Depuis son élection, les sorties médiatiques du président de la FAF sont assez rares et l’on devine pourquoi. Visiblement, le patron de la Fédération ne maîtrise pas entièrement l’outil de communication au point de se discréditer devant l’opinion publique.
On peut dire qu’il a mis les pieds dans le plat en évoquant des sujets délicats dont il ignore les tenants et les aboutissants. Ses proches auraient mieux fait de le déconseiller d’évoquer le dossier délicat des joueurs binationaux, du moins de ceux dont apparemment il n’est pas bien informé. Il aurait ainsi évité d’être repris sèchement par un jeune joueur à peine sorti du centre de formation. Zefizef a cru bien faire en annonçant que sa Fédération était en négociations avec Amine Gouiri, le sociétaire de Rennes. «Nous sommes en discussion avec Amine Gouiri, cependant, rien n’est encore décidé», a-t-il déclaré vendredi matin sur les ondes de la Radio publique Chaîne III. Le jour même, il a été démenti par le joueur lui-même qui a nié tout contact avec la FAF. «Eh bien, même-moi je n’étais pas au courant», a-t-il rétorqué un brin moqueur, tout en ajoutant que pour l’instant il est en équipe de France espoirs. «On a l’Euro en fin de saison à préparer. Aujourd’hui, je me concentre sur le Stade Rennais». L’équipe nationale algérienne n’est pas un sujet d’actualité pour lui. Peut-être, il y pensera plus tard lorsque les portes de l’équipe de France lui seront définitivement fermées. C’est malheureusement le cas de la plupart des joueurs binationaux pour qui l’équipe d’Algérie est le deuxième choix ou le choix par défaut, c’est selon. Nos dirigeants pensent bien faire en remuant ciel et terre afin de recruter de nouveaux internationaux parfois aux dépens de leur dignité et l’honneur d’une sélection. Si au moins c’étaient des cracks, on aurait peut-être accepté l’humiliation et encore… On a toujours dit que la sélection doit être un choix du cœur, mais on n’est pas vraiment dans cette logique. Désormais, tout est calculé. D’ailleurs, le coach national l’a confié dernièrement lors de sa conférence presse. Rien ne se fait spontanément. Cela dit, on comprend les hésitations des joueurs visés, car ils pensent d’abord à leur carrière qui passe avant le pays. Il ne faut pas se leurrer, la cote d’un joueur de l’équipe de France est beaucoup plus élevée que s’il jouait pour les Verts. C’est une évidence. Belmadi l’a comprise et l’a incorporée dans son logiciel avant d’entamer toute négociation. Ce n’est manifestement pas le cas de son président qui avance des choses dont il n’a aucune idée. Il aurait dû se contenter de parler du concret comme la prolongation du contrat du coach national jusqu’en 2026. Un contrat soumis néanmoins à une obligation de résultats, comme on l’a évoqué sur ces mêmes colonnes, il y a quelques jours. «Belmadi et son staff ont bel et bien signé leur avenant qui porte sur une prolongation de contrat jusqu’en 2026. Chaque Coupe d’Afrique des nations (CAN), nous allons faire l’évaluation nécessaire, on n’ira pas en Coupe d’Afrique pour faire de la figuration. Le sélectionneur sera évalué par son employeur», a précisé le président de la FAF qui aura désormais plus de mal à convaincre l’opinion sportive.
Ali Nezlioui