EtatsUnis: Rohani dénonce une « guerre totale » menée par Washington contre  Téhéran

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Le président iranien, Hassan Rohani, a déclaré  dimanche que les Etats-Unis mènent une « guerre totale » contre l’Iran,  dénonçant « des pressions économiques et politiques américaines que Téhéran  n’avait jamais connu dans le passé », ont rapporté des médias locaux.

Dans un discours prononcé samedi à Téhéran, M. Rohani a appelé les  Iraniens à l’unité et à la cohésion à un moment de pression sans précédent  sur le pays, ont ajouté les mêmes sources. M. Rohani a souligné à l’occasion que « les sanctions américaines, qui  ciblaient le secteur bancaire iranien, le commerce international et des exportations de pétrole sont plus strictes que celles qu’a connues le pays  lors de la guerre de huit ans avec l’Irak, qui a suivi la révolution islamique de 1979 », ont poursuivi les mêmes sources.

« Au moment de la guerre, nous n’avions pas de problème bancaire, ni de  vente de pétrole, ni d’exportation et d’importation, et la seule interdiction qui nous était imposée était l’embargo sur les armes », a-t-il  rappelé. « Céder n’est pas compatible avec notre culture et notre religion et les gens ne l’accepteront pas. Nous ne devrions donc pas accepter la soumission  et nous devrions essayer de trouver une solution à la situation actuelle », a fait savoir, en outre, le président iranien.

Les déclarations du président Rohani interviennent dans un contexte de  forte tension entre Washington et Téhéran, un an après le retrait unilatéral des Etats Unis de l’accord nucléaire de 2015.

Après les sanctions prises par les Etats Unis contre le pétrole iranien,  l’armée américaine a déployé des navires de guerres dont un porte-avions et  une force opérationnelle de bombardiers près de l’Iran, dans le golfe Persique, alors les autorités iraniennes se disent déterminées à riposter  vigoureusement en cas d’une éventuelle attaque.

Téhéran a qualifié aussi de « guerre psychologique » l’augmentation de la  présence militaire américaine dans la région et a déclaré que les Etats-Unis « n’oseront pas » prendre des mesures militaires. Mercredi dernier, Téhéran a annoncé qu’il réduisait plusieurs engagements  dans le cadre de l’accord sur le nucléaire de 2015, brisé par le retrait américain l’an dernier.

L’Iran a informé les autres signataires – Russie, Chine, Allemagne, France  et Royaume-Uni – qu’il cesserait de vendre ses stocks excédentaires d’uranium enrichi et d’eau lourde utilisés dans les réacteurs nucléaires  susceptibles de produire des bombes nucléaires. Un délai de 60 jours a été accordé par Téhéran aux Etats signataires de l’accord pour protéger les secteurs bancaire et pétrolier iraniens des  effets des sanctions, menaçant de dépasser le plafond d’enrichissement d’uranium s’ils ne le faisaient pas. En réponse, les puissances européennes ont réaffirmé leur attachement à l’accord et exprimé leurs regrets devant les sanctions américaines  rétablies, tout en déclarant qu’elles « rejetaient tout ultimatum »

L’Iran dit ne pas être préoccupé par les sanctions américaines

L’Iran n’est pas préoccupé par les récentes  sanctions prises par les Etats-Unis à l’encontre des exportations  iraniennes de métaux, a déclaré samedi le vice-ministre de l’Industrie, des  mines et du commerce, Jafar Sarqini. Les récentes sanctions, prises par le gouvernement des Etats-Unis, à  l’encontre des ventes iraniennes de fer, d’acier, d’aluminium et de cuivre n’auront pas d’effet significatif sur l’industrie du métal du pays, a dit  M. Sarqini à l’agence de presse Tasnim. « L’industrie du métal iranienne est de grande qualité et satisfait aux normes mondiales … et elle a des clients dans le monde entier », a dit le  vice-ministre iranien. Mercredi, le président des Etats-Unis, Donald Trump, a imposé de nouvelles sanctions ciblant les recettes de l’Iran tirées de ses exportations de métaux industriels.   

 La décision américaine fait suite à l’annonce, par l’Iran, qu’il ne  tiendra pas certains de ses engagements au titre de l’accord international  historique sur le nucléaire, conclu en 2015.