Etats Unis Une dizaine d’États américains se retournent contre la politique de Donald Trump

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«C’est une politique aberrante, cruelle et anticonstitutionnelle. Nous allons y mettre un terme.» L’appel est lancé depuis Seattle par le procureur général de l’État de Washington, mais il concerne bien plus que la simple métropole du nord-est des États-Unis.

Par la voix de Robert Ferguson s’expriment en réalité onze États, ligués contre la politique de «tolérance zéro» mise en œuvre par Donald Trump et qui ont décidé de poursuivre l’Administration. Cette dernière, qui a provoqué la séparation d’enfants et de parents immigrés, a provoqué un tollé dans l’opinion publique. «Nous affirmons que l’administration viole les droits constitutionnels des parents et des enfants en les séparant, le tout sans aucune preuve que les parents ne constituent une menace pour leurs enfants, affirme le procureur. Cette politique est également irrationnellement discriminatoire dans la protection constitutionnelle des droits des personnes, puisqu’elle vise uniquement celles qui franchissent notre frontière sud et aucune autre.»

Les onze États à l’origine de cette initiative sont la Californie, l’Illinois, l’Iowa, le Maryland, le Massachusetts, le Minnesota, le Nouveau Mexique, l’Oregon, la Pennsylvanie et le Washington. D’autres pourraient décider de les rejoindre dans les prochains jours.

Incertitude

La marche arrière entamée par Donald Trump avec la signature du décret de mercredi mettant fin aux séparations n’a rien changé à leur volonté de déposer plainte. Plus de 2300 enfants et adolescents ont été séparés de leurs parents depuis début mai et l’incertitude demeure sur leur cas. Aucun processus n’a été mis en œuvre pour les réunir les familles qui ont été séparées. Ces dernières sont parfois été éloignées par des milliers de kilomètres. Les associations s’occupant des migrants indiquent être débordées et évoquent un «chaos» dans les camps de rétention. Le système était déjà très tendu avant la mise en place de la politique de tolérance zéro par les besoins des nombreux enfants migrants non accompagnés, souvent des adolescents traversant seuls la frontière. L’arrivée de ces nouveaux cas a aggravé la situation, plaçant les mineurs dans des conditions déplorables, selon les témoins. Un pédiatre indique avoir vu des enfants «qui n’arrivent plus à parler», d’autres devenus incontinents ou prostrés. Il évoque des conditions très dures, «dans des cages où il fait froid, la nourriture est mauvaise et les soins médicaux sommaires».Le ministère de la Défense a été sollicité pour loger 20.000 mineurs non accompagnés sur des bases militaires du sud du pays.