entre le prix «sur pied» et le prix rendu au consommateur. C’est à ce niveau que les associations des consommateurs interpellent chaque fois le ministère du Commerce pour mettre en place un système de régulation des prix et lutter contre la spéculation, en particulier en période de fêtes.
Quant aux fruits, hormis les pastèques et les melons, les autres spéculations repartent également à la hausse, dont les nectarines (200 DA/kg), le raison muscat (230-250 DA/kg), le gros noir à plus de 150 DA/kg ou le Red Globe à plus de 200 DA/kg. Les poires sont entre 120 et 150 DA/kg, tout comme les pêches, qui arrivent à la fin de la récolte, ainsi que les prunes. Par ailleurs, en dépit de l’approche de l’Aïd, les viandes restent encore orientées à la hausse, entre 1400- 1500 DA/kg pour l’ovine, et 1400 DA/kg en moyenne pour la viande bovine, alors que le poulet est en moyenne à 250 DA/kg, et la viande de dinde entre 660 à 700 DA/kg en moyenne. Cette année encore, la fête de l’Aïd, qui coïncide avec les vacances d’été, va enregistrer un rebond des prix des produits agricoles. Au mois de juin dernier, en attendant les statistiques du mois de juillet, l’évolution des prix à la consommation en rythme annuel a été de 6,5% jusqu’à fin juin 2017, selon l’Office national des statistiques (ONS).