Soucieux de préserver de bonnes relations avec toutes les associations nationales affiliées à la Fifa, le président Gianni Infantino a adressé, hier, un message de félicitation à Djahid Zefizef suite à son élection à la tête de la FAF.
Une lettre «diplomatique» qu’il envoie vraisemblablement à tous les présidents des Fédérations nouvellement élus. Cela entre dans le protocole de la Fifa et n’a rien d’exceptionnel ou de particulier, faut-il le préciser. Cela dit, Infantino semble disposé à collaborer avec les nouveaux dirigeants de la FAF, même s’il est plus proche de Fouzi Lekjaâ, le puissant président de la Fédération royale marocaine de football, avec lequel il a beaucoup d’affinités. «Convaincu du potentiel du football en Algérie, vous pouvez compter sur mon soutien personnel et sur l’aide de la FIFA pour atteindre cet objectif», a-t-il écrit dans sa lettre publiée sur le site officiel de la FAF. En homme pragmatique, le patron de la Fifa ne veut pas perdre la voix de l’Algérie, en dépit de relations un peu compliquées avec la FAF. Des relations qui se sont détériorées rapidement suite à l’annulation à la dernière minute de son déplacement à Alger, sous la pression des pouvoirs publics qui n’ont pas voulu entendre parler de sa venue à quelques semaines des élections au niveau de la FAF. Des élections qui ont éjecté l’ex-président Kheireddine Zetchi remplacé par le novice Charef-Eddine Amara. Depuis, Infantino a changé son fusil d’épaule pour miser sur le Maroc, son nouvel allié en Afrique. Du coup, l’Algérie a été marginalisée et n’a plus ou peu d’influence au niveau de la CAF. Une situation qui l’a énormément desservie et qui lui a probablement coûté une qualification au Mondial.Un autre point de discorde empoisonne fortement les relations entre la FAF et la Fifa, celui de l’amendement des statuts pour les mettre en conformité avec ceux de la Fifa. Un dossier toujours en suspens, car les pouvoirs publics tardent à le valider, craignant sans doute de perdre son autorité sur la FAF. Du coup, ni Zetchi, ni Charaf-Eddine n’ont pu concrétiser ce projet. Le nouveau président Djahid Zefizef a promis de le faire au courant de cette année, mais rien n’est moins sûr. La Fifa, pour sa part, se montre patiente, mais tant qu’on n’a pas encore réglé ce problème il restera suspendu sur nos têtes comme l’épée de Damoclès. La prochaine visite du président de la CAF, Patrice Motsepe, pour inspecter les sites et les infrastructures devant abriter le CHAN 2023 en Algérie, pourrait faire bouger les choses au profit de l’Algérie qui a besoin d’un rapprochement avec l’instance faîtière du football africain. C’est peut-être le moment de rééquilibrer les forces au niveau de la CAF. Cela passe inévitablement par un travail en coulisses et de lobbying quitte à faire quelques concessions. C’est la condition pour retrouver sa place dans l’échiquier africain. Une place qu’on n’aurait jamais dû perdre.
Ali Nezlioui






