S’il y a un joueur algérien qui brille actuellement en Europe, c’est bien Mohamed Amoura. Certes, il n’évolue pas dans un grand championnat, mais ses statistiques sont impressionnantes au point d’attirer l’attention des spécialistes. Surnommé la fusée en Belgique, Amoura s’est déjà fait un nom dans le Plat pays grâce notamment à sa vitesse exceptionnelle.
« Il est génétiquement béni avec beaucoup de fibres musculaires rapides dans sa masse musculaire. Son pourcentage est plus élevé que celui des athlètes ayant un profil endurant. Je pense qu’il est le joueur le plus rapide de Belgique. Depuis 12 ans que je travaille dans le football, c’est le joueur le plus rapide avec lequel j’ai travaillé », confie le préparateur physique de l’Union Saint-Gilloise, Balder Berckmans sur le site 7sur7. Sa vitesse maximale est comprise entre 36,5 et 37 km/h. Il est dans les standards des meilleurs joueurs européens. Il dépasse en vitesse pure le cyborg norvégien Erling Haaland. Seul l’attaquant français Kylian Mbappé fait mieux en Europe. Selon les données de la Jupiler Pro League, le championnat belge, « il est le joueur qui parcourt le plus de mètres à haute intensité (>20 km/h) en temps de jeu converti en 90 minutes ». Malgré ses performances remarquables et remarquées avec le leader actuel du championnat belge, Amoura n’est pas un titulaire indiscutable au sein de son équipe. D’ailleurs en six journées de championnat, il n’a été aligné d’entrée que dans deux matchs. Mais en 400 minutes de jeu seulement, il a inscrit cinq buts, ce qui n’est pas négligeable pour un attaquant qui découvre le championnat belge, après avoir joué une saison à Lugano en Suisse. Transféré l’été dernier pour la somme de 4 millions d’euros, il impressionne, mais il n’est toujours pas un titulaire à part entière, pourquoi ? «Comme Amoura a eu relativement peu de temps de jeu à Lugano l’année dernière, nous n’avons pas encore beaucoup d’informations sur sa condition physique. Nous voulons d’abord bien connaître le corps d’Amoura et le laisser s’intégrer physiquement afin qu’il s’habitue à l’intensité du football belge. Nous ne voulons pas encore le pousser à jouer deux matches complets en une semaine. Il pourrait peut-être y arriver, mais cela pourrait augmenter le risque de blessure », explique le préparateur physique du club, avant d’ajouter que «pour un entraîneur, un joueur comme Amoura peut valoir de l’or. Il offre des options. Sous pression ou lors d’un pressing intense, vous pouvez faire jouer Amoura avec sa vitesse dans un espace où l’adversaire a du mal à s’exprimer », indique-t-il. Cela tombe bien, car Amoura ne veut pas s’éterniser en Belgique. Son objectif est de jouer en Premier League dans deux ou trois ans, comme il l’a confié récemment. En attendant, Amoura affûte ses armes et gravit tranquillement les échelons. Il a déjà gagné l’estime et la confiance du coach national qui ne tarit pas d’éloges sur ses qualités. ««Amoura est dans une forme étincelante. Ce qui lui arrive aujourd’hui n’est que la confirmation de ce qu’il réalise depuis des années. Il travaille tellement et il est tellement sérieux. Il ira très loin », pense Belmadi. C’est un joueur sur lequel peut compter l’équipe nationale dans les semaines prochaines. A 23 ans, il a tout l’avenir devant lui.
Ali Nezlioui
