Les propriétaires d’organes de presse gagneraient à s’adapter à l’environnement économique national actuel afin de se maintenir, a souligné, hier, à Tizi-Ouzou, le ministre de la Communication, Djamel Kaouane.
S’ exprimant sur les difficultés financières rencontrées par certains médias, lors d’une conférence de presse tenue en marge d’une visite de travail dans la wilaya, Kaouane a observé qu’un organe de presse est un «projet éditorial, mais aussi un projet économique». «Un média n’est certes pas un produit purement commercial, mais il doit réaliser des chiffres et trouver des solutions alternatives», a-t-il soutenu, tout en espé- rant que les professionnels de la presse auront un «sursaut de lucidité» pour faire leurs bilans et penser à un nouveau format qui s’adapterait à la conjoncture économique et à l’évolution de la scène médiatique. Le ministre de la Communication a observé qu’avec la démocratisation du pays et l’extension et l’accessibilité d’internet à haut débit, l’avenir est aux médias électroniques. Les éditeurs et journalistes des principaux titres sont très conscients de cette réalité, a-t-il dit. Il a rappelé que la presse nationale a bénéficié d’un soutien indirect de la part des pouvoirs publics. «Ce soutien qui est un fait et une réalité vérifiables par des chiffres disponibles, a même profité à certains titres privés qui ont pignon sur rue et qui, de temps en tant, brocardent les pouvoirs publics, alors qu’ils ont longtemps et grassement bénéficié de la manne financière publique». Kaouane a souligné que son département est pour des relations «apaisées» et de partenariat avec la presse qui est, pour lui, un élément important et un partenaire privilégié. Il a fait savoir qu’une soixantaine de journaux ont cessé de paraître depuis 2014. Toutefois, durant cette même période une trentaine de nouveaux titres ont été crées, at-il relevé, en indiquant que le paysage médiatique algérien reste «l’un des plus riches au monde avec plus de 150 titres ce qui est exceptionnel». S’exprimant à la veille de la célébration de la Journée nationale de la presse, le ministre a relevé une participation «record» et avec des contributions de «très haut niveau», de journalistes au Prix du Président de la République du journaliste professionnel. Il a rappelé que la liberté de la presse est garantie par la Constitution et il reste aux journalistes d’accompagner cet effort de l’Etat pour que la profession ait ses lettres de noblesse par l’indispensable éthique et déontologie qui doivent accompagner l’exercice du journalisme. Ce métier doit être considéré comme une «vocation et un sacerdoce», a-t-il dit, ajoutant que la différence et la pluralité sont des signes de «bonne santé», mais les actions de tout un chacun doivent tendre vers le même but : l’intérêt commun de la nation. Lors d’une visite dans la wilaya de Tizi-Ouzou, Djamel Kaouane s’est recueilli à la mémoire des journalistes assassinés lors de la décennie noire, et s’est déplacé à Tizi-Rached où il a rendu visite à la famille de Smaïl Yefsah, journaliste à la télévisons algérienne assassiné par des terroristes le 18 octobre 1993, et donné le coup d’envoie du semi marathon dédié à la mémoire de ce martyr de la presse. Il a également mis en service la maison de la presse Malik Aït Aoudia.