EN : Saâdane et la boite à Pandore

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Ces derniers temps tout le monde y va de ses révélations fracassantes sur la corruption dans le football.

Les micros de l’armée des journalistes et les nombreux plateaux de télévision aidant, se transforment  comme par enchantement, en un divan de psychanalyste dans lequel les confessions, les divulgations se succèdent et s’entrechoquent à l’envi, parfois des années après. Un besoin de s’extérioriser, de se montrer ou de régler des comptes, c’est selon. Rarement par contrition ou dans un réel désir de repentance, malheureusement. L’absence des poursuites et l’impunité ambiante permettent, il est vrai, toutes les outrecuidances et autres effronteries. Il y a probablement une part de vérité, mais il est difficile de démêler le bon grain de l’ivraie dans le fatras de verbiages assénés sous le serment des projecteurs. Du coup l’interlocuteur est interloqué !  Doit-on prendre ses affirmations pour argent comptant, surtout lorsqu’elles proviennent de personnes respectées? Justement, les révélations de l’ancien sélectionneur national Rabah Saâdane, ont abasourdi l’opinion publique. Selon le vénérable technicien, le fameux match de la demi-finale de la CAN 2010 entre l’Egypte et l’Algérie, qui s’est soldé par une lourde défaite des Verts, aurait été arrangé. Du moins il y a eu une tentative d’arrangement à laquelle il ne voulait pas être impliqué, selon lui. Les premiers choqués sont évidemment  les joueurs qui ont participé à la rencontre. Antar Yahia semble en être le plus affecté. Il exige de l’ex-coach national d’aller plus loin dans ses accusations. Saâdane, il est vrai, s’est livré partiellement, sans pour autant désigner un coupable. Mais il a dit assez pour que l’affaire ne s’arrête pas là. D’autres ex-joueurs de l’EN s’interrogent. Mais pour Abdelkader Laifaoui qui a participé cette rencontre, il n’y avait rien de louche sur le terrain. Pour lui, l’Egypte était, ce jour-là, largement supérieur à notre sélection et mérite amplement sa victoire. Les Egyptiens, de leur côté, abondent dans le même sens et accusent Cheikh Saâdane de sénilité ! Pourquoi diantre, il a remis sur le tapis un match vieux de plus de 8 ans ? Est-ce parce qu’il n’a toujours pas digéré cette humiliation ?  Pourquoi il n’a rien dit pendant tout ce temps-là ? Autant de questions auxquelles Saâdane doit à présent répondre, maintenant qu’il a ouvert la boite à Pandore… On aimerait également connaitre la version de Mohamed Raouraoua, l’omnipotent président de la FAF de l’époque. Mais celui-ci ne semble pas accorder du crédit aux accusations de Saâdane. Il faudra peut-être plus pour le faire sortir de son mutisme.

Ali Nezlioui