Annoncé il y a un mois comme instrument exceptionnel, l’Etat fera bel et bien appel au financement non conventionnel au vu de la situation économique actuelle du pays.
Ainsi l’Etat va recourir au financement non conventionnel et ce dans le but « d’acquérir les moyens nécessaires » pour poursuivre le développement de ses programmes d’investissement. Dans un entretien à l’APS en marge des assemblées annuelles du FMI et du Groupe de la Banque mondiale tenues à Washington, Abderrahmane Raouya, ministre des Finance a indiqué que le recours à ce financement est un « choix économique, rendu nécessaire par le besoin d’éviter l’option de l’endettement international ». Si cela semble inquiétant le ministre se veut rassurant et indique que l’opération sera accompagnée d’ « un contrôle rigoureux pour empêcher toute dérive inflationniste ». La mesure vient en appui aux textes dictés par la loi sur la monnaie et le crédit qui déterminent l’usage des financements et leurs objectifs. Par dérive inflationniste le ministre entend parler des événements vécus par l’Algérie durant les années 90. En 1994 le pays a été soumis « pour la première fois de son histoire au programme d’ajustement structurel du FMI », ce qui a eu pour conséquence la perte de la valeur du dinar. Comme autre mesure de contrôle et d’accompagnement, notamment l’évaluation des signes de richesses des personnes non identifiées par le fisc, le ministre annonce que l’administration fiscale va procéder à la constitution de fichiers constitution de fichiers des personnes imposables. Pour rappel que la commission des affaires économiques et financières du Conseil de la Nation a appelé dans son rapport préliminaire, la création d’une « nouvelle dynamique pour le recouvrement des arriérés fiscaux des hommes d’affaires, entreprises et sociétés privées, et particuliers ».Le projet de la loi de Finances 2017 avait introduit de nouvelles dispositions permettant d’arrêter un nouveau calendrier pour le recouvrement de la fiscalité et l’effacement des pénalités de retard. Ces nouvelles dispositions avaient été décidées suite aux interventions des membres du Conseil de la nation lors du débat du projet de loi portant règlement budgétaire de 2013. La CN avait relevé la faiblesse du taux de recouvrement. Selon les données de la Direction générale des impôts (DGI), le taux ne dépasse pas les « 12 à 13% annuellement ».
Quelles prévisions de croissance pour l’Algérie ?
Interrogé sur les dernières prévisions du FMI concernant la croissance en Algérie, le ministre a indiqué que son département tablait sur des taux un peu plus élevés que ceux anticipés par l’institution de Bretton Woods. Toutefois il explique que les « corrections que le FMI apporte à ses prévisions initiales rejoignent souvent les taux projetés par l’Algérie ». Notons que le FMI table sur une croissance de 1,5% en 2017. La Banque mondiale anticipe un taux de 2,2% pour la même année. En effet la Banque mondiale (BM) a indiqué dans son bulletin d’informations économique de la région Mena, publié mercredi à Washington à la veille de ses assemblées annuelles, que la croissance économique algérienne « est bien partie en 2017 malgré la faiblesse des cours mondiaux du pétrole, tirée principalement par une forte production des hydrocarbures ».La Banque mondiale a constaté la présence d’une croissance économique « solide enregistrée au début de l’année, tirée essentiellement par la « forte «croissance de la production d’hydrocarbures et des dépenses publiques ». Selon la BM, la croissance du PIB réel a augmenté de 3,7 %, au premier trimestre, en raison de la hausse de 7,1% de production dans le secteur des hydrocarbures. La croissance dans le secteur hors hydrocarbures a pour sa part accusé une baisse de 1,2%.