Depuis Ankara où il effectue une visite d’Etat en Turquie, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué l’initiative de rassemblement qu’il a lancée, qualifiée de «nécessaire pour la création d’un front interne soudé».
Il a annoncé, à cette occasion, la tenue dans les semaines à venir d’une «rencontre inclusive des partis politiques», et ce, suite aux rencontres individuelles tenues récemment avec les chefs de partis, relevant que ces rencontres avaient permis de débattre et d’évaluer plusieurs questions. Poursuivant les consultations politiques qu’il avait entamées la semaine passée, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu jeudi dernier les premiers responsables du FLN, du RND et du MSP qui ont plaidé pour le renforcement et la consolidation du front interne en vue de consacrer la stabilité du pays et faire face à tous les défis auxquels l’Algérie est confrontée. Ainsi, le secrétaire général du Parti du FLN, Abou El Fadhl Baadji, a affirmé que le président de la République demeure attaché à la concertation autour de tout ce qui relève des questions intérieures et extérieures du pays, notamment celles liées aux aspects politique, économique et social, mais également les questions à caractère régional ou international. Dans le même contexte, le président de la République a tenu à écouter les avis des responsables des partis politiques sur les grandes questions importantes pour le pays, a assuré le SG du parti FLN, faisant savoir que sa rencontre avec le Président Tebboune a été «sincère et constructive» et «s’inscrit dans le cadre de la tradition de concertation avec la classe politique, parmi les chefs de partis et les personnalités nationales». «Nous avons beaucoup appris des idées et des données présentées par le président de la République», a-t-il dit, relevant à cet égard «la convergence de sa position avec celle du FLN sur l’ensemble des questions nationales». De son côté, le secrétaire général du RND, Tayeb Zitouni, a mis en avant la nécessité de soutenir la démarche du président de la République visant à édifier un front interne fort. Il s’est dit convaincu que le président de la République «a eu le courage d’ouvrir de grands chantiers de réforme politique et de renouveau institutionnel», indiquant que «nous devons tirer avantage de tout cela pour édifier une classe politique et un front interne forts, impliquant tous les acteurs politiques et la société tout entière». Cette démarche permettra de «créer un climat propice à un décollage économique et de consolider la cohésion interne», a soutenu le SG du RND, indiquant que «nous ne pouvons parler de front interne, de stabilité nationale ou de souveraineté de nos décisions, que lorsque nous disposerons d’une économie et d’institutions fortes, d’où la nécessité de s’unir et de revoir notre approche économique». Qualifiant sa rencontre avec le Président Tebboune de «sincère et transparente», M. Zitouni a également souligné que cette rencontre était l’occasion d’aborder «de nombreuses questions d’actualité nationales et internationales, à la lumière de la crise sanitaire et sécuritaire que traverse le monde, laquelle impacte les économies de tous les pays». Abondant dans le même sens, le président du MSP, Abderrazak Makri, a souligné la nécessité d’aller vers la consécration du développement économique, en tant que «garant fondamental» de la stabilité du pays. «Nous avons focalisé sur la nécessité d’aller vers la consécration du développement économique, garant fondamental de la stabilité et de l’avenir du pays, qu’il convient de mettre à l’abri des menaces régionales et internationales», a affirmé M. Makri, exprimant à cette occasion son «optimisme» quant à l’avenir de l’Algérie, de sa jeunesse et de la société. «Nous espérons parvenir, en tant qu’Algériens, à cristalliser une vision commune au mieux des intérêts de notre pays et pour garantir les libertés et une transition politique effective, parallèlement à la promotion du rôle de la société civile et de sa contribution à l’allègement des charges de l’Etat», a-t-il encore soutenu. Il a relevé l’importance d’œuvrer pour que «la vision future devienne plus claire pour tous et pour que les Algériens soient rassurés que leur avenir est dans leur pays, mais aussi pour que la concurrence ouverte entre eux dans le cadre de l’égalité des chances, dans les domaines politique ou économique, soit garantie». D’autres chefs de partis et personnalités reçus par le président de la République avaient mis l’accent sur la nécessité de renforcer le front interne et de mettre la main dans la main pour faire face aux nouveaux défis, précisant que plusieurs préoccupations jugées essentielles ont été soulevées lors de cette rencontre, notamment en ce qui concerne le volet économique et le secteur agricole, ainsi que la performance de certains départements ministériels. Ils ont réaffirmé leur soutien à toute démarche susceptible d’appuyer la stabilité et la sécurité du pays ainsi que les institutions de l’Etat, et de faire face à quiconque oserait porter atteinte à l’unité du peuple, la stabilité et la souveraineté du pays. Le président de la République a appelé récemment appeler à la construction d’un front interne capable de déjouer toutes les «tentatives de provocation» et «mettre à nu les contrevérités hostiles qui ne feront pas renoncer l’Algérie à ces grands choix et orientations stratégiques, qu’il s’agisse des démarches adoptées pour réaliser une cadence ascendante en matière de développement durable à la faveur de la mobilisation de nos capacités et la lutte contre le pillage des ressources de la nation, ou bien de la vision régissant notre politique extérieure». Cette politique extérieure qui «œuvre à la défense de nos intérêts et le recouvrement mérité de la puissance et du poids de l’Algérie, puisés de son histoire séculaire, de l’unité de son peuple, de ses capacités et ressources, et de sa volonté d’établir des relations équilibrées avec ses partenaires tant au double plan régional et international», a-t-il souligné. Il s’agit d’une vision appelant à faire prévaloir la voix de la Justice et à soutenir les causes justes faisant ainsi de notre pays un élément d’équilibre et de stabilité dans la région. A ce titre, le peuple algérien est appelé à suivre l’exemple des symboles de la nation algérienne durant la résistance et la glorieuse guerre de libération nationale, en vue de resserrer les rangs et renforcer le front interne pour faire face à toutes les manœuvres qui se trament contre l’unité nationale et la stabilité du pays. Ainsi, de nombreux acteurs politiques estiment que les Algériens, notamment les jeunes, ont besoin aujourd’hui de la force spirituelle pour qu’ils forment un seul rang, appelant au resserrement des rangs et au renforcement du front interne au service de la société et de la patrie en veillant au progrès de celui-ci dans tous les domaines.
Dans cette optique, le Président Tebboune avait indiqué que «plus que jamais, la jeunesse se doit d’honorer le sacrifice de ces femmes et de ces hommes qui ont consolidé le socle identitaire national sur lequel se construit aujourd’hui l’Algérie en tant qu’Etat et Nation autour des valeurs de solidarité à l’intérieur du pays et sur les valeurs de non-ingérence, de respect du droit à l’auto-détermination et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, à l’extérieur» Il avait relevé que «l’Algérie tient debout et tient son rang grâce à la résistance de son peuple et à la solidité de ses institutions», parmi lesquelles l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale, édifiée dans des moments d’extrême difficulté. Pour sa part, le général de corps d’armée, Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a indiqué que chaque génération «a son combat» et que le combat de la jeunesse de l’ANP, et à travers eux les jeunes de toute l’Algérie, est de «poursuivre la marche et de sauvegarder l’indépendance de la Nation et sa souveraineté». Il a ajouté que «c’est un combat de conscience des plus dangereux, dans la mesure où il se tient à des niveaux immatériels, à l’image de la pensée et des valeurs, et sur le terrain de l’espace virtuel et intellectuel, au sein duquel sont employées les armes non conventionnelles, et où l’ennemi, souvent invisible et détenant des moyens d’influence sur la conscience individuelle et collective, est difficile à combattre, notamment dans un contexte d’une mondialisation dévastatrice». Le général de cvorps d’armée a tenu, en cette occasion, à exhorter les jeunes à «s’armer de conscience, de savoir et de dévouement dans le travail et à serrer les rangs afin de remporter cette bataille et honorer la confiance placée en eux par leur peuple et être à la hauteur des exigences requises pour préserver le legs des chouhada de notre glorieuse Révolution et du devoir national». Il a appelé les jeunes à «assimiler les enjeux de cette bataille difficile, mais pas impossible, de comprendre ses dessous et de bien vous y préparer, en vous armant de conscience, de savoir et de travail assidu, tout en œuvrant, jour et nuit, à réunir toutes les capacités disponibles et à serrer les rangs, afin de remporter cette bataille dangereuse, relever ses défis et faire face à toutes ses formes militaires et psychologiques». Il faut dire qu’en cette conjoncture particulière et complexe, marquée par des mutations décisives aux plans régional et international, les Algériens sont plus que jamais appelés à réaffirmer leur aspiration à bâtir une Algérie prospère qui impose à tout un chacun de réhabiliter la valeur de l’effort et du travail, de veiller au renforcement de la sécurité nationale dans toutes ses dimensions face à tout imprévu ou urgence. Il s’agit aussi de veiller à l’unité des rangs, à conjuguer les efforts et renforcer le sens du devoir national et à assumer pleinement les responsabilités dans les différents secteurs et à tous les niveaux envers la nation et la patrie. La bataille de la prise de conscience et la défense des intérêts de la nation doit englober toutes les composantes de la scène politique nationale et de la société civile, appelés à constituer un front uni afin de promouvoir la véritable image de l’Algérie à l’échelle nationale et internationale. Cet appel a été, encore une fois, lancé par plusieurs partis politiques qui estiment que le devoir de la défense des principes de souveraineté et de cohésion nationale, dont font preuve les différents acteurs nationaux, démontre leur adhésion indéfectible au renforcement des liens entre le citoyen et ses institutions, ainsi qu’à la préservation des acquis de la nouvelle Algérie forte et prospère. Le peuple algérien est appelé aussi à faire face aux campagnes de dénigrement et de désinformation, à visée néocolonialiste, qui se veulent aussi un moyen de pression pour dissuader notre pays à renoncer à ses positions fermes et pérennes en faveur des nobles causes dans le monde. Ceci, au moment où de nombreux acteurs de la scène politique nationale ont mis en garde contre une nouvelle arme employée contre l’Algérie, en l’occurrence des cyberattaques pilotées par des parties connues et d’autres occultes pour déstabiliser l’Algérie et son institution militaire en semant les graines de la méfiance au sein de la société et en entamant la confiance entre le peuple et l’armée. L’objectif est d’affaiblir l’Etat, en ce sens que l’Armée est l’élément de force de tout Etat. Pour ces mêmes acteurs, le ciblage de l’Algérie, au regard de tous ses éléments de force, est à inscrire dans le modus operandi de groupes tendancieux, internes et externes, pour la fragiliser à travers ses frontières, protégées par l’ANP, d’autant qu’elles sont devenues des foyers de tension, en particulier à l’Ouest avec la présence de l’entité sioniste, ajoutant que cette présence constitue le plus grand danger au vu des positions de l’Algérie. Ainsi, des hommes politiques, des parlementaires et des juristes ont appelé à l’impératif de relancer le projet de loi criminalisant la colonisation, tout en veillant au traitement des dossiers en suspens avec la partie française au sujet de la mémoire. Ils ont plaidé pour la récupération des archives nationales et l’indemnisation des victimes des essais nucléaires de la France au Sahara algérien et affirmé que la meilleure réponse au Parlement français était de renforcer le front interne pour faire face à toutes les tentatives ciblant l’Algérie. Les forces de l’Armée, qui ne cessent de mettre hors d’état de nuire des éléments terroristes, de procéder à l’arrestation de trafiquants de tout genre et de saisir des marchandises de contrebande et des armes aux frontières, restent à l’affût du «moindre bruit» qui peut nuire à la stabilité et à la sécurité du pays. Il s’agit d’une nouvelle approche basée sur une doctrine de sécurité forgée selon un schéma de menaces d’origine étatique. Pour riposter et faire face à l’ensemble des campagnes médiatiques et des plans hostiles à notre pays, le général de corps d’armée avait appelé récemment à la mobilisation de tous les secteurs, notamment celui de l’information. Il avait estimé que «le renforcement de notre unité nationale et le raffermissement de notre front interne, outre le maintien de la dynamique de développement dans laquelle l’Algérie nouvelle s’est inscrite, et l’atteinte des objectifs escomptés, nécessitent la mobilisation de tous les secteurs de l’Etat, sans exception, avec à leur tête le secteur de l’information, devenu incontournable dans cette phase cruciale, afin de riposter et faire front à l’ensemble des campagnes médiatiques et aux plans hostiles visant la sécurité et la stabilité du pays». Cette mobilisation, avait-il ajouté, vise également à «éclairer l’opinion publique nationale sur les complots et conspirations fomentés, et à mobiliser toutes les franges de la société algérienne pour s’engager dans les efforts nationaux visant la concrétisation des ambitions populaires et à mettre l’Algérie nouvelle sur le chemin du progrès et de la prospérité». Il s’est dit aussi «pleinement convaincu» que le peuple algérien «est devenu, plus que jamais, conscient et ne peut être manipulé ou poussé dans des dédales périlleux et qu’il se mobilisera contre tous les desseins pernicieux pour repousser ainsi ceux qui guettent le pays». Il avait précisé que «les tentatives de manipulation, la diffusion des messages de propagande, la promotion des idées subversives par ces réseaux ont, clairement, pour objectif de servir des agendas hostiles qui sont désormais démasqués pour tous». Il a néanmoins relevé que «grâce» à la prise de conscience des concitoyens et la «mobilisation» de toutes les institutions spécialisées en cybersécurité, l’Algérie a réussi à «contrer ces attaques et mettre en échec tous les plans et complots menés à travers le cyberespace».
T. Benslimane