Turnover ou pas, Riyad Mahrez est en train de réaliser la meilleure saison de sa carrière sur le plan des statistiques. Avec le doublé inscrit, dimanche, dans le derby mancunien, la coqueluche des Verts a atteint la barre des 21 buts inscrits cette saison, toutes compétitions confondues, dont le dixième en Premier League.
Un score jamais atteint par l’attaquant algérien, alors que la saison est loin d’être terminée. Son meilleur score auparavant a été de 18 buts marqués en une saison. Mahrez est en train d’affoler les compteurs, au grand plaisir de ses nombreux fans algériens qui auraient néanmoins aimé qu’il soit aussi tranchant durant la CAN, où à l’image de tous ses coéquipiers, il est passé complètement à côté de son sujet. Mais ce n’est peut-être que partie remise. Sa forme olympienne affichée en ce moment serait probablement le principal atout des Verts en prévision de sa double confrontation capitale contre le Cameroun qualificative au Mondial. Car quand Mahrez est en feu, aucune défense ne peut l’arrêter. Il l’a prouvé à maintes reprises, notamment en club. D’ailleurs, c’est son entraîneur, Pep Guardiola, qui en parle le mieux. «Riyad a toujours eu cette qualité dans les 30 derniers mètres. C’est le meilleur joueur de cette zone que nous ayons avec le sens du but, la mentalité, l’agressivité (…) Il aime le football, il aime jouer au football. Pour lui, ce n’est pas un métier, c’est une joie. C’est pourquoi il jouerait demain, après-demain, chaque match, chaque jour», a-t-il confié à propos de son attaquant qu’il néglige parfois en le mettant sur le banc des remplaçants. Mais chaque fois qu’il est incorporé, Mahrez lui prouve ses qualités et son efficacité en étant l’un des joueurs les plus prolifiques de l’équipe. Malgré qu’il ne soit pas un titulaire à part entière, ce qui est plus gênant pour ses fans que pour le joueur lui-même, le capitaine des Verts se plaît dans un club, parmi les meilleurs au monde, qui lui permet de s’épanouir pleinement sous les ordres d’un coach génial qui peut être parfois un tantinet désarçonnant, voire exaspérant. Mais tant que le courant passe entre les deux hommes, il n’y a pas lieu de polémiquer sur le statut de Mahrez à Man City. D’ailleurs, pratiquement tous ses coéquipiers sont soumis au même régime. Le turnover est un principe chez Guardiola auquel il a rarement dérogé. C’est pour le bien de l’équipe, mais aussi pour la progression de ses joueurs puisqu’ils sont appelés à se remettre tout le temps en question pour espérer faire partie du onze. Un système érigé en règle. Ce n’est pas un hasard si Mahrez s’améliore d’année en année pour pulvériser tous ses records. L’équipe nationale en profite souvent. Si l’on excepte la parenthèse désenchantée de la dernière CAN que l’on espère à jamais refermée, Mahrez a toujours été à la hauteur de sa réputation en sélection. Les Algériens misent beaucoup sur son talent pour qualifier l’équipe nationale au Mondial qatari. Il ne sera pas le seul sur le terrain, mais on compte énormément sur son génie pour faire la différence.
Ali Nezlioui
