La passation des consignes qui s’est déroulée, mardi soir au siège de la FAF, a signé la fin d’un règne et le début d’un autre que beaucoup d’observateurs appréhendent. En effet, malgré sa bonne volonté, le nouveau président de la Fédération suscite quelques interrogations, notamment sur sa capacité à bien gérer une institution aussi complexe et alambiquée que la FAF.
Son manque d’expérience dans le domaine, malgré son passage plus ou moins réussi à la tête du CRB, risque de lui compliquer la tâche. Ainsi, Charafeddine Amara se retrouve par la force des choses et par le truchement d’une élection à la hussarde, projeté en avant de la scène sans aucune préparation au préalable. Il se présente, certes, avec un programme ambitieux, mais peut-il l’appliquer dans un milieu récalcitrant et enclin à la sournoiserie? Beaucoup de ses prédécesseurs n’ont pas pu mener à terme leurs projets, quand ils en avaient un, à cause de la précarité de la fonction et son instabilité chronique. Kheireddine Zetchi en connaît un bout, lui qui a lancé des chantiers qui risquent fortement d’être détournés ou annulés. L’on pense notamment aux centres de formation de la FAF dont les travaux ont été entamés, sans que l’on puisse affirmer aujourd’hui, qu’ils iront à leur terme. Qui dit nouvelle équipe, dit nouveau programme, avec une autre vision souvent différente de celle de son prédécesseur. D’ailleurs, l’on peut déjà s’en rendre compte, puisque l’une des priorités dans le programme de Charafeddine Amara, on notera la «revue des textes régissant le jeu, en concertation avec les pouvoirs publics, est nécessaire afin de d’élever le niveau des compétitions nationales». Le système de compétition prôné par Zetchi et adopté par son assemblée générale, ne verra, donc, pas le jour, alors qu’il était prévu qu’il entre en vigueur la saison prochaine. On efface tout et on recommence, jusqu’au prochain épisode. En attendant, Charafeddine a des affaires urgentes à régler, notamment la réforme des statuts de la FAF pour les mettre en adéquation avec ceux de la FIFA. Il lui faudra également gagner la confiance du sélectionneur national dont la rumeur l’annonce partant. Même si Djamel Belmadi a déclaré dernièrement qu’il a un contrat à honorer avec les Verts, il n’en demeure pas moins que son avenir chez les Verts n’est pas assuré. C’est le rôle du nouveau président de la FAF de le conforter tout en lui assurant que rien ne va changer par rapport à ses prérogatives. Il est impératif que le courant passe rapidement entre les deux hommes pour lever toutes les appréhensions aux fonctions inhérentes à l’un et à l’autre. Dans ce chapitre, un tête-à-tête entre les deux hommes est recommandé, voire nécessaire dans les plus brefs délais, pour lever tous les équivoques et permettre de continuer de travailler dans la sérénité, surtout à l’approche des éliminatoires à la Coupe du monde 2022, prévues au mois de juin prochain. Tout un programme en somme, pour le nouveau locataire de Delly Brahim. Il lui faudra se montrer perspicace, avenant et persuasif.
Ali Nezlioui






