Etablir des services de fiscalistes de métier soutenus par des conseils fiscaux externes au sein des grandes sociétés par actions, s’est avéré un moyen efficace pour optimiser leurs fiscalités, a souligné l’expert comptable et commissaire aux comptes, Belaïd Oukemoum.
Il s’exprimait en marge d’une formation dispensée intitulée « élaboration de la liasse fiscale à la lumière de la Loi de finances 2019 », organisée au sein de l’Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA) par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) avec la participation d’une trentaine de représentants d’entreprises publiques et privées activant dans divers secteurs. Selon M. Oukemoum, ce service spécialisé permet également d’éviter les inattentions pouvant mener à des pénalités, voire à des redressements fiscaux. Il a ainsi constaté que nombre de grandes entreprises « ne font pas en sorte de disposer de ce type de services ». « La phase d’élaboration de la liasse fiscale est importante dans le sens où elle est mal appréhendée, mal calculée ou en cas d’omissions, cela peut conduire à des pénalités pour fraude fiscale », a-t-il prévenu. Pour lui , l’élaboration de la liasse fiscale consiste à déclarer les revenus d’une société à l’administration fiscale. Pour les grandes entreprises cela se fait au niveau de la DGE (Direction générale des impôts) et pour les petites et moyennes entreprises se ferra au niveau des inspections locales. Par ailleurs, ce même expert a préconisé l’adaptation d’une politique fiscale permettant de renforcer les investissements et de contribuer à hisser et diversifier l’économie de l’Algérie. Cette adaptation, a-t-il poursuivi, est nécessaire afin que l’Etat « revienne à son rôle régalien, perçoive l’impôt et encourage l’investissement ». « Aussi, il faut savoir que le véritable dividende de l’Etat réside dans les impôts et la création de l’emploi, elle même génératrice d’impôts », a-t-il estimé. Le commissaire au compte a également plaidé pour l’organisation d’assises nationales « pour fédérer les efforts entre entreprises, directions des impôts, conseillers fiscaux, responsables politiques » dans l’optique d’améliorer la politique fiscale du pays. Il est important, dit-il, de convier à ces assises, des experts nationaux et internationaux, des représentants politiques, ainsi que l’ensemble des départements concernés pour parvenir à impulser une nouvelle dynamique de la fiscalité en Algérie. « L’objectif de l’Etat est la création d’emploi et l’optimisation du recouvrement fiscal au profit du Trésor public », a rappelé le commissaire aux comptes. Pour lui, il y a nécessité de lancer une réelle « révolution fiscale », afin d’attirer les investissements nationaux et les investissements directs étrangers (IDE). « Nous pouvons nous inspirer d’autres pays comme la Turquie et la Chine dans ce sens »,. Ces deux pays ont regroupé des experts nationaux, binationaux et internationaux pour mettre en place une feuille de route de la fiscalité de leurs pays, a rappelé M. Oukemoum.
Ali Bey