En tablant sur une rentrée sociale plutôt calme : Tebboune prône la voie du dialogue et de la concertation

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En affirmant récemment que la prochaine rentrée sociale se fera dans le calme et la sérénité, le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, aura pris ses devants à travers les mesures d’apaisement prônées par l’Exécutif en vue de s’assurer une certaine stabilité sur le front social. Après avoir enterré la hache de guerre avec le patronat, Tebboune a souligné la nécessité d’avancer «ensemble» dans le calme et la stabilité.

«La rentrée sociale, contrairement à ce que disent certains, sera correcte, calme et sans problèmes», avait déclaré Tebboune lors de la réunion qu’il a tenue avec les partenaires du Pacte national économique et social de croissance (UGTA et Patronat) pour préparer la prochaine réunion de la Tripartite, prévue le 23 septembre à Ghardaïa.

Le Pacte national économique et social de croissance, signé en 2014, s’est donné pour objectifs l’accélération du processus des réformes économiques, le développement industriel, l’amélioration du climat des affaires, le système de santé et de la protection sociale, l’accès au travail et l’amélioration du pouvoir d’achat, ainsi que la sécurité énergétique et l’adéquation du système de formation avec les besoins de l’entreprise. Il est basé sur la volonté du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de promouvoir la concertation pour une croissance durable tout en préservant les acquis sociaux.

A ce titre, Tebboune, qui avait mis en avant l’importance de la stabilité dans tout processus de développement économique, a estimé que l’économie nationale a pu résister malgré la chute des recettes pétrolières, affirmant que» la souveraineté de l’Algérie, qui est totale, ne peut être hypothéquée par quoi que ce soit». Prônant constamment le dialogue national, Tebboune avait affirmé que le gouvernement s’attèlerait à l’ouverture de canaux du dialogue et de concertation avec toutes les composantes du tissu national, qu’elles soient politiques, syndicales, académiques ou associatives pour expliquer la démarche de l’Exécutif et obtenir «la confiance et l’adhésion de tous».

Tebboune avait indiqué, par la même occasion, que le gouvernement «est conscient qu’un consensus autour des questions nationales majeures facilitera grandement la réalisation des objectifs tracés dans son Plan d’action pour la mise en œuvre du programme du président de la République», soulignant l’importance d’atteindre un consensus national pour gérer la crise économique en vue de préserver l’indépendance et la souveraineté nationale dans la prise de décision. Le Premier ministre avait affirmé, à ce propos, que l’Algérie n’aura pas recours à l’endettement extérieur en dépit des difficultés financières induites par la chute des prix du pétrole. «Face aux déséquilibres macroéconomiques dans le contexte du recul des recettes pétrolières, nous allons compter sur nos capacités, petites ou grandes soient elles», a-t-il ajouté.

En dépit de la situation tendue, l’Etat dispose de moyens matériels lui permettant de «continuer à financer les projets de développement prioritaires notamment en matière de logement, de santé, d’enseignement, à payer les salaires et à importer à hauteur de 35 milliards de dollars par an», avait soutenu le Premier ministre. En fait, l’ambition de l’Algérie, dira-t-il, «est beaucoup plus grande, puisqu’elle vise à être, le plus rapidement possible, au diapason des pays émergents par la mise en place d’une économie intégrée». Soulignant que l’Etat compte poursuivre les programmes d’investissement public mais de manière «plus rationnelle», le Premier ministre, a estimé que «le moment est venu de procéder à une évaluation des efforts consentis (en la matière), d’autant que les investissements publics accaparaient près d’un tiers du PIB, ce qui est énorme». Il avait indiqué que l’investissement public «imprime une dynamique à l’économie nationale, mais que seule l’entreprise peut réellement créer de la richesse.»

Aussi, importe-t-il de miser sur les PME plutôt que sur les grands investissements qui n’ont pas apporté les résultats escomptés, a-til ajouté, précisant que les PME «ne nécessitent pas d’importants financements et donnent des résultats rapidement.»