En marge de la visite officielle qu’il a entamée au Koweït, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a rencontré des membres de la communauté nationale établie dans ce pays, occasion pour lui de réaffirmer son attachement au renforcement des relations algéro-koweitiennes.
Lors de cette rencontre, M. Tebboune a écouté les préoccupations et propositions des différents intervenants présents, avant de répondre à leurs interrogations concernant les affaires politiques, économiques et sociales du pays et d’évoquer par la même les relations algéro-koweïtiennes et les moyens de les promouvoir. Quant aux relations bilatérales, le chef de l’Etat a mis en avant les liens de fraternité «solides» entre les deux pays, affirmant au sujet des pays du Golfe, qu’en dépit de la distance géographique qui nous sépare, «nous essayons au Maghreb arabe de nous rapprocher davantage d’eux et de les défendre car ce qui atteint le Koweït, le Qatar ou l’Arabie saoudite, atteint l’Algérie». Le Président Tebboune a réaffirmé son attachement à renforcer les relations algéro-koweitiennes davantage dans divers domaines, soulignant le rôle de la communauté nationale dans ce sens, notamment en termes d’investissements économiques réalisables en Algérie et en contribuant à inciter les hommes d’affaires koweïtiens à réaliser des projets et à investir dans notre pays. A ce propos, le président de la République a fait part de «l’ouverture économique de l’Algérie», expliquant que la loi sur l’investissement, «devant être publiée dans un mois», permettra l’établissement de règles d’investissement transparentes permettant aux investisseurs, algériens ou étrangers, de concrétiser leurs projets, de réaliser des bénéfices avec la possibilité de les transférer à l’étranger ou de les réinvestir sans entrave aucune, «du moment que les transactions sont effectuées dans la transparence et dans le cadre de la loi». M. Tebboune précise, à ce propos, que «la nouvelle Algérie» est fondée sur «des comportements et non des individus», indiquant que «le changement vient de la société» et que l’Etat «ne change pas, mais gère». Insistant sur l’impératif de s’affranchir de la dépendance des hydrocarbures et de se débarrasser des «promesses creuses», le président de la République a réaffirmé sa volonté de construire une économie «plus réaliste, une économie qui profite du pétrole et non fondée sur le pétrole». Une véritable économie créatrice de richesses et d’emplois, dira-t-il. Le chef de l’Etat a mis l’accent sur la nécessité d’aller vers les jeunes et les start-up qui doivent être «la base de l’économie» fondée sur le numérique et l’intelligence, affirmant que « toutes les initiatives sont ouvertes à cet égard, soit pour les jeunes algériens ou la communauté établie à l’étranger et dans tous les domaines, qu’il s’agisse de l’industrie, de l’agriculture, du tourisme ou des services». Rappelant également le caractère social de l’Etat, M. Tebboune a relevé les mesures prises par les autorités publiques à ce titre, à savoir la gratuité de l’enseignement et de la santé, la politique d’aide au logement, la subvention des produits et matières de large consommation, ainsi que l’allocation chômage créée récemment qui tend à « préserver la dignité des jeunes demandeurs d’emploi jusqu’à ce qu’ils obtiennent un poste d’emploi». Concernant la préoccupation de la communauté algérienne concernant la question de la retraite qui n’est pas assurée dans certains pays où ils résident, le président de la République a rassuré qu’il œuvrait à trouver «une formule» en vue de la prise en charge idoine de cette revendication, ajoutant qu’il avait demandé à la ministre de la Solidarité nationale et au ministre du Travail d’examiner cette question afin de sortir avec des propositions. Pour ce qui est de la possibilité d’investissement des fonds souverains de certains Etats en Algérie, M. Tebboune a affirmé que ces fonds «sont les bienvenus», si ces projets sont de développement et créateurs de croissance, rappelant dans ce contexte que «l’Algérie a une expérience avec l’endettement extérieur et ne mènera pas cette expérience de la même manière». S’agissant du domaine des transports, le président de la République a affirmé qu’«il sera procédé à l’étude avec les frères koweitiens de la possibilité d’ouvrir une ligne maritime entre les deux pays», ajoutant que les lignes aériennes et maritimes «sont des questions commerciales plus que politiques et que c’est les compagnies de transport qui sont habilitées à dire si ces lignes sont rentables ou pas». Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’attachement du président de la République à écouter les préoccupations de la communauté nationale établie à l’étranger. Le chef de l’Etat a, pour habitude, de tenir ce genre de rencontres dans tous ses déplacements à l’international pour affirmer sa position concernant la nécessité de s’enquérir des préoccupations de la communauté nationale et d’assurer la prise en charge de leurs problèmes par toutes les représentations diplomatiques à l’étranger. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est arrivé, mardi après-midi au Koweït, pour une visite officielle de deux jours. Le Président Tebboune avait été accueilli à son arrivée à l’aéroport Amiri, par le Prince héritier, Cheikh Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah et de hauts responsables de l’Etat. Le président de la République et la délégation l’accompagnant avaient été reçus au salon d’honneur Amiri, où il avait écouté en compagnie du Prince héritier les hymnes nationaux des deux pays et passé en revue un détachement de la garde princière. Cette visite tend à «consolider les relations bilatérales et raffermir les liens de fraternités séculaires unissant les deux peuples frères». Auparavant, le Président Tebboune avait pris part au Forum des pays exportateurs du gaz (GECF) à Doha où il souligné que le GECF «est aujourd’hui une organisation gouvernementale internationale reconnue, capable d’attirer l’attention sur de nombreuses questions prioritaires». En tête de ces priorités, le Président a évoqué la «mobilisation davantage d’acteurs convaincus de l’importance du gaz naturel pour relever les défis actuels et futurs par l’adhésion de nouveaux Etats exportateurs et producteurs de gaz naturel, renforcer leur rôle et préserver leurs intérêts à travers le dialogue avec les Etats consommateurs qui exploitent le gaz comme moteur essentiel pour développer leurs économies». Le Président Tebboune a appelé à «trouver ensemble les meilleurs moyens d’assurer au gaz naturel une place dans les systèmes énergétiques et de promouvoir sa valeur sur les marchés internationaux».
T. Benslimane