Le président français, Emmanuel Macron, s’est retrouvé, lundi, privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale, un revers qui ouvre une période d’instabilité et de délicates négociations politiques.
Après ce séisme législatif, qui menace de rendre le pays ingouvernable, le chef de l’Etat français a convié, mardi et mercredi, au palais présidentiel les représentants des forces politiques ayant vocation à constituer la dizaine de groupes prévus à l’Assemblée. Le mouvement de droite Les Républicains (LR), ainsi que les parti socialiste, communiste et écologiste ont d’ores et déjà répondu positivement. Ils seront reçus successivement par le Président Macron.
Macron refuse la démission de la Première ministre La Première ministre française Elisabeth Borne a remis sa démission au Président Emmanuel Macron, qui l’a refusée «afin que le gouvernement puisse demeurer à la tâche et agir en ces jours», a annoncé la présidence française, mardi. A l’issue des législatives de dimanche, M. Macron se retrouve privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Dans ce contexte, il va mener «les consultations politiques nécessaires (…) afin d’identifier les solutions constructives envisageables au service des Français», a précisé la présidence, citée par des médias. M. Macron va recevoir, mardi et mercredi, les chefs de partis à l’Elysée. La coalition centriste libérale, qui s’est appuyée pendant le premier mandat de cinq ans d’Emmanuel Macron sur une confortable majorité absolue (fixée à 289 députés), ne conserve que 245 sièges sur 577 à l’issue des législatives. Le reste de l’hémicycle se répartit principalement entre l’extrême droite de Marine Le Pen, qui réalise une percée inédite avec 89 députés, la gauche unie à l’initiative de son tribun Jean-Luc Mélenchon (au moins 150 députés) et la droite classique, avec une soixantaine de candidats.
La Confédération paysanne française exige l’interdiction de l’importation de produits agricoles sahraouis La Confédération paysanne française (syndicat agricole) a exigé du Conseil d’Etat qu’il se positionne sur l’importation des fruits et légumes du Sahara occidental, un territoire non autonome occupé par le Maroc, appelant à rendre obligatoire l’étiquetage mentionnant le caractère d’«occupation». Selon le média en ligne Africa Intelligence, cette organisation syndicale a réagi à la suspension par le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative française, le 9 juin, de la procédure concernant l’importation de fruits et légumes provenant du Sahara occidental et de leur étiquetage, alors que le tribunal de l’Union européenne (UE) avait positivement tranché la question en septembre 2021. Africa Intelligence précise que cette décision de suspension de la procédure a été envoyée à la Confédération paysanne, pilotée par Véronique Marchesseau et Nicolas Girod, et aux ministères français de l’Economie et de l’Agriculture, mais aussi à la Première ministre, Elisabeth Borne et à la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna. «Le tribunal annule les décisions du Conseil (de l’UE) relatives, d’une part, à l’accord entre l’UE et le Maroc modifiant les préférences tarifaires accordées par l’UE aux produits d’origine marocaine, ainsi que, d’autre part, à leur accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable», avait statué un arrêt du tribunal basé à Luxembourg. «Le Conseil d’Etat a choisi de mettre cette procédure en suspens pour saisir la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) afin de déterminer si un Etat membre, en l’occurrence la France, peut adopter une mesure nationale d’interdiction des importations de denrées dont l’origine réelle n’est pas mentionnée, et pour trancher le statut de ces produits récoltés au Sahara occidental», explique Africa Intelligence. Et en février 2020, la Confédération paysanne avait lancé une procédure auprès des ministères français de l’Agriculture, de l’Economie et des Comptes publics pour, notamment, exiger «l’étiquetage des produits importés comme étant issus du territoire occupé du Sahara occidental, comme c’est déjà le cas pour les denrées importées depuis la Palestine occupée, en application d’une décision de la Cour de justice de l’UE».