L’aura et la réputation du FC Barcelone a dépassé de loin les frontières espagnoles. Ses fans se comptent par millions à travers le monde. En Algérie, on ne fait pas exception. Le club catalan y compte des milliers de supporters invétérés parfois chauvins dont les querelles et les «chambrages» avec les fans de l’autre club rival, le Real Madrid, sur les réseaux sociaux, font désormais partie de la culture populaire.
Il va sans dire qu’une défaite aussi lourde et historique du Barça face au Bayern (8 -2), en Ligue des champions, constitue un événement exceptionnel. Il a provoqué un séisme dans le milieu du ballon rond. Une humiliation pareille laissera sans doute des traces qui resteront longtemps dans les esprits avant de pouvoir les effacer. Le club ne s’en remettra pas de sitôt. Les plus affectés sont probablement les fans qui doivent affronter les quolibets et autres daubes de leurs rivaux. Visiblement, la roue tourne, car il n’y a pas si longtemps, c’était le Barça qui infligeait ce genre de score à ses adversaires. Evidemment après un tel naufrage, les gens vont chercher des coupables. Des bouc-émissaires que l’on va présenter à la vindicte populaire. Le coach Quique Setién et le directeur sportif, seront probablement les premiers sacrifiés. Mais il faut savoir que le mal au Barça est beaucoup plus profond que ça. Cela fait plusieurs années que l’équipe compte uniquement sur les exploits de son génie Lionel Messi. Depuis la retraite de Xavi et celle d’Iniesta, les Catalans ont perdu ce qui était leur force, cette ADN qui faisait sa particularité. Un jeu de possession basé sur un collectif qui se trouvait les yeux fermés, hérité de la Masia qui a malheureusement perdu un peu de sa vocation ces dernières années. Les jeunes ont du mal à percer en équipe première qui compte toujours sur ses vieux cadres. On a pu le voir contre le Bayern où des joueurs comme Busquets ou Piqué semblaient complètement dépassés par les événements. Le déclin du Barça pendait au nez, c’était juste une question de temps. Certes le génie de Messi a pu maintenir le club à flots, mais cela ne pouvait durer éternellement. Malgré son talent unique, la Pulga n’est pas vraiment ce meneur qui peu galvaniser la troupe. Il ne l’a jamais été et ne le sera jamais. S’il peut faire la différence tout seul sur le terrain, tant mieux, sinon, il baisse la tête et se recroqueville sur lui-même, comme un petit garçon grondé. Les images captées du vestiaire barcelonais, durant la mi-temps, sont à ce propos, éloquentes. On a vu un Messi dévasté, la tête basse. Ce n’est guère ce que doit avoir un capitaine d’équipe. Mais c’est son tempérament d’introverti, on ne peut pas le changer. Reste à savoir quel sera l’avenir immédiat de Barcelone. Le président controversé Bartomeu a convoqué pour ce lundi une réunion extraordinaire à l’issue de laquelle d’importantes décisions seront prises, selon les informations de la RAC1. Il ne faut pas s’attendre d’une démission de sa part. D’autant que les élections présidentielles au Barça sont prévues l’été prochain. Du coup, personne ne voudra prendre l’intérim dans ces conditions. Les véritables changements ne s’opèreront qu’avec l’élection de la nouvelle équipe dirigeante, car on voit mal Bartomeu reconduit. Sa politique a été largement contestée par les socios bien avant la débâcle contre le Bayern. La saison prochaine sera celle de la transition avec probablement la mise à la retraite et le départ de quelques tauliers comme Piqué, Busquets et Suarez. Mais la question majeure qui se pose est de savoir que fera Messi, dont le contrat avec le Barça expire dans une année ? Il sera certainement au centre de tous les intérêts. Encore une fois, il aura à jouer un grand rôle dans l’avenir du Barça.
Ali Nezlioui
