Les conférences de presse de Vladimir Petkovic se suivent et se ressemblent. Celle de jeudi n’échappe pas à la règle.
Le coach national est contraint chaque fois d’expliquer ses choix, l’absence de certains joueurs, qui selon de nombreux suiveurs, méritent d’être convoqués. Mais visiblement le technicien suisse ne se laisse pas influencer par la vox-populi. Droit dans ses bottes, il reste fidèle à ses idées, même si parfois il se perd dans des conjectures alambiquées qu’on a du mal à suivre. Des éclaircissements souvent tirés par les cheveux qui ont tendance à agacer les journalistes déçus de ne pas voir tel ou tel joueur en sélection. Comme la fois dernière, le point de discorde tourne autour de la non-convocation de Youcef Belaili et de Farès Chaïbi au rassemblement du mois d’octobre. « Farès Chaïbi est un joueur important, mais nous n’avons pas pu lui trouver une place sur le terrain. Il n’est ni un attaquant ni un milieu de terrain classique, c’est pourquoi j’ai préféré m’appuyer sur des joueurs qui servent mieux ma formation », a-t-il expliqué devant une assistance médusée. Quant à Belaili, il préfère le laisser à la disposition de son club pour le moment. « J’ai décidé de lui donner un peu de temps. Il a fait de belles choses avec son club en ce début de saison, il est toujours sur le radar de la sélection », assure-t-il, même si les belles performances actuelles du joueur de l’EST passent apparemment en-dessous du fameux radar du sélectionneur. Qu’importe, Petkovic tient son groupe habituel auquel il a greffé quelques nouveautés. Dans ce registre, la sélection de Brahim Maza ne passe pas inaperçue, mais elle ne constitue pas une surprise, puisqu’elle était annoncée depuis quelque temps déjà. Mais celle de Saâdi Redouani n’était pas vraiment attendue, même si elle est méritée eu égard à ses belles performances avec son club depuis des mois. Le latéral usmiste vient pallier l’absence de Youcef Atal, blessé, et dont la défection désole le coach national. « Les blessures font partie du jeu. J’ai donné la possibilité à un autre joueur pour pallier cette défection. C’est la raison de la présence de Redouani », dira-t-il à ce propos. Zakaria Bouhalfaya, pour sa part, remplace Mandrea, le grand absent du regroupement de ce mois d’octobre. Pour des raisons personnelles, il a demandé à ce qu’il soit exempt du stage. Requête acceptée par le coach qui a également laissé de côté Oukidja. « Nous avons discuté avec Anthony, il ne sera pas avec nous pour des raisons familiales. Concernant Oukidja, il n’est qu’à 60% de ses moyens, je préfère prendre les joueurs quand ils sont à 100% », dira-t-il. Des explications pas vraiment convaincantes concernant le cas Oukidja qui pourrait ne pas avoir apprécié d’être mis sur le banc lors des deux derniers matchs de l’équipe nationale. On verra s’il sera rappelé lors des rochains rassemblements des Verts. Pour le reste, on prend les mêmes à l’exception de Sayoud blessé. Il est par ailleurs à noter le retour de Boudaoui complètement rétabli et apte à tenir son rôle dans l’équipe. Il s’agit de bien négocier la double confrontation contre le Togo qui pourrait permettre à la sélection nationale de valider son billet pour la CAN 2025 au Maroc. Petkovic se méfie néanmoins de son prochain adversaire « Le Togo a un bon niveau. Il a réalisé une petite surprise en faisant match nul en Guinée-équatoriale (2-2). C’est une équipe courageuse qui a des qualités, mais aussi des faiblesses », relève-t-il. Mais il a confiance en ses choix. « Avec mon staff, nous observons beaucoup de détails que d’autres ne voient pas. Nous évaluons les joueurs sur leurs capacités à gagner des matchs. Avec les nouveaux arrivants, on aura déjà testé 39 joueurs », analyse le technicien helvète. Une manière aussi pour lui de répondre à ceux qui le harcèlent pour sélectionner tel ou tel joueur.
Ali Nezlioui
