Dans sa dernière sortie médiatique, dimanche, sur la radio française, RMC, le sélectionneur national persiste et signe dans ses critiques contre l’arbitrage africain.
Il n’en démord toujours pas après l’élimination «injuste» de son équipe du Mondial qatari. Malgré la montée au créneau de nombreuses personnalités sportives du continent, dont certains l’accusent de racisme et «d’appel à la violence», exigeant même sa suspension, Belmadi, droit dans ses bottes, ne s’écarte pas de sa ligne défensive en rajoutant une couche. «Il (l’arbitrage africain ndlr), est obsolète. Je l’ai dit et ça n’a pas plu, il est d’un âge préhistorique. C’est trop à l’ancienne, ils sont trop dépassés. Il y a une mainmise de ceux qui ont le bras long, il y a du trafic d’influence. C’est pour ça que j’ai dit que ça ne doit plus jamais arriver», a-t-il de nouveau répété, comme rapporté par le site RMC Sports. Il est revenu également sur le cas Gassama qui, pour lui, a «largement lésé» la sélection nationale. Il estime que l’arbitre gambien l’a «nargué» lors de la rencontre à l’aéroport. «Dans le salon, il était affalé, il n’a pas bronché, il n’a pas dit un mot. Je lui ai dit tout ce que j’avais à lui dire (…) Froideur totale, il n’a même pas levé la tête. J’avais l’impression qu’il n’y avait personne en face de moi. Ce qui peut rendre fou. Le gars, pas un mot. J’aurais aimé qu’il me dise ce qu’il en pense. Mais non, pas un mot, froid, il ne me regardait même pas», enrage-t-il encore. Un comportement qui frise le cynisme, ce qui a rendu Belmadi encore plus furax. Dans un autre registre, le coach national se défend et ne comprend pas pourquoi les Camerounais s’en prennent à lui, alors qu’ils ne les a jamais cités dans son intervention sur la chaîne YouTube de la FAF. «Je n’ai jamais parlé du Cameroun, jamais parlé de Samuel Eto’o. Je n’ai pas compris cette réaction», précise-t-il. N’empêche Belmadi s’est mis sur le dos de nombreux anciens joueurs africains, mais aussi des journalistes et des consultants étrangers qui l’accusent d’être un «mauvais perdant» et peu fair-play. Dans ce contexte, sa prochaine apparition avec l’équipe nationale sera très attendue, notamment à l’extérieur. La réaction de nos adversaires risque de sortir de son cadre sportif. La campagne dont il est victime peut se transformer en hostilité dans les stades africains dans lesquels les Verts seront appelés à jouer. Pourtant, Belmadi a touché du doigt un mal qui ronge le football africain depuis longtemps. Au-delà du cas Gassama, il a voulu dénoncer, d’une manière générale, le mauvais arbitrage sur le continent. «J’ai prêché pour ma paroisse, mais il y a d’autres sélections, qui ont un peu moins de force, qui ont plus à perdre, qui ne peuvent pas parler. Aliou Cissé, alors que tout va bien pour lui, il dit ‘L’arbitrage est un gros problème, mais je ne peux pas trop en parler, car ma fédération me freine’», fait-il remarquer. Mais on craint que Belmadi mène un combat perdu d’avance, surtout s’il n’est pas suivi par les autres acteurs du ballon rond en Afrique. On s’attarde sur certaines de ses déclarations sorties de leur contexte, mais on oublie l’essentiel. On dirait que le football africain est condamné à vivre éternellement ce fléau et s’en accommoder.
Ali Nezlioui