L’espoir de voir Houssam Aouar porter le maillot de l’équipe nationale lors de la prochaine CAN en Egypte était très mince, voire inexistant.
L’on se demande dès lors pourquoi le président de la FAF, Kheireddine Zetchi a jugé utile de se déplacer en personne en France, la semaine dernière, en compagnie du sélectionneur national, Djamel Belmadi, pour y rencontrer le joueur et son entourage. Il n’avait aucune chance en effet de pouvoir le convaincre, sachant que le jeune milieu de terrain lyonnais vise en premier lieu une place chez les Bleus. Même s’il n’a jamais renié ses origines algériennes, dont il est fier au demeurant, sportivement Aouar privilégie néanmoins la piste de l’équipe de France. C’est aussi le vœu de son président à Lyon Jean-Michel Aulas qui presse Didier Deschamps de le sélectionner. C’est un secret de polichinelle. Mais pour le moment, il est dans l’expectative. Il demeure un grand espoir du football hexagonal sans pour autant pouvoir prétendre actuellement à une sélection dans l’équipe de Didier Deschamps. C’est peut-être une question de temps, ou pas. En fait tout dépend de son évolution et de son parcours en club. Intrinsèquement, le joueur a beaucoup de qualités, il promet beaucoup. Mais combien de grands espoirs n’ont pas confirmé au plus haut niveau ? Aouar et ses conseillers le savent pertinemment. C’est pour cette raison, d’ailleurs, qu’il ne renoncera pas à rejoindre un jour l’équipe d’Algérie qui reste un choix par défaut. Mais en attendant, il préfère réserver sa réponse pour plus tard…Le plus tard possible. mais peut-on lui en vouloir ?
Cet été, il compte disputer le championnat d’Europe des -21 ans avec la France. Ce qui élimine de facto sa présence parmi les Verts en Egypte.Le premier responsable de la Fédération et le coach national sont donc revenus bredouilles de leur voyage de France. Mais pouvaient-ils espérer mieux ? S’ils pensaient pouvoir le persuader d’opter pour les Verts, ils se trompaient énormément. C’est même faire preuve d’une grande naïveté à ce niveau. Ils auraient dû tâter le terrain en le sondant d’abord, en lui envoyant des émissaires, et éviter d’aller discuter directement avec lui. Ils ont préféré partir à l’abordage sans aucun travail en amont. La réponse ne pouvait être que négative. C’est leur fierté et celle du football algérien qui en ont pris un coup. Mais qui s’en soucie ? Le président de la FAF est sensé être au-dessus de ces rencontres plus ou moins secrètes tenues dans un pays étranger. Et puis que vaut Aouar pour aller le supplier de venir jouer pour l’équipe nationale ? En principe, la venue d’un joueur en sélection ne se négocie pas, c’est un choix qui se fait naturellement. Un simple coup de fil suffit.En tout cas, l’on préfère faire confiance à un joueur peut-être moins doué techniquement, mais qui se donnera corps et âme pour la sélection. Au lieu de chercher la solution de facilité en ramenant une équipe clé en main, l’on devrait plutôt mettre le paquet sur la formation. Réformer notre football de fond en comble, afin que l’on ne puisse plus dépendre des caprices des uns et les conditions des autres. C’est le rôle de la Fédération. La politique du tout professionnel a montré ses limites, même s’il ne faut fermer la porte à personne. Tous les joueurs algériens, peu importe où est-ce qu’ils ont grandi, peuvent prétendre à la sélection. À condition toutefois de le désirer. Mais on ne doit implorer aucun joueur quelle que soit sa valeur, de venir jouer en équipe nationale.
Ali Nezlioui