Parmi les performances de l’économie algérienne durant l’année 2021, figure l’envolée du montant des exportations hors hydrocarbures, qui a avoisiné les 4,5 milliards de dollars à fin novembre, soit un niveau jamais égalé depuis l’indépendance.
Ce montant dénote de la volonté de l’Etat de sortir progressivement de la dépendance aux hydrocarbures en diversifiant les activités économiques et commerciales pour intégrer un nouveau modèle économique bâti sur la création de la valeur ajoutée. Le message du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, était à ce titre clair. Le chef de l’Etat a mis l’accent sur la nécessité de réduire la dépendance de l’économie nationale aux revenus des hydrocarbures à 80% à cours terme, contre 98% durant les dernières années. Le changement de l’appellation du département dirigé par Kamel Rezig devenu, depuis le mois de juillet dernier, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations n’était, donc, pas fortuit. Il traduit l’intérêt accordé par le gouvernement aux exportations et confirme la détermination des hautes autorités du pays à faire des exportations hors hydrocarbures un véritable levier de croissance de l’économie nationale. Chiffres à l’appui, la nouvelle politique commence à porter ses fruits puisque les exportations hors hydrocarbures ont représenté 12,3% du total des opérations d’exportation effectuées lors des huit premiers mois de l’année en cours, selon les données communiquées par le ministère de tutelle. Ce résultat a été atteint à la faveur d’une batterie de mesures incitatives qui comprend notamment la création de couloirs verts dédiés à l’exportation, des avantages fiscaux, des facilitations administratives en plus du renforcement du rôle de la diplomatie algérienne dans la promotion des produits algériens à l’étranger. Parmi les incitations qui ont permis la dynamisation des exportations hors hydrocarbures, figure aussi le nouveau règlement de la Banque d’Algérie qui autorise les exportateurs à disposer de la totalité des recettes en devises générées par leurs activités. En outre, le règlement de la Banque centrale dispense des formalités de la domiciliation bancaire les exportations de prestations de services numériques, ainsi que celles portant sur les prestations de services des start-up et des professionnels non commerçants. Par ailleurs, les opérateurs économiques opérant dans le domaine des exportations ont eu l’occasion de faire valoir la qualité de leurs produits et leur savoir-faire grâce à la multiplication de leurs participations aux foires et salons régionaux et continentaux. Ainsi, sur le plan national, plusieurs événements dédiés à l’exportation ont été organisés cette année, à l’instar du Salon import-export interafricains «IMPEX2021», la Foire des produits algériens destinés au marché libyen, et du Salon international de l’exportation et de la logistique 2021. Alors que sur le plan international, l’Algérie a pris part, entre autres, à la 29e édition de la Foire internationale de Dakar (Sénégal), et à la 2e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2021) organisé à Durban (Afrique du Sud) où le pavillon algérien a décroché, le prix du meilleur pavillon officiel, une distinction qui vient récompenser «la qualité des produits et des services proposés, en sus de la grande affluence des opérateurs économiques et visiteurs étrangers. Pour doper les exportations hors hydrocarbures, l’Etat mise sur les différents accords d’association et de libre-échange commerciaux ratifiés par l’Algérie notamment avec l’Union européenne (UE), les pays africains signataires de l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et les pays arabes adhérents à l’accord de la Grande zone arabe de libre- échange (Gzale). D’ailleurs, le président de la République avait appelé à revoir les dispositions de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne, signé en 2002 et entré en vigueur en 2005, «clause par clause» et en fonction d’une «vision souveraine et d’une approche gagnant-gagnant». L’Algérie compte, en outre, prospecter de nouveaux créneaux, à l’instar des services qui représentent, selon le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, «l’un des créneaux les plus importants pour le développement des exportations nationales». Ce créneau, qui englobe les technologies de l’information et de la communication, les prestations numériques et bancaires, les assurances, la production cinématographique et télévisuelle, les travaux publics, le tourisme, le transport, l’enseignement et la formation, les activités sportives, mais aussi les études et le consulting.
Moussa O.