Exportation agricoles: Le développement requiert l’élargissement des surfaces agricoles et la modernisation des techniques de production

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Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Henni, a affirmé, lundi à Alger, que le développement des exportations agricoles requiert l’élargissement des surfaces agricoles et la modernisation des techniques de production.

Lors d’une conférence sur la contribution du secteur de l’agriculture dans la diversification de l’économie nationale, qui s’est tenue dans le cadre de la Foire de la production algérienne (FPA), M. Henni a estimé qu’il était impossible de procéder à des opérations d’exportation régulières et d’augmenter les quotas du marché à l’étranger sans l’élargissement des surfaces cultivées et la modernisation des techniques de production. Mettant en avant l’importance d’œuvrer à assurer une production destinée essentiellement à l’étranger, le ministre a indiqué que le développement des exportations agricoles requiert de renforcer le transport, la logistique et la disponibilité des intrants nécessaires, en améliorant les cadres réglementaires et juridiques et les mesures incitatives au profit des agriculteurs et des éleveurs. Le ministre a également exhorté les investisseurs dans ce secteur à orienter leurs efforts vers la production de matières avec des normes propres à certains marchés, comme les Etats du Golfe, les pays de l’Afrique, du Sahel et d’Europe, en vue d’accroître la compétitivité. M. Henni a en outre affirmé que la sécurité alimentaire ne peut être atteinte qu’en augmentant l’offre agricole, et ce, à travers la modernisation de l’appareil de production nationale et le développement de l’ensemble de ses branches et filières. La stratégie du secteur repose actuellement sur l’augmentation de la quantité de la production agricole dans les filières stratégiques, à leur tête, le blé, l’orge, les légumineuses, les arbres fruitiers résistants à la sécheresse, les viandes rouges et blanches, ainsi que le lait. Selon les chiffres avancés lors de cette conférence, la surface agricole globale s’élève à 43,98 millions d’hectares, dont seulement 8,59 millions d’hectares sont exploités, avec un périmètre de cultures annuelles atteignant 7,53 millions d’hectares et des périmètres agricoles pérennes atteignant 1,05 million d’hectares. Le secteur compte 1,26 millions d’exploitations agricoles avec 2,6 millions d’ouvriers, qui ont réalisé un taux de croissance, de 2,7 pc au cours des dix dernières années et une couverture des besoins alimentaires de 73%. La valeur de la production nationale s’est élevée, durant l’année 2021, à un total de 3491,2 milliards DA dans 25 filières. Le secteur dispose d’environ 19 milliards de mètres cubes de ressources hydriques mobilisées (14 milliards de mètres cubes au Nord et 5 milliards de mètres cubes au Sud). De plus, le secteur encourage actuellement les cultures stratégiques (céréales, légumineuses, fourrage, maïs, oléagineux et cultures sucrières). Il est, par ailleurs, question de réaliser un taux de croissance de 30% dans la filière céréalière à l’horizon 2024, sachant qu’en 2020, la production nationale était de 43,9 millions de quintaux, avec un rendement moyen de 15 quintaux par hectare et une valeur de production de près de 172 milliards DA. Le secteur compte aussi réaliser un taux de croissance de 95% dans la filière des légumineuses (une production de 1,15 million de quintaux pour une valeur de 13,8 milliards DA en 2020), de 30% dans la filière de la pomme de terre (une production de 46,6 millions de quintaux pour une valeur de 176,8 milliards DA en 2020), de 25% dans la filière de la tomate industrielle (une production de 19,3 millions de quintaux pour une valeur de 86,9 milliards DA en 2020), de 15% dans la filière des oléagineux (une production de 10,8 millions de quintaux pour une valeur de 291,5 milliards DA), de 25% dans la filière des agrumes (une production de 15,6 millions de quintaux pour une valeur de 200 milliards de dinars), de 15% dans la filière des arbres résistants, à travers un programme de production de 2,3 millions d’arbres fruitiers, et de 20% dans la filière des produits forestiers. Concernant la filière des viandes rouges, le secteur entend atteindre un taux de croissance de plus de 15%, sachant que 5,3 millions de quintaux de viandes avaient été produits en 2020 pour une valeur d’environ 574 milliards de dinars. Lors de sa visite des stands de la foire de la production algérienne, le ministre a insisté sur la nécessité de redoubler d’efforts pour accroître la contribution du secteur agricole à la croissance nationale et la participation des industries agroalimentaires à l’exploitation du produit agricole. Le secteur agricole a opéré récemment un tournant majeur, a estimé le ministre, précisant que celui-ci a représenté 14,1% du PIB en 2020, contre 12,4% en 2019, et 17,2% hors hydrocarbures, avec 2,6 millions d’emplois permanents.

Vers la révision de la liste des produits agricoles importés Le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Abdelhafidh Henni, a également annoncé que son département ministériel œuvrait en coordination avec le ministère du Commerce à la révision de la liste des produits agricoles importés pour la préservation de la production nationale. Lors de son intervention à l’occasion d’une conférence sur la contribution du secteur agricole à l’économie nationale dans le cadre de la Foire de la production nationale, M. Henni a fait savoir que «certaines filières agricoles ont besoin d’une protection contre les produits importés, d’où la nécessité de revoir la liste des produits agricoles importés». Ainsi, le ministère proposera au ministère du Commerce l’interdiction d’octroyer les licences d’importation de produits agricoles de luxe, produits en quantité suffisante localement dont les amandes et le miel. «La politique de développement du secteur s’appuie principalement sur l’encouragement de la production locale en la soutenant face au produit importé», a-t-il insisté. Malgré la facture réduite de certains produits concernés par cette proposition, l’interdiction de l’importation de ces produits permettra de réduire considérablement la facture d’importation des produits alimentaires.

Synthèses Akli G. /Ag.