Fifa-Pouvoirs publics: La FAF entre le marteau et l’enclume !

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Sa tentative d’intégrer le Conseil de la Fifa ayant lamentablement échoué, puisque sa candidature a été rejetée, Kheireddine Zetchi doit à présent faire face à un problème beaucoup plus épineux qui engage l’avenir du football national sur la scène internationale.

L’on se rappelle du communiqué du MJS envoyé aux Fédérations nationales au mois de juin dernier, dans lequel la tutelle indique clairement qu’il est « interdit durant l’année précédant une élection fédérale de changer ou de modifier les statuts et les règlements intérieurs». Un rappel à l’ordre visant principalement la FAF, qui avait entamé en novembre 2019, la révision de ses statuts comme le préconisent les instances internationales de football. Justement, la Fifa, dans une correspondance envoyée dernièrement aux Fédérations, rappelle à son tour «l’importance du nouveau cadre statutaire et réglementaire qui permettra de garantir un processus électoral démocratique et indépendant supervisé par des comités électoraux indépendants». La Fédération internationale de football va encore plus loin en menaçant les récalcitrants de sévères sanctions. «Dans l’hypothèse où les nouveaux textes révisés dans ce sens ne seraient pas adoptés avant les prochaines élections, nous serions contraints de présenter la situation des Fédérations aux organes compétents de la FIFA pour une prise de décision. Dans ce contexte, nous invitons les Fédérations à nous informer dès que possible de la date fixée pour l’adoption des nouveaux textes», précise la directive de la Fifa. Du coup, la FAF se retrouve entre le marteau et l’enclume. D’un côté, les pouvoirs publics qui ne veulent aucunement perdre leur mainmise sur une Fédération aussi stratégique que celle du football et de l’autre, la Fifa qui tient absolument à ce que les statuts de la FAF soient mis en conformité avec ses propres statuts. Ce qui  donnerait de facto plus d’autonomie et d’indépendance à l’instance fédérale vis-à-vis des pouvoirs publics dont la représentation et l’influence au sein de l’AG diminueraient considérablement. Il faut savoir que la réglementation internationale est en décalage avec le décret exécutif N°14-330 définissant les modalités d’organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales et duquel s’inspire le communiqué du MJS. L’on peut dès lors éviter la confrontation, à moins de trouver un compromis. Mais comme la Fifa est toujours en position de force, les autorités doivent s’adapter sous peine de voir l’équipe nationale et les clubs algériens interdits de participer à toutes les compétitions internationales. Toute Fédération qui veut adhérer à la FIFA est dans l’obligation de se mettre en conformité avec ses règlements.

Du coup, une fédération a le choix entre se mettre en conformité ou ne pas adhérer. Il n’y a pas d’autre alternative. C’est à la Fédération de convaincre les pouvoirs publics de renoncer à leurs droits dans ce cas précis, tout en essayant de trouver un compromis qui arrangerait toutes les parties. Il y va en tout cas de l’avenir du football national.

Ali Nezlioui