En ce moment, l’équipe nationale alterne le bon et le moins bon. Elle souffle le chaud et le froid en quelque sorte, mettant ses fans un peu dans l’embarras, ne sachant plus sur quel pied danser.
Après leur prestation aboutie contre le Cap-Vert (5 -1), à Constantine, on croyait que les poulains de Djamel Belmadi étaient bien lancés pour atteindre leur vitesse de croisière, mais quelques jours plus tard, ils ont été stoppés brutalement dans leur élan par une équipe égyptienne séduisante. Le match nul heureux (1-1), arraché par l’inusable Slimani dans les ultimes secondes de la partie, cache mal l’inconsistance et l’inconstance du jeu algérien. En fait, dès qu’on place le curseur un peu haut, les Verts ont du mal à élever le niveau. C’est ce qui s’est passé au mois de juin dernier face à la sélection tunisienne à Annaba (1 -1). Curieusement, le même scénario s’est reproduit, ce lundi, devant les Egyptiens. Les Verts ont visiblement du mal à performer face à des adversaires solides tactiquement et bien organisés. Ce n’est pas un hasard si le style de jeu de la Tunisie et semblable à celui de l’Egypte. Mahrez et ses camarades n’ont pas trouvé la clé pour faire sauter le verrou égyptien en dépit de leur supériorité numérique pendant pratiquement tout le match, suite à l’exclusion de Mohamed Hany à la 26’ pour jeu dangereux. Est-ce à dire que l’Algérie a du mal à s’exprimer face aux cadors africains? En tout cas, le coach ne semble pas avoir de solution actuellement pour mettre en place un schéma tactique plus efficace et performant. Un sentiment d’impuissance qui inquiète grandement les fans à deux mois du début de la CAN. «On n’a pas joué comme il le fallait. Je ne sais pas ce qui n’a pas marché, on était bien jusqu’au carton rouge et peut-être qu’on s’est un peu être relâché inconsciemment. Ce n’est pas un match qui doit nous échapper, on n’a pas su trouver les solutions. Je ne sais pas, on n’a pas été bon, moi le premier », avoue le capitaine des Verts, Riyad Mahrez, à l’issue de la rencontre. Le coach, pour sa part, reconnait qu’il y a eu beaucoup de déchets dans le jeu de son équipe. Il reconnait par ailleurs que cette fin de stage d’octobre n’a pas été satisfaisante pour lui. Des manques et des carences constatés par tout le monde, mais rien de rédhibitoire cependant. Il va falloir se remettre en cause sur tous les plans y compris celui du comportement. Car l’incident ayant opposé Belmadi à son joueur Benrahma lors du remplacement de ce dernier, a écorné l’image de la sélection, d’autant que le match s’est déroulé à l’étranger. Les deux hommes ont failli en venir aux mains, parce que le joueur de West Ham a refusé de serrer la main de son entraîneur à sa sortie du terrain. La colère et la frustration doivent être contenues à ce niveau. Il est décevant de se donner en spectacle de la sorte. «Ce sont des choses qui arrivent dans le football. Il n’était pas content et moi non plus. Il ne faut pas en faire tout un plat», tempère Belmadi, mais on ne pense pas que Benrahma fera partie du groupe lors du prochain stage des Verts le mois prochain.
Ali Nezlioui
