En présentant hier le plan d’action du gouvernement devant le Sénat: Benabderrahmane défend ses choix stratégiques

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Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane Photo Fateh Guidoum@L'Echo d'Algérie

Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a présenté hier le Plan d’action du gouvernement portant mise en œuvre du programme du président de la République, devant les membres du Conseil de la nation, lors d’une séance plénière présidée par Salah Goudjil, président de la chambre haute du Parlement.

Cette présentation a été suivie par l’ouverture du débat animé par les membres du Conseil de la nation et se poursuivra aujourd’hui par les interventions des présidents des groupes parlementaires représentés au Conseil. Le Premier ministre répondra dans l’après-midi aux questions et observations des membres du Conseil de la nation, avant que les membres du Conseil n’adoptent une motion sur le Plan d’action du gouvernement. Adopté à l’Assemblée populaire nationale (APN) par les députés, le Plan d’action est composé de cinq chapitres, à savoir la consolidation de l’Etat de droit et la rénovation de la gouvernance, la relance et le renouveau économiques, le développement humain et une politique sociale renforcée, une politique étrangère dynamique et proactive, ainsi que le renforcement de la sécurité et de la défense nationale. Le gouvernement s’engage dans ce cadre à promouvoir une gouvernance rénovée pour plus de performance et de transparence, une gestion efficace et transparente des finances publiques et des réformes fiscale, budgétaire, comptable, domaniale et douanière. Il s’engage, également, à oeuvrer à la moralisation de la vie publique et la prévention et la lutte contre la corruption, ainsi qu’à la modernisation de l’administration et de la fonction publique. Sur le plan économique, le gouvernement projette de consolider les leviers de la relance économique, la modernisation du système bancaire et financier, la réforme du secteur public marchand (SPM) et de la gouvernance des entreprises publiques. L’exécutif travaillera à l’amélioration de l’attractivité du climat d’investissement et la promotion du cadre de développement de l’entreprise et de l’entreprenariat et au renforcement de l’intégration du secteur informel dans le circuit légal. Lors de ses réponses aux questionnements des députés, le chef de l’exécutif avait affirmé que le plan d’action du gouvernement sera appliqué selon «des mécanismes de suivi stricts». Il avait relevé que le plan d’action «n’a rien d’un mirage, mais il s’agit plutôt d’un plan élaboré de manière méthodique, et qui sera appliqué selon des mécanismes de suivi stricts, qui ne laisseront aucune place à l’improvisation». Il a affirmé, à ce propos, la détermination du gouvernement à assurer «la stricte et effective mise en œuvre» de ce plan, composé de cinq chapitres axés essentiellement sur l’engagement de réformes structurelles destinées à relancer l’économie nationale et moderniser le système bancaire et financier. Le Premier ministre a indiqué que ce plan «devra permettre à l’Algérie d’arriver à bon port et de réaliser un rebond économique et social à tous les niveaux», soulignant qu’il constitue «un point de départ pour la concrétisation du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune». En réponse aux préoccupations des députés, il a souligné que le rétablissement de la confiance du citoyen constituait la «priorité absolue» pour le gouvernement, tout comme la lutte contre la corruption et le pillage des biens publics. Dans le même contexte, il a fait part de la volonté de l’Etat et sa détermination à récupérer l’argent pillé et détourné vers l’étranger et ce, à travers l’activation d’une série de mécanismes juridiques dans le cadre des conventions internationales, en réitérant la volonté de l’Etat de lutter «sans relâche» contre la corruption. Il a, par ailleurs, annoncé la révision des codes communal et de wilaya à travers des ateliers de réforme qui se tiendront dès octobre prochain, en soulignant l’importance et l’efficacité de cette démarche pour le développement local. Le Premier ministre a expliqué, en outre, que cette réforme permettrait l’instauration d’une «véritable politique» pour la planification régionale et le développement économique local. Sur un autre chapitre, M. Benabderrahmane a annoncé la révision et l’actualisation du Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT) avant la fin de l’année en cours, ainsi que l’ouverture d’autres ateliers, dont celui relatif à la réforme du système national de la fonction publique. Concernant le développement humain, le Premier ministre a indiqué que l’Algérie occupait un classement «très avancé» en matière de développement humain dans le continent africain, estimant qu’»il est injuste de nier les acquis et de donner une image sombre portant atteinte à la renommée du pays» dans ce domaine. Ces acquis ont été salués «par plusieurs rapports internationaux qui placent l’Algérie en tête des pays africains, voire la 3e après l’île Maurice et Seychelles en matière de développement humain», a-t-il fait savoir, ajoutant que «l’Algérie occupe aussi un classement très avancé dans la région MENA». Par ailleurs, M. Benabderrahmane a dévoilé le montant des affectations financières annuelles consacrées aux personnes aux besoins spécifiques, lequel a dépassé les 22 mds DA pour l’année 2021, rappelant que «la prise en charge de cette catégorie est effectuée via les allocations et la couverture sociale à travers les affectations financières annuelles allouées au titre du budget de fonctionnement du secteur de la solidarité». Il a, aussi, indiqué que la réforme du système de subvention sociale se fera à travers «le passage au virement au profit des familles nécessiteuses qui bénéficieront d’un revenu supplémentaire comme indemnisation de la hausse des prix», en évoquant, en outre, la tenue prochaine des Assises nationales de la santé, dans le cadre de la réforme du système sanitaire national. Dans son plan d’action, le gouvernement compte améliorer la qualité de l’enseignement par le lancement de «profondes réformes pédagogiques», l’augmentation du nombre de chercheurs et l’amélioration de la moyenne nationale d’encadrement pédagogique dans les universités.

Le rétablissement de la confiance du citoyen constituait la «priorité absolue» pour le gouvernement, tout comme la lutte contre la corruption et le pillage des biens publics

A ce titre, M. Benabderrahmane a précisé que le gouvernement avait placé «le développement humain au cœur de ses intérêts» et que «la réussite des réformes initiées sur tous les plans dépendra du niveau de développement humain», ajoutant qu’il comptait, dans ce sens, «renforcer le capital humain à travers la promotion de toutes ses composantes». En vue d’améliorer la qualité de l’enseignement, le Premier ministre a annoncé qu’il est nécessaire d’opérer des «réformes profondes notamment au cycle primaire, de promouvoir les filières mathématiques, techniques mathématiques et scientifiques ainsi que l’enseignement de l’informatique», outre l’amélioration de l’encadrement. L’exécutif s’emploiera également à asseoir «les fondements nécessaires au lancement du baccalauréat artistique inscrit au programme du président de la République», a-t-il ajouté. Il s’engage, dans le domaine de l’enseignement supérieur, à relever les défis en vue d’améliorer les performances qualitatives du système d’enseignement national en adéquation avec les besoins du marché du travail, outre l’optimisation de la Gouvernance Universitaire et sa modernisation, a fait savoir le Premier ministre. Dans le même ordre d’idées, le Premier ministre a évoqué les objectifs tracés par le gouvernement, parmi lesquels la nécessité de «revoir à la hausse le taux des titulaires de doctorat de 63.7% à 90% du total des enseignants», et «la moyenne nationale d’encadrement pédagogique d’un enseignant pour 25 étudiants à un enseignant pour 22 étudiants avant d’arriver à un enseignant pour 18 étudiants en sciences technologiques». Le gouvernement compte également «créer 100 projets de recherches mixtes avec le secteur de l’industrie tous les ans, tout en accordant à la recherche appliquée une importance des plus cruciales, d’autant plus qu’il sera procédé au suivi de toutes les recherches en la matière». Il a révélé que «durant l’année universitaire 2021-2022, il sera procédé au lancement de l’Ecole supérieure des mathématiques et de l’Ecole supérieure de l’intelligence artificielle, deux structures dont la création a été décidée par le Président de la République, au vu du rôle capital et pionnier de ces deux spécialités à l’ère actuelle», ajoutant que «ces deux écoles seront dotées de tous les moyens qui leur permettront de se hisser à un meilleur niveau de formation et de compétitivité». En matière de recherche scientifique, il sera procédé, selon M. Benabderrahmane, à la création de «pôles d’excellence dans la recherche scientifique, d’incubateurs et de filières dans les établissements universitaires et de recherche, en vue de promouvoir la création et l’innovation, répondre aux exigences de l’environnement socioéconomique, œuvrer au réseautage des entreprises économiques nationales et des laboratoires de recherche scientifique au niveau des universités, tout en donnant à ces laboratoires la priorité dans leurs domaines sur l’expertise étrangère. Dans le domaine de la formation et de l’enseignement professionnels, il sera procédé à la poursuite de «l’adaptation des offres de formation aux exigences du marché de l’emploi, la promotion des branches et filières de la formation technique, scientifique et technologique, la mise en place d’un mécanisme de veille en matière de qualifications et compétences, l’intégration des diplômés, la réforme de l’organisation et de la gestion du cursus de l’enseignement professionnel et du système d’orientation, avec appui de la formation en entrepreneuriat». Pour ce qui est de l’augmentation des capacités du secteur, le gouvernement a tracé plusieurs objectifs, dont notamment, poursuit le Premier ministre, «l’augmentation du nombre des établissements de formation avec plus de 50 établissements par an, pour passer de 2003 en 2021 à 2169 en 2024, en sus de l’augmentation annuelle des capacités d’encadrement, passant de 20547 enseignants actuellement à 25171 enseignants en 2024, pour ainsi accroître les capacités d’accueil estimées actuellement à près de 660 000 apprenants et stagiaires, à savoir 50 000 par an». De surcroît, M. Benabderrahmane s’est engagé à «consolider l’implication de la jeunesse dans le processus de développement national, à travers la mise en vigueur du Plan national Jeunesse, à même de répondre aux préoccupations et aspirations des jeunes et de s’acquitter de leurs responsabilités à tous les plans politiques et socioéconomiques». Dans le cadre de la réhabilitation et du développement des régions nécessitant un accompagnement, le gouvernement s’engage à «poursuivre la mise en œuvre du programme ambitieux pour réduire les écarts et les inégalités entre les régions en matière de développement et désenclaver les zones éloignées à travers la poursuite de la généralisation et du raccordement aux différents réseaux (routes, gaz, électricité, eau potable) pour un meilleur accès aux services publics de base», a précisé M. Benabderrahmane. Il s’engage également à poursuivre les efforts visant à réduire ces disparités à travers une approche globale, intégrée et inclusive avec des projets à dimensions sociale, culturelle, et économique. A travers sa politique sociale, le gouvernement «s’engage à consolider le pouvoir d’achat des citoyens et à garantir la promotion et l’amélioration de la prise en charge des catégories vulnérables, en développant des mécanismes transparents assurant le ciblage optimal des véritables bénéficiaires, notamment l’achèvement du projet du registre social unique», a affirmé le Premier ministre, précisant que les actions du plan du gouvernement visent «la protection et le bien-être des personnes aux besoins spécifiques, des personnes âgées, des enfants et adolescents et de la famille et de la femme».