FAF: Quand Charaf-Eddine Amara enfonce une porte ouverte

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A la FAF, on a l’art de se compliquer la tâche, en créant des problèmes que l’on pouvait aisément éviter. Le cas le plus édifiant est celui du projet du système de compétition de la Ligue 1 que les membres de l’assemblée générale viennent de changer à une grande majorité pour revenir à un championnat à 16 équipes dès la saison prochaine.

Cette même majorité pratiquement qui a voté, il y a deux saisons en pleine pandémie du Covid-19, l’annulation de la rétrogradation acceptant par ricochet d’augmenter à 20 le nombre des clubs en première division. Une décision motivée par des intérêts strictement clubards, au moment où la Fédération n’a pas voulu prendre ses responsabilités en déléguant ses pouvoirs aux présidents des clubs. Il était néanmoins prévu que le championnat national de la Ligue 1 revient à 16 clubs après deux saisons.

Du coup, le mérite ne revient nullement aux nouveaux pensionnaires de la FAF qui n’ont finalement fait qu’appliquer ce qui a été déjà programmé par l’ancienne équipe dirigeante, à sa tête Kheireddine Zetchi. Mais à écouter le président Charaf-Eddine Amara, on pourrait croire que lui et ses collaborateurs sont les redresseurs de torts jetant le discrédit et l’anathème sur leurs prédécesseurs. «Disputer un championnat à 20 clubs, a fini par créer un déséquilibre à tous les niveaux, chose qui nous a poussé à revenir à un système classique à 16 clubs. Nous avons constaté que la gestion avec laquelle était gérée la compétition n’était pas efficace. Nous avons opté pour la normalisation des choses», a-t-il déclaré à l’issue de l’AG extraordinaire tenue ce dimanche, oubliant qu’il a été l’un des présidents des clubs favorables au changement du système de compétition, il y a deux ans. A vrai dire, tout ce qui a de l’intérêt dans le football obéit à des pressions parfois politiques exercées par des lobbys de tous bords. Du coup, ce qui est valable aujourd’hui, peut ne plus l’être le lendemain. C’est à cela aussi que servent les changements au niveau de la Fédération.

Chaque président qui a forcément un fil à la patte est au service de ceux qui l’ont porté au pouvoir, pas spécialement ceux qui ont voté en sa faveur. C’est la triste réalité de notre football depuis des décennies. Le plus rageant est que tout le monde fait le constat de l’échec sans proposer la moindre solution viable. Ils se contentent de discours creux enrobés de généralités destinés à la consommation générale.  

«Le modèle économique dans notre football a prouvé ses limites et son inefficacité. Pour le football amateur, on a créé un fonds au niveau de la FAF, alimenté des subventions que la FAF devait recevoir de la part du MJS, il est destiné exclusivement pour le football amateur. Pour les clubs professionnels, il s’agit d’abord de sociétés par actions.

Ce n’est pas normal qu’une SSPA compte sur l’apport d’une personne physique ou une institution pour lui octroyer une subvention. Celui qui n’est pas capable de payer un joueur, il n’est pas obligé de l’engager. Chacun doit gérer selon ses moyens», lance le président de la FAF, sans pour autant apporter des solutions pour que les clubs se franchissent de leur dépendance financière vis-à-vis des pouvoirs publics. Une question de fond à laquelle personne n’a de réponse pour le moment.

Ali Nezlioui