Aux Etats-Unis, le gouverneur de l’Etat du Missouri a stoppé l’exécution d’un condamné à mort noir, Marcellus Williams, mardi soir 22 août, quatre heures avant le moment prévu pour l’injection létale. Il a annoncé la mise en place d’une commission d’enquête pour se pencher sur son cas, pour être sûr de ne pas exécuter un innocent.
Selon les avocats de Marcellus Williams, qui clame son innocence depuis plus de vingt ans, des analyses ADN prouvent qu’il n’est pas l’auteur du meurtre d’une femme blanche, assassinée à son domicile en 1998. Il ne faut laisser subsister aucun doute sur la culpabilité avant d’exécuter un condamné à mort, a déclaré en substance le gouverneur républicain du Missouri Eric Greitens, pour justifier la suspension de l’exécution de Marcellus Williams. L’afro-américain de 48 ans avait été condamné à mort en 2001 pour le meurtre de Felicia Gayle, une ancienne reporter, blanche, tuée de 43 coups de couteaux lors d’un cambriolage à son domicile en 1998. La police avait assuré avoir retrouvé dans le coffre de la voiture de Marcellus Williams des effets personnels de la victime. Les empreintes ADN sur l’arme du crime correspondent à un autre profil que celui du condamné. Deux témoins avaient contribué à sa condamnation à mort en 2001, un détenu qui avait partagé sa cellule et une de ses ex-compagnes, tous deux payés à l’époque par le bureau du procureur. Le jury était composé de onze Blancs et d’un Noir, six jurés noirs avaient été écartés. De nouvelles techniques ont permis de montrer que les empreintes ADN sur l’arme du crime correspondent à un autre profil que celui de Marcellus Williams, clament ses avocats ; des éléments balayés par le procureur qui estime que les autres preuves ont plus de valeur que ces tests ADN. Le gouverneur Greitens a annoncé qu’il mettra en place une commission d’enquête composée de cinq personnes qui étudieront les preuves. Selon leurs conclusions, le gouverneur accordera ou non la clémence à Marcellus Williams
