Le CRB, le MOB et le MCO sont désormais parrainés par des entreprises publiques à l’instar du CSC, la JSS et bien évidemment le MCA. D’autres clubs vont certainement suivre prochainement pour passer sous l’aile de l’Etat.
L’appel de la FAF qui a demandé aux associations d’ouvrir leur capital pour pouvoir « être accompagnées dans la recherche de nouveaux investisseurs », a été entendu. Et ce n’est que le début, puisque au vu de la crise financière latente et persistante, tout le monde ou presque est contraint de remettre son sort entre les mains des pouvoirs publics. Un projet piloté par la FAF, mais décidé vraisemblablement dans les hautes sphères de l’Etat. Il ne fait aucun doute de l’implication des politiques dans ce dossier afin de mettre un terme à une situation de précarité et d’injustice ayant provoqué un malaise et un climat presque insurrectionnel et une grande anarchie au niveau des clubs, au point de devenir ingérables, voire incontrôlables. Il fallait coûte que coûte sortir de ce marasme général et trouver des solutions durables, au moment où le professionnalisme à la sauce algérienne instauré il y a quelques années n’est pas parvenu à prendre racine, ni faire décoller nos équipes. Un échec effroyable, de l’avis de tous les acteurs, car décrété dans la précipitation sans aucune expertise, ni étude sérieuse au préalable. Un projet au demeurant condamné à l’avance. Ce qui nous fait rappeler la prémonition du coach Noureddine Saâdi qui avait déclaré à l’époque: « Nous avons enclenché la cinquième avant de passer la première vitesse ». Aujourd’hui on est en train d’assister à une réforme qui ressemble à s’y méprendre à celle de 1976. C’est un retour vers le futur. Cela dit, le contexte et les conditions sont complètement différents. Les entreprises économiques parraineuses n’y vont certainement pas par gaieté de cœur, on les oblige quelque part à prendre en charge les clubs de football. Elles savent pertinemment qu’elle n’y ont rien à gagner. Bien au contraire, ça leur fait de nouvelles charges colossales dont elles se seraient bien passées, en cette période de crise qui touche tous les secteurs sans exception. Est-ce à dire que l’on a simplement déplace le problème? En tout cas, ce n’est pas la panacée pour sortir nos clubs de l’ornière. Le sport en général et le football en particulier ne peuvent s’en sortir durablement que si on libère les initiatives, quitte à laisser quelques mastodontes sur la route. C’est peut-être le prix à payer pour franchir un cap et ne plus dépendre des pouvoirs publics. L’assistanat et l’ingérence n’ont jamais été un gage de réussite dans tous les domaines. Pourquoi l’on veut prouver le contraire dans le sport?
Ali Nezlioui