Face au trafic de migrants et de la traite des êtres humains: L’Algérie adopte une approche globale et intégrée

0
388

Les travaux du forum scientifique sur la migration (techniques d’enquête et de surveillance dans la lutte contre le trafic de migrants et de la traite des êtres humains, organisé par le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, ont débuté hier au Centre international des conférences Abdelatif-Rahal « CIC » à Alger.

Dans son allocution à l’ouverture des travaux de ce forum de trois jours, organisé en collaboration avec l’Université arabe Naif des sciences de la sécurité et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad a affirmé que l’Algérie a adopté une approche globale pour faire face au phénomène du trafic de migrants et la traite des personnes. « Convaincue de l’importance des enjeux liés à ce phénomène et conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie a adopté, au cours des dernières années, une approche globale et intégrée aux dimensions juridique, sécuritaire, opérationnelle et humanitaire, mise en place en coordination avec toutes les parties prenantes », a-t-il indiqué, précisant que « les mécanismes de cette approche sont sans cesse renforcés, développés et adaptés à l’évolution des méthodes criminelles associées à ce phénomène ». Il a, à cet égard, souligné le souci des pouvoirs publics de « mettre en place un cadre juridique actualisé et intégré, au diapason des normes internationales en matière de lutte contre ces crimes transfrontaliers, fondé sur des législations strictes permettant aux services de sécurité et aux instances judiciaires de contrecarrer efficacement les réseaux de trafic et de traite des personnes, dans le respect des droits et de la dignité des individus ». A ce propos, M. Merad a rappelé la promulgation, en 2023, de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes, qui définit clairement les moyens permettant d’identifier la traite et les modalités de sa prévention et la création du Comité national de prévention et de lutte contre la traite des personnes, qui est notamment chargé d’élaborer des programmes et des actions de sensibilisation, de promouvoir la formation sur les dangers de la traite des personnes et de porter assistance aux victimes. Mettant en avant les efforts des corps sécuritaires dans la lutte contre le crime organisé grâce au « renforcement de leur niveau de vigilance et de leur présence opérationnelle », le ministre a souligné que cet engagement et cette mobilisation avaient permis de « démanteler un nombre considérable de réseaux criminels activant dans ce domaine », de « déjouer leurs plans » et de « protéger de nombreuses victimes », et ce, « en adaptant et en modernisant constamment leurs méthodes de travail et en exploitant les technologies les plus récentes ». Au sujet de la protection des migrants, il a assuré que « l’Etat veille à leur assurer une prise en charge humanitaire conforme aux valeurs de respect de la vie humaine, de solidarité et des droits de l’Homme ». Evoquant les dangers liés à ce phénomène criminel, M. Merad a fait observer que « les approches unilatérales longtemps adoptées par divers pays ont montré leurs limites », d’où la nécessité, a-t-il dit, de « coordonner les efforts » et d' »établir une coopération étroite entre toutes les parties concernées ». A cette occasion, le ministre a salué le niveau de coopération et de coordination avec les instances onusiennes activant dans ce domaine, à l’instar de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ce qui a facilité, a-t-il dit, « le retour volontaire, en 2024, de plus de 8000 migrants clandestins dans les meilleures conditions », précisant qu’un programme « très ambitieux » a été élaboré avec le bureau de cette organisation en Algérie pour l’année en cours. Récemment, lors de sa participation aux travaux de la réunion quadripartite de coordination sur la migration irrégulière qui s’est tenue à Naples (Italie), M. Brahim Merad avait affirmé que le traitement du phénomène de la migration irrégulière exige « une vision globale et intégrée », saluant les efforts consentis par l’Algérie dans le cadre du traitement des cas de migration irrégulière. Il avait indiqué que « nous nous rencontrons près d’une année après notre première rencontre, le 2 mai 2024, dans le cadre de ce mécanisme crée pour intensifier l’action commune quadripartite, visant à renforcer le partenariat, à promouvoir le dialogue de haut niveau et à échanger les vues autour des questions liées au phénomène de la migration irrégulière et ses conséquences ». Il avait ajouté, à ce propos, que la rencontre d’aujourd’hui « témoigne de la volonté de nos quatre pays d’œuvrer à assurer la pérennité de ce processus commun, et de la conviction que nous partageons tous concernant l’importance de la coordination entre l’Algérie, l’Italie, la Tunisie et la Libye, en tant qu’Etats concernés directement par la migration irrégulière et ses conséquences ».  Le ministre de l’Intérieur avait souligné aussi « l’importance particulière » que revêt la rencontre, étant « une occasion précieuse pour évaluer le niveau de notre coopération et l’efficacité des mesures prises à ce jour, et un espace constructif en vue d’examiner de nouveaux moyens pour faire face aux défis communs de la migration irrégulière, ce qui, permettra, selon lui, d’adopter une approche globale fondée sur le partage des responsabilités et des engagements communs entre les pays d’origine, de transit et d’accueil et assurer une gestion efficace de tous les volets humanitaire et sécuritaire liés à ce phénomène ». La 1re rencontre de concertation « a grandement contribué à enregistrer un progrès dans le niveau de coordination commune en matière de lutte contre le phénomène de la migration irrégulière et a permis de conférer le caractère opérationnel à sa cadence », a-t-il poursuivi, se félicitant des efforts consentis par l’Algérie,  » dans le cadre des démarches visant à traiter les cas de migration irrégulière, à travers les actions que nous menons actuellement, en collaboration avec le bureau de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Algérie ». M. Merad a en outre a affirmé que les relations algériennes avec l’Italie, la Tunisie et la Libye « connaissent des niveaux privilégiés de progrès, de coopération étroite et d’action commune qui a enregistré, ces derniers temps, une dynamique sans précédant, à travers plusieurs rencontres périodiques de haut niveau ayant permis de mieux faire face aux différents défis ». Les différentes rencontres de consultation et de coordination régionales, tenues avec les deux pays frères, la Tunisie et la Libye ont permis « d’unifier les visions concernant les problématiques liées au phénomène de la migration irrégulière, ainsi que d’intensifier la coopération opérationnelle sur le terrain, qui a abouti à des résultats très positifs », a dit le ministre. Dans le cadre des mêmes efforts visant à assurer une plus grande maîtrise des techniques opérationnelles pour faire face à ce phénomène, à renforcer les capacités humaines inhérentes, et à moderniser les méthodes scientifiques et techniques d’intervention et de renseignement, M. Merad a annoncé l’organisation par l’Algérie, la semaine prochaine, d’un colloque scientifique sur « les méthodes d’investigation et de surveillance des réseaux de trafic de migrants et de traite des êtres humains », en collaboration avec l’Université arabe Naif des sciences de la sécurité, relevant du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur, et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Concernant la dernière rencontre bilatérale algéro-tunisienne, tenue avec le ministre tunisien de l’Intérieur, M. Khaled Nouri, en mars dernier, en présence des chefs des services de sécurité des deux pays, M. Merad a affirmé qu’elle a permis « d’évaluer plusieurs mesures liées à la lutte contre la criminalité transfrontalière et de convenir de mesures permettant d’améliorer le niveau de la lutte et de s’adapter aux dernières évolutions du phénomène ». Il avait également souligné que l’Algérie « accorde un intérêt particulier à la poursuite du soutien de la coopération et du partenariat avec l’Italie, notamment dans le cadre du plan Mattei et du processus de Rome, qui tendent à renforcer le développement commun et durable à long terme dans les pays africains afin d’accélérer leur développement ». Le ministre avait réaffirmé la position de l’Algérie qui reste « convaincue » qu’un traitement du phénomène de la migration irrégulière aux effets multidimensionnels, « ne peut être envisagé dans le cadre de mesures conjoncturelles, mais nécessite une vision globale, intégrée, coordonnée et solidaire, qui aborde essentiellement les causes profondes du phénomène, en assurant les facteurs de sécurité et de stabilité et en soutenant le développement dans les pays d’origine ». Il s’est dit convaincu que « notre action commune et le maintien d’un niveau soutenu de coordination multilatérale sont de nature à contribuer de manière significative à relever les défis majeurs dans le domaine de la migration irrégulière ».

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici