Après le feuilleton Zetchi et sa fausse démission, qui n’a pas encore livré tous ses secrets, voilà que l’on parle à présent d’un éventuel départ du sélectionneur national, Djamel Belmadi.
Il a suffi d’une étincelle allumée par Riyad Mahrez sur les colonnes de l’Equipe pour semer le trouble au sein de l’opinion sportive et embraser la Toile. La coqueluche des Verts n’a pas en effet écarté l’idée du départ de Belmadi dans les semaines à venir. « On en a discuté entre joueurs. Par rapport à ce qu’il se passe, c’est lui qui prendra sa décision et on la respectera », a-t-il confié sans vraiment entrer dans les détails. Mais sa déclaration est suffisamment claire pour comprendre qu’il y a un grand malaise au sein de notre football qui dépasse parfois le cadre sportif. Quand la politique s’en mêle, il y a forcément des embrouilles. Après le sacre des Verts, on pensait que tout baignait dans l’huile, mais les épisodes de ces derniers jours nous ont rappelés la triste réalité de notre football qui semble condamné à subir les tiraillements et la convoitise des uns et des autres. Les joueurs de l’équipe nationale sont en tout cas dans le secret des dieux. La sortie médiatique de Mahrez n’est pas fortuite. Elle intervient au moment où l’équipe nationale accapare toutes les attentions et son aura n’a jamais été aussi grande. Belmadi bénéficie quant à lui d’une immense popularité chez tous les Algériens y compris chez ceux qui sont loin des affaires du football. si on effectuait un sondage cet été, il rallierait certainement les suffrages pour le titre de la personnalité la plus aimé en Algérie. Sa démission de la tête de l’équipe nationale risque de provoquer un séisme qui emporterait tout sur son passage. Tout le monde en est conscient.C’est pour cette raison que les plus avertis ne croient pas vraiment à son départ. Ils pensent plutôt à une manœuvre du sélectionneur nationale pour avoir plus de prérogatives et les coudées franches pour mener à bien ses futurs projets. Après une année environ aux commandes du staff technique des Verts, Belmadi a pu constater de visu les carences et autres imperfections au niveau de la gestion de l’équipe nationale, mais aussi au sein de la FAF. S’il veut s’inscrire dans la durée, il est impératif pour lui de faire le grand ménage et se débarrasser des « parasites » et autres opportunistes qui gravitent autour de l’EN. Il peut en effet profiter de sa nouvelle puissance légitime pour imposer sa vision des choses. Il a le peuple derrière lui, mais est-ce suffisant pour faire déloger les caciques ? Djamel Belmadi, même si pour le moment ne s’est pas exprimé sur le sujet, n’est le genre de personne à accepter facilement les compromis. Il a été un choix par défaut pour la sélection, aujourd’hui il est en position de force pour prendre sa revanche. L’on saura davantage lors de la reprise. Visiblement il y avait un avant Belmadi et il y aura probablement un après Belmadi au sein de la sélection. S’il doit rester beaucoup de choses vont changer. Au cas contraire…
Ali Nezlioui
