Cruelle, l’année 2022 restera gravée dans les esprits des fans de l’équipe nationale. L’euphorie du début, le sentiment de planer sur l’Afrique et les 35 matchs d’invincibilité ont été d’abord douchés durant la CAN au Cameroun où les Verts sortis dès le premier tour sans gloire, n’ont pu conserver leur titre. Simple accident de parcours, le mauvais œil, persuadé que tout allait rentrer dans l’ordre, car on pensait que l’équipe de Belmadi valait beaucoup mieux que ça. La preuve, quelques semaines plus tard, lors du match crucial qualificatif pour le Mondial, sa bande est allée damer le pion aux Camerounais chez eux. Le plus dur était fait, croyait-on. Le retour : une simple formalité. On ne savait pas que le ciel allait nous tomber sur la tête, une semaine plus tard, dans notre fief, dans notre antre, là où les Verts n’ont jamais perdu auparavant. Plus la peine de revenir sur les circonstances douloureuses et dramatiques de cette maudite soirée de mars à Mustapha- Tchaker. Un stade qui porte toujours le deuil de tout un peuple. Certains se demandent s’il ne faut pas le démolir pour effacer les stigmates de cette élimination tragique.C’était la fin d’un rêve, d’une illusion pour une équipe et son coach qui a tout bâti trois ans durant pour un objectif qui s’est envolé à cause de quelques secondes d’inattention. Difficile de reconstruire après cela, même si la foi et la volonté sont toujours là. On peut le voir, l’ombre du Cameroun poursuit toujours Mahrez et ses camarades. Ce ne sera plus comme avant. Il y a eu certes un sursaut d’orgueil, un semblant de rémission juste après, suite aux cinq victoires enregistrées dans la foulée. La rechute contre le Mali, où les Verts ont eu toutes les peines du monde à produire un jeu cohérent, et la défaite logique contre la Suède (2 – 0), sont venues nous rappeler que quelque chose est définitivement cassé. Pourtant face aux Suédois, Belmadi a aligné la meilleure équipe qu’il puisse avoir en ce moment. Tous ses cadres, ses tauliers étaient présents, mais le niveau de l’équipe nationale a indéniablement baissé. La cohésion, les automatismes, la solidarité, l’état d’esprit du groupe ne sont pas là. Le ressort qui faisait la force des Algériens s’est cassé. Le reste n’est qu’arguties et vaines explications. Certes, l’équipe a joué en infériorité numérique pendant pratiquement tout le match, comme le regrette le coach national. «Je ne peux pas être satisfait surtout aujourd’hui parce que l’idée était de réaliser une grosse prestation face à la Suède. On a failli parce que je ne peux pas retenir la première demi-heure qu’on a jouée. Le vrai regret c’est de ne pas avoir eu la chance du moins pendant une grosse partie du match, de jouer 11 contre 11», a déclaré le coach à la fin de la rencontre.
Mais c’est ce genre de détails qui fait la différence au haut niveau. C’est à méditer pour la suite. Une suite qui doit se composer avec un autre groupe, un autre noyau. C’est le seul moyen de sortir de la mauvaise spirale que traversent actuellement les Verts. Il faudra réfléchir à un nouveau départ et repartir du bas de l’échelle pour essayer d’atteindre les sommets à nouveau.
Ali Nezlioui