Plus de 100.000 exploitations agricoles ont été raccordées au réseau électrique depuis 2020, a indiqué, hier, le ministre de l’Energie et des Energies renouvelables, Mourad Adjal, mettant en avant les efforts du secteur dans le renforcement de la production agricole nationale.
Intervenant lors d’une rencontre regroupant les responsables du secteur autour du thème « pour un service public de qualité », le ministre a précisé qu' »à ce jour, le groupe Sonelgaz a raccordé 100.432 exploitations agricoles au réseau électrique », sachant que le programme de raccordement des exploitations agricoles à l’énergie a été lancé en 2020, en application des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à assurer le raccordement électrique et à réaliser la sécurité alimentaire. Mettant en avant les efforts du secteur en matière de raccordement énergétique, M. Adjal a fait savoir que le taux de couverture en électricité avait atteint 99%, avec plus de 12,5 millions de clients, tandis que le taux de couverture en gaz a dépassé 72%, avec plus de 8,2 millions de clients. S’agissant du programme de déploiement de stations de recharge pour véhicules électriques, Il a relevé que 1.000 points de recharge ont été réalisés à travers le territoire national, y compris sur l’autoroute Est-Ouest, précisant que leur mise en service interviendra « dès la finalisation du cadre réglementaire et juridique à l’étude ». Parallèlement, 17 millions de détecteurs de monoxyde de carbone ont été installés « gratuitement » par les services du secteur dans les foyers à travers toutes les wilayas, a-t-il ajouté, soulignant que l’opération « va bon train ». De plus, les services du secteur ont procédé au raccordement à l’électricité de cinq usines de dessalement de l’eau de mer « avant les délais prévus » afin que les citoyens puissent être alimentés en eau potable, a fait savoir le ministre, ajoutant « qu’il sera prochainement procédé à l’étude et à la réalisation de projets de raccordement de trois nouvelles stations ». Abordant le programme de développement des énergies renouvelables, qui vise à atteindre une production de 15.000 MW à partir de sources renouvelables à l’horizon 2035, M. Adjal a fait état du lancement effectif de la réalisation de la première tranche de ce programme, d’une capacité de 3.200 MW répartis sur 14 wilayas. Par ailleurs, les services du ministère de l’Energie et des Energies renouvelables préparent le lancement d’un nouveau programme visant à alimenter en électricité les régions enclavées et éloignées du réseau, notamment dans le Sud du pays, par des dispositifs solaires individuels et des centrales photovoltaïques hors réseau « off-grid », a annoncé le premier responsable du secteur. Dans le domaine de l’hydrogène, le ministre a mis en avant les capacités et atouts importants dont dispose l’Algérie, relevant que la feuille de route nationale pour le développement de l’hydrogène est entrée dans sa deuxième phase, relative aux projets pilotes, où « des études de faisabilité technique et économique ont été lancées pour déterminer les capacités et les spécifications en vue de projets plus performants et plus rentables ». Aussi, dans le cadre de la promotion de l’énergie nucléaire, notamment à usage médical, M. Adjal a expliqué que son département ministériel œuvrait à orienter le Centre de recherche nucléaire vers la production des isotopes radioactifs et des radiopharmaceutiques nécessaires au diagnostic et au traitement des patients, soulignant que cette démarche permettra de réduire les radiations nucléaires, d’optimiser la gestion des déchets radioactifs, de limiter les importations dans ce domaine, d’améliorer la prise en charge des malades et de réduire les durées de traitement. S’agissant des projets de coopération internationale, le ministre a souligné l’importance du projet d’interconnexion électrique entre le Nord et le Sud du bassin méditerranéen, qui ouvre des perspectives prometteuses pour l’exportation de l’électricité propre, confortant ainsi la position de l’Algérie en tant que principal fournisseur d’énergie à l’Europe et en Afrique. Pour ce qui est de la création du ministère de l’Energie et des Energies renouvelables, M. Adjal a précisé qu’elle vient concrétiser la volonté du président de la République d’accélérer la cadence de mise en œuvre du programme de transition énergétique, faisant état de l’élaboration de deux projets de décrets exécutifs pour l’organisation de l’administration centrale de ce ministère et du ministère des Hydrocarbures et des Mines, en vue de définir clairement les missions, d’améliorer la gouvernance et de renforcer les mécanismes de suivi. A cela s’ajoute une circulaire visant à encadrer les relations de travail au niveau des directions de l’énergie et des mines dans les wilayas et des instances ministérielles, pour accompagner cette phase de transition dans le secteur, en mettant l’accent sur le programme de numérisation pour une meilleure performance et un service public de qualité. Récemment, le ministre d’Etat, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, avait mis en avant la politique du gouvernement visant à tracer une vision claire pour le développement et la modernisation du secteur des hydrocarbures, permettant à l’Algérie de faire face efficacement aux mutations mondiales des marchés de l’énergie. Le ministre d’Etat avait indiqué que « la politique éclairée menée par le gouvernement, conformément aux orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a contribué à dessiner une vision claire pour développer et moderniser le secteur des hydrocarbures à travers un investissement intensif dans les infrastructures pétrolières et gazières, dans le but d’augmenter les capacités de production et de stockage, d’accroître les découvertes et d’élargir la base des réserves, ce qui permet à l’Algérie de s’adapter avec souplesse et efficacité aux évolutions du marché mondial de l’énergie ».M. Arkab a précisé que « l’adoption d’une politique de transition énergétique ne signifie pas l’abandon des ressources fossiles, au premier rang desquelles le gaz naturel, considéré comme un combustible de transition central dans l’équation énergétique mondiale, étant le plus propre, le plus efficace et le mieux adapté à cette phase de transition ».
Il a également relevé que l’Algérie « poursuit ses efforts pour valoriser et exploiter ses ressources en hydrocarbures de manière responsable et durable, afin de renforcer sa position en tant que fournisseur fiable d’énergie et de contribuer au développement national ».
Il a ajouté que l’Algérie s’emploiera, durant la période 2025-2029, à mettre en œuvre des projets stratégiques dans le secteur de l’énergie, rappelant aussi que l’Algérie œuvre à renforcer ses capacités d’exploration et de production et à développer son industrie pétrochimique dans le but de créer de la valeur ajoutée et de réduire les importations de produits dérivés du pétrole. Le ministre a, d’autre part, affirmé que l’Algérie accorde une importance stratégique au renforcement de la coopération énergétique avec les pays africains et ceux du bassin méditerranéen, dans le cadre d’une vision commune visant à réaliser une transition énergétique équilibrée et durable. De son côté, le ministre de l’Energie et des Energies Renouvelables avait insisté sur l’importance d’une coopération active pour le lancement de projets structurants visant à soutenir la création de marchés régionaux de l’énergie, à travers des infrastructures dédiées à l’hydrogène et des réseaux énergétiques transfrontaliers dans un contexte économique favorable. Il a mis l’accent sur la nécessité de réussir à tracer la voie vers un avenir énergétique à faible émission de carbone qui constitue un choix stratégique approuvé par le président de la République, estimant que cela exige « une action commune pour lancer des projets structurants appuyant la création de marchés régionaux de l’énergie, à travers des infrastructures de l’hydrogène et des réseaux de connexion énergétique transfrontaliers dans un climat économique propice à l’investissement dans le secteur énergétique, ce qui sera un levier central pour atteindre les objectifs climatiques et de développement durable ». M. Adjal a ajouté que l’Algérie « œuvre au développement et au renforcement de ses infrastructures énergétiques afin de consolider sa position en tant que fournisseur historique, fiable et sûr sur la scène régionale, que ce soit en Afrique, dans le bassin méditerranéen ou à l’échelle internationale. Elle encourage fortement l’investissement dans la mise en œuvre de projets communs dans ce domaine ». « Nous poursuivons actuellement les discussions avec nos partenaires pour renforcer les échanges d’électricité entre les deux rives de la Méditerranée et pour développer le projet SoutH2 Corridor de transport de l’hydrogène », a-t-il encore relevé.Concernant l’hydrogène et ses dérivés, M. Adjal a expliqué que son département « travaillera à son développement, tout en facilitant et soutenant des projets industriels innovants. Cela offrira des opportunités importantes de croissance économique durable, de développement industriel et de création d’emplois, tant au niveau local que dans la région méditerranéenne, dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route nationale pour le développement de l’hydrogène qui sera réalisée en collaboration avec toutes les parties concernées ». Pour atteindre ces objectifs, le ministre a souligné la nécessité de « développer des marchés durables et rentables, en mettant en place des cadres financiers et réglementaires adaptés aux exigences nationales et en établissant des partenariats stratégiques afin de maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène ». Il a aussi appelé à « encourager toutes les initiatives susceptibles de renforcer l’intégration nationale, et à inciter les entreprises publiques et privées nationales à participer activement à la réalisation des différents projets, à la fabrication des équipements nécessaires à notre industrie et à fournir tous les services requis ». Dans le cadre de la mise en œuvre du programme de développement des énergies renouvelables approuvé par le président de la République, le ministre a indiqué que « des projets totalisant une capacité de 3200 MW ont déjà été lancés. Ce programme, en plus de permettre des économies en gaz, contribuera au développement industriel à travers toute la chaîne de valeur, au lancement du développement de l’hydrogène vert, à l’exportation d’électricité issue de sources renouvelables et à la réduction de l’empreinte carbone ». Il a, par la même occasion, précisé que son secteur, via l’entreprise Sonelgaz, vise à « maintenir sa position de leader dans la production d’électricité », précisant que Sonelgaz « a fortement investi dans la réalisation de projets de grande envergure, notamment pour renforcer l’interconnexion entre le Nord et le Sud du pays, afin d’assurer la sécurité de l’approvisionnement, de réduire les coûts et d’améliorer la stabilité et la flexibilité du réseau ». Il a rappelé que la quatrième édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF), tenue en septembre dernier à Alger, « a mis en lumière les opportunités de partenariat entre les pays africains et a permis d’identifier de nombreux domaines de coopération », soulignant que « plusieurs projets structurants dans le secteur de l’énergie devraient voir le jour, avec la participation d’acteurs des secteurs public et privé ».
T. Benslimane






