Fruits et légumes: Les prix hors saison sont impactés par le coût onéreux de la culture sous serre

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Photo Fatah Guidoum@L'Echo d'Algérie

La hausse des prix des fruits et légumes hors saison, constatée actuellement dans les marchés, est due essentiellement au coût onéreux des moyens déployés dans la culture sous serre ainsi qu’à l’augmentation des prix des semences, a indiqué à l’APS le directeur de la régulation et du développement de la production agricole au ministère de l’Agriculture, Mohamed Kharroubi.

La serriculture consiste à cultiver des végétaux, tels la tomate, le poivron, les haricots, la courgette et les fraises, à l’intérieur d’une serre dans des conditions techniques adaptées et contrôlées. «L’agriculture sous serre permet une production des fruits et légumes hors saison tout au long de l’année au profit du consommateur, mais elle oblige l’agriculteur à déployer des moyens très onéreux qui se répercutent sur les prix de vente en crescendo», explique Kharroubi. En effet, précise-t-il, cela nécessite des infrastructures spéciales, un dispositif d’irrigation et la mobilisation d’une main-d’œuvre formée: «Tout cela a un coût». Ce genre de culture protégée a été mise sur pied afin d’assurer au consommateur une offre en fruits et légumes toute l’année même hors saison. C’est pour cela que l’Etat a mis les moyens nécessaires pour accompagner l’agriculteur en vue de développer ce type d’agriculture, fait-il valoir.

Le Sud, principal pourvoyeur de produits agricoles sous serre

Qui plus est, la production sous serre provient essentiellement du Sud du pays (Biskra et Oued Souf, notamment), note le même responsable. En conséquence, poursuit-il, les frais de transport de ces produits en partance du sud vers le nord du pays «reviennent très cher», auxquels s’ajoutent les moyens matériels et humains déployés. Avec tous ces facteurs, le coût des produits agricoles hors saison devient plus onéreux que ceux de la saison, résume Kharroubi. Il cite, à titre d’exemple, les prix de la courgette qui est cédée, en marché de gros, à 80 DA/kg, le poivron à 135 DA/kg, le haricot vert à 245 DA/kg et les fraises entre 200 et 280 DA/kg. Pour sa part, le président du Conseil interprofessionnel de la culture maraîchère, Abdelkader Naga, souligne à l’APS que la hausse des prix des produits issus des cultures protégées est due à une diminution de la production induite par une baisse de la température (période de froid allant du mois de décembre jusqu’à fin mars). «Chaque année et en période de froid, les fruits et légumes issus de la culture protégée enregistrent un recul. Mais à partir du 15 avril, cette production devient abondante surtout dans les régions côtières. Les prix vont automatiquement baisser», avance-t-il. Selon lui, 90% de la production des légumes sous serre proviennent de Biskra et d’Oued Souf, à l’instar de la tomate et du poivron. Pour les haricots verts, dont le prix est de loin le plus élevé par rapport aux autres, Naga explique que la spécificité du haricot vert est qu’il n’est pas cultivé sur la totalité de l’espace de la serre mais seulement sur ses bordures. Ce qui fait que sa production est «très limitée» quantitativement, d’où sa cherté. Mais s’agissant de la pomme de terre, Kharroubi s’interroge sur la hausse de son prix malgré sa disponibilité, et ce, que ce soit au niveau des stocks frigorifiques ou en production de saison (elle est cédée à 22 DA/kg en marché de gros).