Les forces israéliennes sont entrés, hier, de force et en grand nombre, dans les hôpitaux palestiniens en territoire occupée pour harceler et intimider le personnel et les patients, et empêcher les médecins de s’occuper des patients gravement blessés. Le croissant-Rouge palestinien, indique que sur plus de 1000 Palestiniens blessés, 29 l’ont été avec des armes réelles, 374 avec des balles en caoutchouc, 471 par inhalation de gaz lacrymogène et 216 ont subi des coups ou brûlures.
L’organisation des Droits de l’Homme, Amnesty International, a déploré, ce mardi, le recours excessif à la violence par les forces de l’occupation israélienne contre les civils palestiniens, et les derniers «assauts violents» contre un hôpital ou étaient admis près de mille blessés victimes de cette violence. Des soldats et des policiers des forces de l’occupation israélienne «ont pris d’assaut» un hôpital palestinien deux fois au cours de la semaine dernière et ont empêché les médecins de fournir les soins d’urgence à des Palestiniens «gravement blessés», a affirmé l’ONG dans un communiqué.
«Le comportement violent des forces israéliennes qui sont entrés de force et en grand nombre, dans l’hôpital d’Al Makassed, pour harceler et intimider le personnel et les patients, est absolument déplorable», a déclaré la directrice adjointe du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à Amnesty International, Magdalena Mughrabi. Elle affirme qu’il ne peut y avoir aucune justification pour empêcher les médecins de s’occuper d’un patient gravement blessé. Les offensives contre l’hôpital Al Makassed à El Qods-Est ont eu lieu alors que des tensions se sont accrues à El Qods et en Cisjordanie au cours des derniers jours après l’installation par l’occupant israélien de détecteurs de métaux aux entrées de l’esplanade des Mosquées. Au moins quatre civils palestiniens ont été tués et plus de 1090 ont été blessés par la police israélienne et les forces militaires au cours des 10 derniers jours dans les manifestations palestiniennes contre cette décision, relève Amnesty.
Cités par le communiqué, des témoins à l’hôpital Al Makassed ont décrit des scènes de «chaos absolus» provoqués par des soldats et des policiers armés israéliens qui ont «pris d’assaut» les locaux les 17 et 21 juillet, à la recherche de patients gravement blessés. Le responsable de l’hôpital, le Dr Rafiq Husseini, a affirmé que 20 à 30 soldats et policiers, lourdement armés avec mitrailleuses et grenades, se sont introduits violemment dans l’enceinte de l’hôpital tard dans la soirée du 17 juillet. «Ils ont harcelé mon personnel et d’autres patients, agi de manière violente sans fondement juridique, et terrorisé le personnel et les patients», a-t-il dit. Pour sa part, le Dr Bassam Abou Libdeh ajoute que les soldats israéliens armés ont suivi leurs victimes blessés jusqu’à dans les blocs opératoires. Un autre responsable dans le même l’hôpital, Talal Al Sayed, a évoqué l’assaut des forces israéliennes du 21 juillet lorsque environ 200 soldats lourdement armés ont «envahi tout l’hôpital». Un médecin a été violenté, des patients terrorisés, et le jeune Mohamed Abou Ghannam, a succombé à ses blessures dans ce chaos. Citant le croissant-Rouge palestinien, Amnesty indique que sur plus de 1000 Palestiniens blessés, 29 l’ont été avec des armes réelles, 374 avec des balles en caoutchouc, 471 par inhalation de gaz lacrymogène et 216 ont subi des coups ou brûlures. L’ONG qui a exprimé des «inquiétudes» face à la violence dans les territoires palestiniens occupés, a affirmé que «les attaques contre les civils ne peuvent jamais être justifiées».
Les forces d’occupation israéliennes ont arrêté, ce mardi, 26 Palestiniens lors d’une opération de grande envergure dans plusieurs zones en Cisjordanie, selon les médias. Ces arrestations qui ont eu lieu dans les villes de Qalqiliya, Nablous, Ramallah, Jenine, Beitlahem et Al Khalil, interviennent alors que la ville sainte d’El Qods occupée est en proie à de vives tensions. Selon les dernières informations, Israël a retiré, hier, les détecteurs de métaux de l’esplanade des Mosquées dont l’installation avait déclenché des violences meurtrières entre Palestiniens et forces israéliennes, mais les autorités musulmanes maintiennent leur boycott de ce lieu saint de l’Islam situé à El Qods-Est occupée. Un petit groupe de femmes musulmanes priait, mardi matin, devant une des entrées du site. L’une d’elles, Widad Ali Nasser, a affirmé qu’elles «ne pénètreraient pas dans la mosquée d’Al Aqsa tant que la situation ne serait pas revenue à ce qu’elle était (…) – sans caméras de surveillance, sans fouilles, sans détecteurs de métal.» La décision de retirer les détecteurs a été prise après une intense mobilisation diplomatique, la communauté internationale s’inquiétant du risque d’un débordement des tensions au-delà des Territoires palestiniens.