EN: Un nouveau chapitre commence…

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«L’objectif est atteint, c’est le plus important». Le coach national, Djamel Belmadi, a bien fait de rappeler que l’essentiel quand on joue un match couperet, comme celui face au Burkina Faso, est de se qualifier.

Peu importe le résultat ou la manière. Quand on voit ce qui est arrivé récemment au Portugal et à l’Italie, les deux derniers champions d’Europe, on peut s’estimer heureux d’avoir échappé au piège burkinabé. Encore que les Lusitaniens et les Italiens auront une autre chance de se racheter et de se qualifier lors des barrages du mois de mars prochain, l’Algérie, quant à elle, aurait dit définitivement adieu à la compétition si d’aventure elle avait perdu sa rencontre contre le Burkina Faso. On imagine un peu la pression qui pesait sur les épaules des joueurs et du staff technique avant d’aborder ce rendez-vous décisif face à un adversaire valeureux qui même s’il croyait en ses possibilités, n’avait pas grand-chose à perdre.

Les Burkinabés ont abordé le match libérés, alors que chez les Algériens on sentait une crispation grandissante qui leur faisait commettre des fautes inhabituelles. «L’enjeu a primé sur le match», comme l’a souligné Belmadi. Les conditions climatiques n’ont pas vraiment arrangé les choses. Les pluies abondantes qui se sont abattues sur la région lors des derniers jours précédant le match, ont fait que la pelouse du stade Mustapha- Tchaker s’est rapidement détériorée, à la limite du praticable. Un handicap supplémentaire pour Bounedjah et ses camarades qui ont perdu leur sérénité au fil des minutes, notamment après l’égalisation des Etalons. Parfois, le match tient à peu de chose, comme cette opportunité monumentale gâchée par Mahrez et qui aurait permis à l’équipe nationale de mener par 2 à 0.

«Si Mahrez avait tué le match, la rencontre aurait pris une autre tournure», regrette le coach. Cela trotte forcément dans les esprits, ce qui augmente le stress et l’inquiétude. Dans ces conditions, où l’on joue gros, on perd facilement sa lucidité.

«Si nous n’avions pas pu nous qualifier, ça aurait été un grand échec pour nous tous», dira le sélectionneur à la fin de la rencontre. En effet, trois ans de dur labeur se seraient envolés, effilochés pour ne garder que la déception de l’élimination. Belmadi y a pensé. Quand on pratique un sport de haut niveau, on n’est jamais à l’abri d’une déconvenue peu importe son niveau ou sa force. Difficile dans ce contexte pesant de porter un jugement technique sur l’équipe et sur les joueurs. «C’était un match particulier pour nous. L’objectif est atteint, c’est le plus important. Il n’y a pas de frustration à voir. Nous n’avons pas eu la sérénité qu’on a l’habitude d’avoir. L’enjeu a fait déjouer les manières dont on a abordé cette rencontre», reconnaît Belmadi. Ceux qui s’attendaient à ce que les Verts l’emportent sur un large score, ne connaissent rien à la psychologie des matchs à gros enjeux. Maintenant, il faut savoir tirer les enseignements de cette confrontation, surtout en prévision de la double confrontation des barrages prévue au mois de mars prochain. L’enjeu sera encore plus grand, puisque le vainqueur validera son ticket pour le Mondial. L’Algérie en tant que tête de série, grâce à son bon classement Fifa, évitera quelques ténors, mais elle affrontera forcément un gros morceau. Car les dix derniers rescapés du continent seront redoutables et joueront crânement leurs chances. Pour les Verts, ce sera soit l’Egypte, le Ghana, le Cameroun, la RDC ou bien le Mali. On ne peut pas avoir de préférence à ce stade de la compétition, même si certains adversaires paraissent plus abordables que d’autres. On le saura le mois prochain, lors du tirage au sort qui se déroulera au siège de la Fifa à Zurich. En attendant, Belmadi et sa troupe peuvent savourer leur qualification qui leur a permis d’améliorer leur record d’invincibilité en le portant à 33 matchs sans défaite. C’est déjà un exploit dont ils peuvent être fiers. Ils ont démontré aussi qu’ils pouvaient rester solides même dans les moments délicats et critiques. «J’apprécie les prestations solides, difficiles comme celle-ci. Ce que les joueurs ont vécu ce soir, nous aidera certainement lors des barrages et à la CAN-2021 également. Il nous reste beaucoup de choses à parfaire pour progresser davantage», dira le coach national en guise de conclusion pour un chapitre qui se termine bien, malgré quelques frayeurs.

Ali Nezlioui