EN: L’inquiétant coup de gueule de Belmadi

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Le communiqué de Djamel Belmadi, publié vendredi sur le site de la FAF, est venu jeter le trouble et semer le doute à un moment où la « famille » du football s’apprête à élire un nouveau président de la FAF.

Justement, le timing du gros coup de gueule poussé par le sélectionneur interpelle et suscite des inquiétudes. Il coïncide en effet avec l’annonce de la candidature de Amara Charafeddine, successeur désigné de Kheireddine Zetchi à la tête de la Fédération. Il est le seul prétendant, au moment où tous les autres se sont retirés de la course à la suite d’une démarche de cooptation qui ressemble à s’y méprendre au scénario ayant permis, le mois dernier, au Sud-Africain, Patrice Mosepe d’être propulsé au sommet de la CAF. Visiblement les «décideurs», chez nous, se sont inspirés de ce qui s’est passé dernièrement au niveau de la Confédération africaine de football, pour organiser une élection à la hussarde. Tout ce micmac ne semble pas du goût du sélectionneur national dont la sortie médiatique témoigne d’un ras-le-bol et d’un agacement dont les conséquences pourraient être fâcheuses. Personne ne voudrait voir Belmadi démissionner, mais il ne faut pas trop tirer sur la corde. Du moins, c’est le message lancé par le coach national, dans lequel il ne veut aucunement «être mêlé à d’autres considérations en dehors de ses prérogatives, de son cadre professionnel et de ses engagements avec l’équipe nationale». En d’autres termes, il ne veut «être le soutien de qui que ce soit, ni voir son nom lié ou utilisé dans le cadre d’un quelconque programme, voire pour des desseins populistes». Il semble inquiet par la tournure  que prend cette élection tout en rappelant les conditions «chaotiques» dans lesquelles il a dû préparer son équipe pour ses deux matchs contre la Zambie et le Botswana. «Cela a même perturbé sérieusement les joueurs, ce qui est inadmissible à l’échelle d’une sélection», a-t-il souligné. C’est une manière également de s’en laver les mains de ce qui pourrait arriver à l’avenir. Même s’il ne l’avoue pas, Belmadi est très perturbé et frustré après le départ forcé de Kheireddine Zetchi, avec lequel il s’entendait bien, comme il l’a souvent répété. Au fond, il ne comprend toujours pas pourquoi on a voulu casser une belle équipe (FAF-sélection nationale), qui fonctionnait bien. Ses appréhensions sont légitimes, d’autant qu’il devra désormais travailler avec un nouveau Bureau fédéral et un président sur lequel il ignore tout. Étant un novice dans le milieu, Amara Charafeddine ne présente pas toutes les garanties à même d’apaiser les appréhensions et les inquiétudes du sélectionneur national. Cela sans parler de l’épée de Damoclès suspendue sur le futur président de la FAF. La menace de la Fifa se précise, comme l’a reconnu, vendredi, le président de la commission électorale, Abdelmadjid Yahi, sur les ondes de la Radio nationale. «Le MJS a imposé une feuille de route différente de celle de la Fifa qui a insisté sur l’amendements des statuts avant la tenue des élections. Nous sommes en train de faire le contraire sur injonction du MJS, mais je dois tirer la sonnette d’alarme, nous nous dirigeons droit dans le mur», a-t-il averti.

Ali Nezlioui