Elle a rencontré hier Ali Benflis: L’instance de dialogue et de médiation poursuit ses consultations avec la classe politique

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Karim Younes Ph :Fateh Guidoum / PPAgency

 

 Une délégation de l’instance de dialogue et de médiation conduite par son coordinateur, Karim Younes, s’est déplacé hier au siège de son parti, Talaie el Houriyat où les deux parties ont tenu une séance de travail dans le cadre du processus de consultations que l’instance a entamé avec la classe politique.

L’occasion a été propice à Ali Benflis de réitérer les conditions de son parti pour une sortie de crise qui secoue le pays depuis le 22 février dernier. Il s’agit, a-t-il dit, de créer un climat propice au succès du scrutin grâce à l’adoption de mesures de confiance et de calme ainsi que des signes forts de la part des autorités qui expriment leur ferme volonté d’assurer la validité, la transparence et l’intégrité du prochain scrutin présidentiel. Benflis a également réclamé le départ du gouvernement actuel nommé par le président déchu, qui est devenu, selon lui, « un facteur essentiel de l’obstruction actuelle, un obstacle à une procédure calme et sérieuse pour le dialogue national et un véritable obstacle à la bonne conduite des affaires publiques, et son remplacement par un gouvernement de compétences nationales ». Le président de Talaie el Houriyat a également plaidé pour la mise en place d’une autorité indépendante chargée de l’ensemble des pouvoirs en matière de préparation, d’organisation et de contrôle du processus électoral présidentiel, de la révision des listes électorales à l’annonce des résultats. Il a appelé, en outre, à la révision de la législation électorale actuelle pour « éliminer les foyers de contrefaçon, combler les lacunes et revoir la structure de l’encadrement du processus électoral, lever les obstacles au libre choix des électeurs et assurer un scrutin équitable, correct et transparent ». Pour le président du parti, la tenue d’élections présidentielles dans ces conditions « permettra au peuple monsieur d’exercer les pouvoirs que lui confère la constitution par le biais de ses articles 7 et 8 ». De son côté, Karim Younes, a affirmé que l’instance accordera la chance de dialogue à toutes les franges de la société, en vue de trouver des solutions à la crise politique que vit le pays. Il a, d’autre part, tenu à rappeler que l’instance de dialogue et de médiation « ne parle pas au nom du peuple algérien, ni au nom du hirak populaire ou du pouvoir ». La rencontre a été l’occasion pour écouter les propositions, notamment en ce qui concerne les conditions nécessaires devant garantir la tenue d’une élection régulière et transparente, en sus de l’installation d’une instance nationale indépendante pour la surveillance de cette élection, depuis le début des préparatifs jusqu’à l’annonce des résultats définitifs. Karim Younes avait déclaré que l’objectif de ce processus est de parvenir à organiser une conférence nationale qui regroupera toutes les composantes du dialogue avant la fin de l’année en cours et sortir avec des recommandations qui serviront de plateforme de travail pour la tenue d’une élection présidentielle libre et transparente conformément aux revendications du hirak populaire. Il avait réaffirmé également l’attachement de l’instance aux mesures d’apaisement pour la réussite du dialogue politique, assurant que l’instance qu’il dirige est prête à écouter tous les acteurs politiques et les membres dynamiques du hirak et de la société civile et prendre en considération toutes leurs propositions pendant les différents ronds du dialogue  pour aller vers l’organisation de la présidentielle dans une démarche consensuelle. Karim Younes avait déclaré la semaine passée que les personnalités composant le panel ont fait savoir que leur participation à cet effort collectif pour sortir de cette crise découlait de leur engagement devant la nation et au peuple, soulignant que le dialogue national était le seul moyen à même de garantir une issue pacifique à la hauteur des aspirations des Algériens. Pour rappel, dans son dernier message, le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah a renouvelé son appel à toutes les bonnes volontés parmi les forces politiques, les acteurs de la société civile et les personnalités nationales à contribuer à la réunion des conditions appropriées et à faire avancer le processus de dialogue pour atteindre rapidement ses objectifs. Il a relevé que « ce dialogue est national sérieux, élargi et sans exclusion en tant que voie garantissant au peuple algérien le droit de choisir le président de la République, le plus rapidement possible, une fois instaurée la confiance en les mécanismes assurant la régularité et la transparence de l’élection présidentielle ». Dans le même contexte, le chef de l’Etat a souligné que « la voie du dialogue est la seule et unique à permettre de surmonter la situation actuelle et partage la conviction de l’impératif de cette démarche, favorablement accueillie par l’opinion publique et enregistrant une adhésion et un soutien croissants de la part des acteurs de la scène nationale ». Le chef de l’Etat a salué « la noble démarche engagée par l’Instance de dialogue et de médiation « avec lucidité, efficacité et ouverture dans la facilitation du dialogue, qui se trouve être incontournable pour la réalisation du plus large consensus national possible permettant au peuple algérien d’exercer sa souveraineté à travers une élection présidentielle crédible et incontestable ». Il a le chef de l’Etat a souligné que « cette élection est aux yeux de la majorité du peuple et des forces politiques, non seulement une nécessité impérieuse mais également une solution urgente à même de garantir à notre pays un nouveau départ avec des institutions constitutionnelles pleinement légitimes pour faire face aux défis socioéconomiques urgents et consolider la confiance de nos citoyens en un avenir meilleur ». M. Bensalah a estimé que « l’Algérie forte et inexpugnable pour laquelle se sont sacrifiés les chouhada et tant vénérée par ses enfants exige, plus que jamais en cette conjoncture particulière, une hiérarchisation des priorités afin d’éviter des conséquences incertaines, quand bien même leurs prémices sont perceptibles ».

T. Benslimane