Festival international de théâtre de Bejaia: « H’zam el ghoula » ouvre la  9ème édition 

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 La pièce « H’zam el ghoula », mise en scène  par Mouhoub Latreche au printemps dernier, a ouvert dimanche soir, la 9eme  édition du festival international de théâtre de Bejaia (FITB).

Le spectacle a ravi le public présent qui, pour la plupart, l’a déjà  visionné au moins une fois. L’œuvre s’est manifestement bonifiée grâce à un jeu d’acteurs époustouflant de réalisme et de sincérité. Initialement écrite par le dramaturge Omar Fatmouche et mise en scène par  défunt Abdelmalek Bouguermouh en 1989, d’après une adaptation de  Valentin Kataev, l’œuvre n’a pas connu de changements notables dans sa  trame originelle, Latreche s’étant contenté d’ajouter un surcroit de  finesse et de gags pour le moins hilarant à une multitude scène qui ont eu  pour effet de provoquer des réactions en chaine. La pièce a été très jubilatoire, ayant été truffée de bouffonnerie, de  sentimentalité, de finesse d’esprit et de quiproquos, construite, de plus,  dans un genre vaudeville, avec un maximum de scènes dans un décor immuable.  C’était peut-être là ou résidait le génie de feu Abdelmalek Bouguermouh  qui, pour croquer la crise de logement d’alors, a caricaturé à fond  l’espace occupé par ses héros. L’histoire en effet, met en lumière deux jeunes étudiants locataires d’une  piaule lugubre dans un immeuble qui l’était tout autant, et qui, un jour,  décident de se marier en cachette, l’un tenant en secret l’autre, pensant  pouvoir se surprendre, en mettant le colocataire devant un fait accompli.  Seulement voilà, ils n’ont pas été inspirés, en se mariant le même jour et  en débarquant en même temps dans leur espace habituel, déjà a peine  suffisant pour eux. La situation est à la fois dramatique et cocasse, les deux couples dans  l’impossibilité d’aller au partage de cette pièce, déjà truffée de  canalisations et d’objets hétéroclites, rentrent en confrontation et s’en  trouvent piégée comme des rats. Malgré l’effort de s’accommoder, leur  situation dérape et finit par donner une implosion des deux couples qui se  disloquent au bout d’âpres disputes et d’un train de vie mortifère. La  question existentielle les taraude et les pousse à regretter leur union. Avec une dramatisation, des dialogues très fins et un jeu des comédiens  performant, tous  les éléments traditionnels de la représentation étaient au  rendez-vous pour faire de cette pièce une œuvre accomplie. Et visiblement  sa programmation, décidée tardivement pour remplacer au pied levé la  défection d’une autre pièce aussi retentissante, « Mabkat Hadra » de Mohamed  Cherchal, qui n’a pu réunir son équipe, a été très heureuse pour lancer le  festival sur un sentier d’exigence et de qualité. L’évènement, étalé sur une semaine, entend mettre sur scène  quotidiennement une pièce, d’autant de pays, entre autres de France,  d’Irlande, de Suisse, d’Italie, de Tunisie et d’Egypte.

Benadel M