L’année 2020 a lourdement impacté la compagnie aérienne nationale, à l’instar de la plupart des compagnies aériennes de transport public, et ce, depuis l’annonce de la suspension des vols suite à la propagation de la pandémie du coronavirus.
Air Algérie n’a pas été épargnée par cette crise violente qui sévit depuis la fermeture de l’espace aérien domestique et international, et ce, depuis la mi-mars dernier, jusqu’à ce jour. En revanche, plusieurs pays ont ouvert leur espace aérien par la mise en place d’un protocole sanitaire rigoureux, ce qui a permis de maintenir une part de l’activité. En Algérie, ce n’est toujours pas le cas, puisque les aéroports demeurent toujours fermés et l’ensemble des appareils cloués au sol. La décision de réouverture de l’espace aérien reste une «décision souveraine liée à l’évolution de la situation épidémiologique du coronavirus en Algérie et dans le monde, notamment.
Pour indiquer que la situation est devenue de plus en plus préoccupante, des syndicats et certains membres de la corporation de l’aviation civile passent à l’offensive pour recommander la réouverture des frontières et la reprise des vols, assurant que la compagnie nationale se dirige tout droit vers la faillite, si des solutions et des alternatives adéquates ne sont pas entreprises.
A cet effet, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA) – dans un communiqué conjoint – ont tiré la sonnette d’alarme, citant la situation de leur entreprise, en précisant que le devenir de la compagnie est devenu complexe du fait que certaines compagnies étrangères profitent de l’occasion et imposent leur diktat «devant l’absence de mesures minimales d’accompagnement du pavillon national dans la mesure où l’activité d’Air Algérie s’est limitée à la réalisation de quelques vols de rapatriement à perte, charter ainsi que le maintien de l’activité cargo, alors que d’autres compagnies étrangères continuent de transporter régulièrement des passagers de et vers l’Algérie à des tarifs exorbitants souvent exigés en devises», souligne la même source.
En outre, les deux syndicats plaident pour la reprise des vols domestiques qui, estiment-ils, peut être bénéfique à plus d’un titre pour Air Algérie et pour ces clients. «Faciliter les conditions de transport de nos compatriotes du Sud qui souffrent depuis plusieurs mois, permettre la mise en place et l’application rigoureuse du protocole sanitaire et en déceler les éventuels manquements en prévision de l’ouverture des frontières, et maintenir l’état de navigabilité de la flotte et les compétences du personnel, sachant qu’un avion cloué au sol revient plus cher qu’un avion qui vole.»
Pour ces deux principales organisations syndicales de la compagnie, l’UGTA Air Algérie et le Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA), «la vulnérabilité de la situation ne se limite pas seulement pendant la pandémie, ils pensent que cela pourrait durer dans le temps, car cette situation est extrêmement préjudiciable pour Air Algérie, sur le court terme avec un manque à gagner immédiat et sur le moyen et le long termes avec une possible perte de clientèle qui se redirigera vers d’autres compagnies».
Par ailleurs, puisque les auteurs de la «old firme» sont frustrés par certaines rumeurs qui circulent, telles que la création de compagnies privées et du maintien de la compagnie nationale uniquement sur le réseau international, les signataires du communiqué rejettent en bloc l’idée de création d’autres compagnies privées. Ils appellent le gouvernement à agir en toute urgence pour permettre à la compagnie de reprendre «graduellement» ses activités de manière progressive. Il s’agit, pour l’UGTA et le SPLA, de la reprise des vols domestiques, qui pourrait servir de préparation pour la reprise du trafic international sous condition de l’application stricte d’un protocole sanitaire, comme c’est le cas un peu partout dans le monde.






